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Potamos - (c) grecomania.net
Kithira (Cythère) est située à 14 m.m. des côtes. Cette île de l'Amour est la patrie légendaire de la déesse Aphrodite. On y découvre des temples antiques, des églises et des monastères byzantins, des châteaux vénitiens, des grottes avec des stalactites, des stalagmites et de petits lacs, ainsi que des villages à l'architecture typique des îles Ioniennes. Le chef-lieu est Kythira et ses principales agglomérations sont Kapsali, Agia Pelagia, Potarnos, Avlemonas, Mylopotamos et Livadi.
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Histoire Dans l'Antiquité (2e millénaire av. J.-C.) on fait référence à Porphyroussa, base navale des Minoens. Ils furent suivis par les Phéniciens et les Mycéniens. Lors de la guerre du Péloponnèse, elle était alliée de Sparte et fut brièvement envahie par les Athéniens. Les offensives répétées des pirates menèrent à la désertion de l'île. Les Vénitiens arrivèrent en 1207 et l’offensive de Barbarosa en 1537 fut un réel désastre. 1797 vit l’arrivée des Français avant les turcs, les russes et, enfin, la domination anglaise en 1809. En 1864 l’île est rattachée à la Grèce.
Selon Hésiode, la déesse Aphrodite (Vénus) est née dans la mer de Cythère. Gaïa (la Terre), désirant punir son époux Ouranos (le Ciel), qui l’obligeait a garder ses enfants dans ses entrailles, a appelé ses derniers à l’aider à se débarrasser de leur père « sauvage ». Cronos, prit une arme et trancha les parties génitales de son père qui tombèrent dans la mer de Cythère. L’écume formée voyagea grâce au vent jusqu’à l’île de Chypre, là où Aphrodite émergea. L’île de Cythère est le carrefour des routes de la Méditerranée. C’est probablement dans le néolithique (vers la fin du 5e millénaire av. J.-C.), que Cythère voit ses premiers habitants arriver. C’est ce dont témoigne la découverte de quelques vases en céramique dans la grotte d’Agia Sophia à Kalamos. Jusque là, à partir des découvertes faites dans la grotte Chousti à Diakofti ainsi que dans les environs de Palaiopolis, les archéologues dataient le début d’habitation de Cythère au 4e millénaire av. J.-C. Les localités de l’île augmentent considérablement pendant la période proto helladique (3e millénaire). Les Minoens, vers la fin du 3e millénaire av. J.-C. étendent leur domination jusqu’à Cythère et contrôlent la région. Ils créent un point commercial naval à Paleopolis, là où autrefois existait une baie (aujourd’hui couverte de terre). Cythère fait partie des sites stratégiques dans la lutte des Minoens contre le piratage dans la mer Egée. A Vouno (appelé également Agios Giorgios), les archéologues ont découvert les traces d’un « sanctuaire de sommet » minoen. Ce sanctuaire avait la triple fonction, à la fois religieuse, d’observatoire, et de « phare » de navigation maritime. A la fin du XVe siècle av. J.-C., la colonie minoenne suit la décadence du territoire métropolitain de la Crète Minoenne. C’est exactement à cette période qu’arrivent sur l’île les Mycéniens. Avec le déclin de l’empire Mycénien, ce sont les peuples Doriens qui colonisent l’île (vers la fin du XIIe siècle av. J.-C.). Cythère est sujet alors à l’Etat-cité d’Argos. La date d’arrivée sur l’île des Phéniciens reste toujours un mystère. Ces derniers détiennent l’art tant recherché d’extraction de la couleur rouge foncé à partir du mollusque rare « porphyre » (Molinus brandaris). Cette couleur est un des produits d’exportation les plus chers. Selon Hérodote, la création du sanctuaire d’Aphrodite est due au Phéniciens qui importèrent depuis l’orient l’adoration de la déesse Astarté. Au milieu du VIe siècle av. J.-C., et suivant l’occupation du Mont Parnonas, Cythère se trouve sous la souveraineté spartiate. En 424, durant la Guerre du Péloponnèse, les Athéniens occupent l’île qui sera livrée au Spartiates en 421 selon le traité de paix de Nicias. Sous domination spartiate, l’île est influencée par l’adoration du panthéon spartiate, des Dioscures, d’Aléa, de Poséidon dieu de la Terre, et d’Héraclès. A partir de la moitié du Ve siècle av. J.-C. le dieu Asclépios figure parmi les dieux adorés à Cythère, sous son nom Laconien de Aiglapios. A la révolte des « Laconiens libres », au IIe siècle av. J.-C., Cythère devient indépendant et les habitants frappent leur propre monnaie. Avec l’expansion orientale de l’Empire romain Cythère perd de son importance stratégique et la vie sur l’île ne présente plus d’activité particulière. La localité maritime de Scandia est complètement détruite par un grand séisme en 375 ap. J.-C. Tous les bâtiments se trouvent rasés de la carte et le tsunami qui s’en suit change radicalement la ligne côtière. 20 ans plus tard, Cythère fait partie intégrale de l’Empire romain d’Orient. D’après les fouilles à Kastri, la région de Paleopolis est habitée et constitue un port jusqu’au VIe siècle. En 673, les Arabes débarquent sur la côte nord de l’île de Crète et attaquent également Cythère, en rasant de la carte Scandia, son port et ses fortifications. Après la seconde moitié du VIIe siècle, Cythère est en déclin. Pendant environ trois siècles, l’île de Cythère n’est pas référencée à l’extérieur. À partir de 825, la Crète se trouve sous totale occupation arabe et les pirates Sarrasins installés sur place font des expéditions dans les régions avoisinantes, notamment dans la mer de Cythère où ils sèment la terreur. La piraterie et les attaques des Arabes en Méditerranée orientale ne favorisent pas l’installation des populations sur les côtes de l’île. En 961,. l’Empereur Byzantin Nicéphore Phokas récupère la Crète aux Arabes. Au XIIe siècle, arrivent de Monemvasia à Cythère les Eudaimonojeans qui resteront jusqu’en 1204. Une des premières localités sur l’île est probablement celle de Kolokythia, dans la petite baie d’Agia Patrikia. Cependant, la fortification principale a été fondée à Agios Dimitrios, aujourd’hui appelée Paleochora (signifiant la « vieille Capitale »). Dès le Xe siècle, plusieurs églises chrétiennes sont édifiées à Cythère, comme celle d’Agios Andreas à Livadi et Agios Dimitrios à Pourko. La population est en augmentation. Au XIIIe siècle, à la fin de la 4e Croisade (1201-1204) les Vénitiens ayant déjà établi un Etat puissant, annexent Cythère ainsi que d’autres îles et régions de Grèce. Ceci se produit en parallèle à l’occupation de Constantinople en 1204. En 1207, l’Etat vénitien installe sur l’ile la famille des Vénier (Veniero) qui resteront maîtres de Cythère et de la Crète occidentale pendant plusieurs années. En Crète et à Cythère s’instaure le système féodal avec le début de la période de six siècles de souveraineté Vénitienne sur les îles de la mer Ionienne et Cythère. En 1238, Nikolaos Eudaimonojean, en pesant l’importance de la souveraineté vénitienne dans la région, décide d’offrir la main de sa fille au fils du Gouverneur vénitien de Crète Vénier alors que Cythère se trouve nominalement sous la souveraineté vénitienne. De 1275 à 1308, les Byzantins récupèrent Cythère et attribuent la gouvernance de l’île à Pavlos Notaras venant de Monemvasia. Durant cette période, à la tête de l’Empire byzantin se trouve Michel Paléologue VIII (1259-1282). Suivant les instructions impériales, les gouverneurs malvoisiens (de Monemvasia), avec en tête les membres de la famille Notaras, font partir la famille Vénier et instaurent l’ordre byzantin. Les Vénier cependant reviennent sur l’île en 1308, désirant coloniser l’île avec de nouvelles familles. En 1316 c’est la famille Kasimatis qui s’installe sur l’île avec plusieurs familles de la région de Mani. Ensuite, les Vénitiens lancent une guerre sur toute l’étendue de la mer Egée. En 1363, Cythère tombe entièrement entre les mains des Vénitiens. La noblesse s’installe dans la nouvelle ville de Cythère, actuelle Capitale. La Capitale byzantine, Agios Dimitrios (aujourd’hui Paleochora), fondée par les Eudaimonojeans, perd sa primauté. Les Notaras quittent l’île. Au XVIe siècle, la population de l’île devait avoisiner les 4 000 âmes. Les habitants créent trois pôles fortifiés afin de mieux se protéger contre les invasions : Agios Dimitrios (aujourd’hui Paleochora), Mylopotamos à Kato Chora, et Chora (la capitale actuelle). En 1537, Barberousse, Grand Amiral de l’Empire ottoman et corsaire des côtes du pays Berbère, détruit et pille Paleochora, tuant plusieurs civils et vendant les capturés comme esclaves. Paleochora est définitivement abandonnée, les familles rescapées partant habiter dans les villages aux alentours. Durant les dernières années de souveraineté vénitienne, la population de l’île touchera les 7 500 habitants. Cythère cesse d’appartenir à la République de Venise quand, en 1797, Napoléon le Grand abolit l’Etat des vénitiens. Depuis, et d’après le Traité de Campo-Formio, Cythère et toutes les îles de la mer Ionienne se trouvent sous souveraineté française. En 1797, Vincent Renaud conquit Cythère, et la nouvelle classe bourgeoise, avec la participation des agriculteurs, brûlent sur la place d’Estavromènos à Chora le « Libro d’Oro », le livre des nobles. En 1798, les Français plantent sur la place d’Estavromènos à Chora l’arbre de la Liberté et déclarent les idéaux de la Révolution française « Liberté, Egalité, Fraternité ». Entre temps, la vague d’émigration des Cythéréens vers Smyrne a déjà commencé. Peu de temps après, entre 1798 et 1799, les Russes et les Turcs vont s’allier pour conquérir les îles Ioniennes et Cythère. La petite garnison française, assiégée, fut obligée de rendre le château à la Flotte russe. Le Traité de Constantinople instaure l’Etat semi-indépendant des « Iles de la mer Ionienne ». Cependant, la sauvegarde des privilèges des nobles ne plaît guerre aux bourgeois et aux villageois qui vont chasser et tuer le doge et autres nobles, et piller leurs fortunes. Le 12 mai 1799, pendant la célébration du jour de Saint Théodossios, deux autres nobles se font tuer. Plus tard, avec le Traité de Tilsitt en 1807, les îles reviennent aux Français pour deux ans (1807-1809), avant de tomber entre les mains des Anglais. Le 20 novembre 1815, avec le traité de Paris, est instauré « l’Etat Uni des Iles ioniennes », une démocratie fédérale sous protectorat des Anglais. Sa Capitale était la ville de Corfou, sur l’île homonyme. Les Anglais entreprennent plusieurs ouvrages sur Cythère en obligeant les habitants d’y travailler à la corvée. Le 26 août 1817, l’Etat Ionien se dota d’une constitution, toujours restant sous influence britannique. Lors de la Révolution grecque de 1821, plusieurs émigrés du Péloponnèse se réfugient à Cythère. A l’inverse, de nombreux Cythéréens partent pour Péloponnèse afin d’aider dans la lutte pour l’indépendance. Les années suivantes, après la libération des territoires, plusieurs Cythéréens quittent l’île afin de trouver du travail dans l’Etat Grec libre, en Crète, ou encore à Smyrne. Le 28 mai 1864, l’Heptanèse (les six îles de la mer Ionienne et Cythère) se rattachent à la Grèce libérée. En 1903, un séisme puissant frappa Cythère, ayant comme conséquence la destruction du village de Mitata ainsi que plusieurs maisons à travers l’île. Administrativement, Cythère appartenait à la région d’Argolide – Corinthe, ensuite à la région de la Laconie, puis avec Anticythère les deux îles ont formé une région à part entière avant de s’annexer à la région de l’Attique, situation qui reste inchangée depuis. Au début du XXe siècle, de grandes vagues d’émigrants partent vers l’Australie et les Etats-Unis. En 1916, une garnison d’environ 200 soldats du régiment de Crète occupe Cythère au nom du « Gouvernement de défense nationale » basée à Salonique. Son commandant en chef était Elefthérios Venizélos. Des discussions secrètes avec le parlementaire Panayotis Tsitsilias, partisan de Venizélos, conduiront Cythère à proclamer le 17 février 1917 le « Gouvernement indépendant de Cythère ». Ils prendront parti pour le Gouvernement de Défense nationale et Elefthérios Venizélos, contre le Roi. On se trouvait alors en pleine Première Guerre Mondiale et Venizélos soutenait les Grandes puissances, le Royaume-Uni, la France et la Russie, connues sous le nom de « Entente cordiale ». Au contraire, l’Etat de Athènes (Venizélos étant basé à Salonique) et le Roi, soutenaient l’Allemagne. Ainsi, le « Gouvernement indépendant de Cythère » déclara la guerre aux Allemands. Le contrôle de l’entrée occidentale à la mer Egée appartenait aux Alliés, ce qui joua un très grand rôle dans l’issue de la guerre. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs Cythéréens ont participé à la résistance grecque. L’île fut occupée par les Allemands et les Italiens le 10 mai 1941. Au village de Potamos, et avec l’aide de rebelles du Péloponnèse, s’est organisé un front de résistance. Les actions de ce front on eu comme conséquence un plus faible contrôle de l’île par les Allemands. Le 4 septembre 1944, les derniers Allemands sont chassés de l’île à Kapsali, les résistants les obligeant à quitter leurs dernières positions et fuir Cythère. Cythère est la première région de la Grèce à être libérée des forces de l’Axe. 10 jours plus tard, le 14 septembre, les navires des Alliés entrent dans la baie libre de Kapsali. Après la guerre, la plupart des jeunes quitteront les terres pauvres de l’île. D’autres vont à Athènes, d’autres en Australie et aux Etats-Unis, en quête d’une vie meilleure. L’émigration à l’étranger s’achève vers la fin des années 70. Cependant, l’urbanisation qui a déjà commencé dans les années 50 ne s’achève qu’au début des années 90, entrainant plusieurs Cythéréens à l’exode rural. C’est dans ces années-là que commence le développement touristique de l’île. La loi « Capodistria » unifie les 13 communautés de l’île qui forment dès lors la Mairie de Cythère. Aujourd’hui, l’île doit se tenir à la hauteur d’un développement à grande vitesse. A la recherche d’un parcours dans lequel elle pourra sauvegarder son identité et préserver son environnement, les Cythéréens d’aujourd’hui sont appelés à prendre des décisions qui placent l’individu, le citoyen, l’habitant de l’île au centre d’intérêt. L’île d’Aphrodite n’est pas épargnée de la logique du profit illicite et du développement sans mesure. Cythère doit éviter à tout prix une nouvelle « attaque d’envahisseurs ». L’histoire continue, et ceux qui vont l’écrire doivent laisser la sagesse les guider...
Géologie Cythère a une superficie de 284km². Elle fait 29km de long (N-S) et 18km de large (E-O). L’île appartient à la même unité tectonique que la région de Macédoine, de Thessalie, de Frèce du Sud, du Péloponnèse et de la Crète. Ses caractéristiques majeures sont les collines et les falaises abruptes mais elle dispose aussi d’une vallée à l’est. Cythère appartient à la chaîne alpine. La base géologique de Cythère est formée par les unités tectoniques d’Arna, de Tripolis et de Pindos. Seul la partie orientale de l’île est formée par des dépôts plus récents. L’île de Cythère possède de nombreuses sources dont la plupart situées dans la partie centrale et au nord de l’île. Certaines de la partie Nord contiennent des minéraux. Les sources les plus importantes sont à Mylopotamos, Mitata, Viaradika, Gonies, Krya Vryssi, Peratis, Ochèles, Pétrouni et Karavas.
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Habitants Cythère a toujours été un carrefour pour les civilisations et les peuples de la Méditerranée, sur les routes maritimes entre l’Est et l’Ouest. Le contrôle de la mer de Cythère était d’une grande importance stratégique pour un Royaume ou un Empire de l’époque. Les différents envahisseurs apportaient pratiquement toujours des familles entières afin de coloniser l’île et elles se mêlaient aux populations autochtones. Cythère est donc un petit méli-mélo de civilisations et de peuples. Aujourd’hui, on peut toujours y trouver des habitants aux noms de famille vénitiens, ou d’autres portant le nom Kasimatis originaire de Constantinople. La colonisation en petit nombre mais constante à travers les siècles, forgea le peuple « Cythéréen ». Les Cythéréens sont un peuple actif et créatif mais la terre pauvre et la vie dure de l’île ont forcé plusieurs habitants à l’émigration avec trois grandes vagues migratoires : la première eut lieu après la Révolution de 1821 avec des milliers de grecs partent en Asie mineure où commerce et culture sont florissants. La plupart des Cythéréens quittent Smyrne, comme d’ailleurs la quasi-totalité des grecs, à la « Destruction de l’Asie mineure » en 1922. La seconde vague d’émigration commence à la fin du XIXe siècle et se prolonge jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale. Les pôles d’attraction des nouveaux émigrés étaient les Etats-Unis d’Amérique et l’Australie. La troisième vague, la plus importante, débute après la Guerre et continua jusqu’au milieu des années 70. La plupart des émigrés partent en Australie. Ces dernières années de nombreux cythéréens décident de rentrer à Cythère et y demeurer, dont de nombreux jeunes. Toute cette évolution créa un héritage culturel riche, dotant les Cythéréens d’une identité particulière, et donnant naissance à une très grande variété de mentalités. Un peuple communicatif, voyageur, plein de mémoires et de désirs. La culture cythéréenne a hérité d’éléments provenant de Crète, de l’Heptanèse et de Mani. Le dialecte cythéréen en témoigne. L’influence vénitienne est également importante. La croyance Orthodoxe est un des éléments principaux de la culture de l’île avec une participation active des indigènes aux fêtes religieuses et plus de 300 églises sur ce bout de terre. Concernant les arts et la chanson, les cythéréens ont créé leur propre école et continuent toujours aujourd’hui leurs créations. Le niveau d’éducation est élevé, la situation économique de la plupart des personnes est excellente et leur esprit d’entreprenariat très développé. Les habitants de l’île sont généralement actifs dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.
Arts Les Cythéréens ont étroitement lié leur vie quotidienne aux arts. Cythère fait preuve d’une riche tradition musicale, de chansons et de danses. Les influences crétoises et heptanèsiennes ont forgé la tradition de l’île. Des vers érotiques, des mélodies joyeuses, une danse bien animée donnent un souffle de bonheur et d’amour. En peinture, l’exemple le plus important sont les fresques qui décorent les églises byzantines. Le lithographe Vassilis Charos et le peintre Manolis Charos figurent parmi les artistes contemporains dont Cythère peut se vanter. En littérature, inspirés principalement de l’Ecole heptanèsienne du XIXe siècle, se révèlent entre autre Emmanouïl Staes, Iossif Kaloutsis et Georgios Mormoris. Pannos Fyllis, poète contemporain de Cythère, imprime dans ses collections tout ce qui se passe sur l’île, tant les bonnes que les mauvaises choses. Enfin, le maître d’école Ioannis P. Kasimatis a enregistré toute l’ethnologie de Cythère dans ses livres.
La musique de Cythère est basée sur les vers poétiques métriques, en relation étroite avec la religion, la musique byzantine, les influences vénitiennes et crétoises. Les instruments utilisés en musique cythéréenne sont le violon et le laouto (sorte de luth). Il existe de nombreuses chansons, de grande variété en mélodies et en thèmes, couvrant ainsi la quasi-totalité de la musique folklorique grecque. Cependant, ce qui manque c’est la chanson historique, très fréquente en Heptanèse. Nous trouvons ainsi des chansons frontalières comme « Aï-Giorgis », religieuses comme l’apolytikion de la Vierge de Myrtidiotissa, et le chant funèbre « Simera mavros ouranos » (Aujourd’hui le ciel est noir). De plus, une chanson folklorique très célèbre, intitulée Erotocritos, arriva avec les crétois sur l’île. Il existe aussi des cantates de l’île de Zakynthos. Enfin, un très grand nombre de chansons à deux ou à quatre vers parlent d’amour et d’exil.
Le danses cythéréennes sont joyeuses, bien animés et mélodiques. Les mouvements sont souples, remplis de figures et de variétés. En général, elles commencent calmement, sous des rythmes lents, et aboutissent à des rythmes plus élevés, des mouvements plus animés. Ce sont des danses sentimentales, au pas très souples. Plusieurs danses sont des « balos » (se danse en couple), ressemblant fortement au balos crétois. Il y existe aussi plusieurs danses de type « syrtos » (se danse en cercle). Parmi elles notons « Aï-Giorgis » qui comme pour Corfou est la danse la plus représentative de Cythère, le « bourdaris », le « pentozalis », la « Panayotaina » et le « kalamatianos ». Les costumes traditionnels sont le « vraka » pour les hommes et le « spaleto » pour les femmes. A Cythère on y dance également les danses européennes et internationales fox-anglais, valse et tango.
Architecture Aujourd’hui, à Cythère on trouve 62 localités dont la majorité a un système féodal appliqué lors des années vénitiennes. C’étaient des hameaux qui ont agrandit au fil du temps selon un modèle clairement agricultural. Les grands villages du XVIIIe siècle sont Chora (l’actuelle capitale), Kato Chora (Mylopotamos), Logothetianika et Potamos. Agios Dimitrios (aujourd’hui appelée Palaiochora) n’a plus jamais été habité depuis sa destruction par le pirate Barberousse. Plus tard, d’autres villages s’élargirent comme Karavas, Aroniadika, Mitata, Livadi et Kalamos. Traditionnellement, les maisons sont construites avec leurs portes et cours dirigées vers la sud et l’ouest. La forme en plan des maisons ressemble à un « G » (gamma grec). L’architecture est simple, sans décorations et ornements particuliers. Les influences vénitiennes et égéennes sur l’architecture de Cythère, ainsi que le style tout particulier de Mani, offrent un élément de pluralisme dans l’esthétique des maisons dont les tailles varient. La symétrie des bâtiments est rare. Pour la plupart, les habitations n’ont qu’un seul étage. Lorsqu’il y a un second étage, le plus souvent c’est celui du haut qui est habité. Les toits sont bâtis soit en forme de longues arches, soit ils sont plats, soutenus par des poutres et des cannes croisées. Les maisons de la partie nord de l’île ont d’habitude deux étages et des toits inclinés et tuilés, témoignant de l’influence de Mani. Au contraire, dans la partie Sud, les toits plats servent à collectionner l’eau de pluie et la diriger vers des citernes. Les cheminées, les blasons, les jardinières de fenêtre, les portes et les arches sont quelques-unes des caractéristiques décoratives de l’architecture cythéréenne. Le matériel de construction principalement utilisé dans la décoration est le calcaire. Enfin, il serait injuste de ne pas mentionner la beauté architecturale et décorative des clochers d’église. Cythère (Chora), Aroniadika, Kastrissianika, Kato Chora et Mylopotamos sont inscrits au patrimoine architectural et culturel de la Grèce comme étant des agglomérations traditionnelles. Les autorités locales promeuvent la conservation et la mise en valeur de l’architecture, l’utilisation et l’esthétique de ces villages. L’arrivée tardive du tourisme dans l’île a laissé quasiment intacte l’image d’une autre époque. Cependant, des constructions anarchiques utilisant une architecture étrangère à l’histoire de l’île, souvent stéréotypée d’ailleurs, signalent le danger de perte dans le futur immédiat de ce que Cythère a à montrer. Pendant les années d’occupation anglaise, plusieurs ouvrages publics ont vu le jour à Cythère. Pour leur construction, les Anglais obligeaient les habitants de travailler à la corvée. Sous la direction de mécaniciens Anglais ont été édifiés des axes routiers, des ponts, des écoles, le Marché (« Mercato ») à Chora, la quarantaine « Lazarèta » (bâtiment d’isolation des marins qui arrivaient sur l’île comme mesure de prévention de la peste), ainsi que le château d’eau et le phare à Kapsali.
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Les moulins A Cythère, comme sur la plupart des îles grecques, il y a de nombreux moulins à vent. Ceux de Cythère ont été bâtis au XIXe siècle pour une utilisation uniquement agricole (moudre le grain de blé). La présence presque constante de vent favorisa leur utilisation. On peut toujours voir ces moulins aux extrémités des villages, près des champs, deux par deux ou isolés. Ils sont en pierre et leur taille varie entre 5 et 6m de large et entre 4,5 et 5,5m de haut. La porte d’entrée possède un encadrement en pierre de grès (porus). L’avènement de l’électricité et la baisse de la production agricole lors de la première moitié du XXe siècle signa le déclin de l’utilisation de ces moulins. Le dernier arrêta de fonctionner en 1955. Dans la petite vallée près du village de Mylopotamos, on y trouve la plupart des moulins à eau de l’île. Il y a en tout 23 moulins dont seuls 3 sont toujours bien conservés. Tous sont des propriétés privées. Les moulins étaient très fortement utilisés lors de la période anglaise et leurs propriétaires devaient payer des taxes afin de pouvoir les utiliser. Ces moulins servaient à moudre des céréales. Afin de gagner en puissance, l’eau était canalisée, ce qui servait également à arroser les potagers voisins. Il y avait aussi un réseau de chemins de plusieurs kilomètres connectant les moulins. Ils furent tous abandonnés en 1950, substitués par les moulins à pétrole. A part dans les environs de Mylopotamos, on y trouve des moulins de ce type dans la vallée de Ochèles (10 moulins), la gorge de Tsakonas à Mitata, la vallée de Karavas, à Agia Pélagia, etc.
La vie agricole Malgré une aridité du sol n’ayant jamais permis une grande production agricole, l’agriculture et l’élevage étaient les deux occupations principales des Cythéréens durant les siècles passés et une grande partie des terres étaient cultivées. De nos jours, peu de terres sont cultivées et l’activité agricole est restreinte mais stable et de qualité. L’agriculture biologique ne cesse d’augmenter. Les plantes cultivées sont les céréales, comme le blé, l’orge et le maïs, ainsi que des légumes secs comme la fève, les lentilles et le fourrage. La viniculture est aujourd’hui, comme dans le passé, une des principales occupations des agriculteurs. Les arbres cultivés sont l’olivier, le caroubier, le figuier, le prunier, l’amandier, le poirier... Le poirier sauvage est un des arbres les plus fameux. On pratique l’élevage de moutons, de chèvres et de cochons, l’élevage de bovins étant très restreint. Il existe aussi des poulaillers de taille variée. Le lait des ovins est utilisé pour produire un fromage de très bonne qualité, disponible sur le marché interne. Suite à la petite quantité de production, le vin produit à Cythère est surtout destiné à la consommation domestique. Il y a deux grandes variétés cultivées : le raisin rouge « aricaras » et le raisin blanc « pétrolanos » qui donne au vin un agréable parfum. Les autres variétés cultivées sont le « tokoumaki » et le « roditis ». A partir du marc de raisin on produit une eau-de-vie locale, la tsipoura. De très bonne qualité, c’est la boisson traditionnelle de Cythère. Le miel de Cythère, de qualité, est le produit le plus connu de l’île. Le thym, très présent sur l’île, constitue la nourriture essentielle de l’abeille conférant au miel un goût très particulier. Ce sont très probablement les Minoens qui les premiers enseignèrent l’apiculture aux Cythéréens. A Cythère on produit une deuxième variété de miel, l’Erica, dont les abeilles se nourrissent du nectar de cette plante. L’île produit un nombre important de produits agricoles fournissant le marché local. Ces dernières années certains produits comme l’huile, le miel etc. sont exportés. Avec les céréales est fabriquée la biscotte de Cythère, un de ses produits les plus connus à travers la Grèce. Les produits laitiers sont le lait frais, le lait acide (boisson rafraichissante), les fromages kefalotyri, myzithra, et anthotyro, ainsi que du beurre. On y produit également des petites quantités de laine et du sel via les nombreux marais salants de l’île. Plusieurs habitants utilisent le sel pour y conserver de petits poissons. Peu de viandes sont produites à Cythère. Les importations répondent à la demande supplémentaire. Les plantes aromatiques locales commercialisées à Cythère sont l’origan, le thym et la sauge. Amandes, noix, bigarades, oranges, mandarines, pommes, les prunes-cerises jaunes (variété locale appelée « les mamelles d’Aphrodite »), différentes sortes de poires (beurré, kontula, poire noire, et autres), figues, et figues de barbarie sont également cultivés sur l’île. Enfin, dans les potagers nous trouvons des chou-fleur, chou, vlita (herbe comestible), courgettes, pommes de terre, tomates, aubergines, cornes grecques, concombres, melons, haricots, fève, lentilles, pois chiche, oignons et poivron.
Conduire à Cythère Le réseau routier de Cythère est bon mais le chauffeur doit rester très attentif. Malgré les courtes distances, souvent les routes se trouvent au bord de falaises et ont beaucoup de virages, rendant la conduite difficile. De plus, les habitants de l’île, habitués aux routes peu fréquentées en hiver, conduisent souvent de manière dangereuse. La vitesse limite sur les routes centrales est environ 80 à 100km/h. Dans les villages et endroits habités la vitesse limite est de 50km/h. Les conducteurs et tous les passagers doivent porter la ceinture de sécurité. Ne consommez pas d’alcool quand vous conduisez à Cythère. Les lois concernant la conduite et l’alcool sont très sévères. Les conducteurs de motos et vélos sont obligés de porter des casques. Les vélos nécessitent des lumières avant-arrière pendant la nuit. Les motos doivent avoir le phare avant allumé à toute heure. Vous devez porter votre permis de conduire quand vous conduisez. Vous ne pouvez conduire que le type de véhicules qui vous est permit dans votre pays. L’âge limite pour louer une voiture à Cythère est de 21 ans.
Mais aussi... Parmis les îles et îlots voisins notons Gourounia à l'Est de Hora, Karavonissi, Strongili et Panagia au Sud-Ouest de Myrtidiotissa, Gïdouronissi au Nord-Ouest de Myrtidiotissa, Exo Nissi à l'Ouest de Mylopotamos, Messa Nissi et Nissakia au Nord de Mylopotamos, Armenopetra au Nord-Ouest de Potamos, Monopetra et Karavougia à la pointe Nord de Kythira, Makrykythira au Nord-Est de Diakofti, Fidonissi à l'Est de Diakofti, Dragonares à l'Est d'Avlemona et Kornari à la pointe Sud-Est de Kythira.
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