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LA RELIGION ORTHODOXE
Les Grecs sont orthodoxes à 97%, la religion orthodoxe étant la religion d’état et les Popes des fonctionnaires. Le christianisme a été introduit en 50 après J.-C. par l’apôtre Paul. Les Evangiles, écrits en langue grecque, détrônent rapidement les croyances mythologiques. Les minorités, turques notamment, sont musulmanes.
L'Église orthodoxe L'Église autocéphale d'Athènes conserve une place privilégiée parmi les institutions de l'état. Tout en déclarant la liberté religieuse, les Constitutions successives ont affirmé que l'orthodoxie, religion prépondérante, doit être protégée par l'état. En Grèce comme dans l'ensemble du monde orthodoxe, l'Église et son rituel représentent une culture s'adressant à chacun, croyants et non-croyants.
L’État grec moderne, officiellement reconnu depuis 1830, n’a jamais été un état laïc. Même l’actuelle Constitution de 1975 est promulguée «au nom de la Sainte, Consubstantielle et Indivisible Trinité». Conformément au paragraphe 1 de l’article 59 de la Constitution, un serment à la Sainte, Consubstantielle et Indivisible Trinité doit être prêté par les députés et par le président de la République avant leur prise en fonctions dans le palais de la Chambre des députés et en séance publique. À l’article 3, la Constitution grecque reconnaît comme «religion dominante la religion de l’église orthodoxe orientale du Christ» marquant par là que l’orthodoxie fait partie de l’hellénisme. Elle accepte «l’inviolabilité de la liberté de la conscience religieuse», mais interdit le prosélytisme, c’est-à-dire les efforts déployés pour défendre sa foi, à l’exception de l’orthodoxie grecque. Selon le ministère grec de la justice, cette interdiction concerne «le prosélytisme de mauvais aloi» et non pas la diffusion des convictions religieuses, ce qui permettrait par ailleurs de protéger le pays de «toute religion dangereuse». N’oublions pas que la pratique du prosélytisme est sévèrement punie en Grèce: emprisonnement, amende élevée, surveillance policière et expulsion des étrangers. Un non-orthodoxe n’est pas considéré comme un «véritable Grec» et à l’époque d’Homère, on qualifiait alors de «Barbares» tous les non-Grecs. Ainsi, à leur façon, les Grecs donnent aujourd’hui en Europe l’image de ce que peut être l’«intégrisme islamique» dans d’autres régions du monde. En Grèce, on tolère très mal les exceptions. Pourtant, selon l’article 13 de la Constitution grecque, le liberté de religion est garantie comme «inviolable» pour tous les citoyens grecs. Mais un musulman est-il bien un... Grec? En 1993, le Parlement grec - soit tous les parlementaires grecs, qu’ils soient de gauche ou de droite - a confirmé la loi rendant obligatoire la mention d'appartenance religieuse sur toutes les nouvelles cartes d'identité, malgré l'opposition des minorités juive et catholique ainsi que de quelques députés et organisations non gouvernementales (ONG). La Grèce est le seul pays de l’Union européenne à imposer la mention de la religion sur les cartes d'identité. Les religions non orthodoxes reconnues sont considérées par le gouvernement comme des «cultes étrangers», le Code pénal grec les désignant comme «tolérées». D’après le gouvernement grec (ministère de l’Intérieur, de l’Administration et de la Décentralisation), la mention de la religion sur la carte d’identité n’aurait aucune valeur juridique. Cette mention serait simplement l’expression d’une tradition religieuse et répondrait aux demandes faites par l’église orthodoxe grecque. Récemment, le Parlement européen a demandé au gouvernement grec d’abolir toute mention de religion, même facultative, sur les nouvelles cartes d’identité grecques et de ne pas se laisser influencer par la hiérarchie orthodoxe. Une résolution du Parlement européen affirme que «la mention obligatoire de la religion sur les cartes d’identité viole les libertés fondamentales de l’individu, telles que celles-ci sont exposées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention européenne des droits de l’homme». Le Parlement européen a même rappelé que la liberté d’opinion et de religion constitue l’un des fondements de l’état de droit et qu’une telle liberté est du ressort exclusif de la conscience humaine.
Dispositions constitutionnelles La Constitution actuelle stipule que... ...la religion dominante en Grèce est celle de l’Eglise Orthodoxe Orientale du Christ qui reconnaît pour «Chef Notre Seigneur Jésus Christ» et qui est indissolublement unie, quant au dogme, à la Grande Eglise de Constantinople et à toute autre Eglise Chrétienne homodoxe. Ce qui signifie que l’Eglise de Grèce est liée de façon infrangible aux antiques Patriarcats «doyens» de Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. ...toutes les personnes se trouvant sur le territoire hellénique jouissent du droit de protection quant à leur vie, leur honneur et leur liberté sans distinction de nationalité, de race, de langue, ni de convictions religieuses ou politiques. ...la liberté de conscience en matière de religion est inviolable. La jouissance des droits individuels et politiques est indépendante des convictions religieuses de chacun. ...toute religion établie est libre et peut exercer son culte sans entraves, sous la protection des lois. N’est pas autorisé l’exercice du culte, s’il porte atteinte à l’ordre public et aux bonnes moeurs. Le prosélytisme est interdit. ...les ministres de toutes les religions établies sont soumis au même contrôle de l’Etat et aux mêmes obligations à son égard que les ministres de la religion dominante, c’est-à-dire de l’Eglise Chrétienne Orthodoxe. ...nul ne peut être dispensé, en raison de ses convictions religieuses, de l’accomplissement de ses obligations militaires ni refuser l’observance des lois de l’Etat.
L’Eglise grecque L’Eglise de Grèce, comme à Chypre, est «autocéphale» (indépendante) et s’administre elle-même de façon collégiale, les décisions étant prises par l’ensemble de la hiérarchie à laquelle participent tous les prélats actifs. Comme le prévoit la Charte-Règlement de l’Eglise, le Synode de la Hiérarchie se réunit une fois par an. Dans l’intervalle l’administration est assurée par le Saint Synode appelé permanent auquel prennent part à tour de rôle tous les prélats, à raison de 12 renouvelés chaque année au mois de Septembre. Le 13ème membre qui le préside est l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce. Au total la hiérarchie compte 78 métropolites siègant dans autant de villes-diocèses du pays. Un statut ecclésiastique particulier, garanti par la constitution, est en vigueur dans certaines régions, essentiellement en Crète, dans le Dodécanèse et au Mont Athos qui, spirituellement et administrativement relèvent du Patriarcat Oecuménique de Constantinople. L'Eglise autonome de Crète comprend l’Archevêché de Crète dont le siège est à Iraklio et sept autres métropoles à Mirès, Réthymno, Hania (La Canée), Spilaio de Réthymno, Néapolis et Kastelli. Les Métropoles du Dodécanèse sont au nombre de quatre à Rhodes, Cos, Apério de Carpathos et Kalymnos. Le Monastère Patriarcal de St Jean à Patmos est un Exarchat du Patriarcat. Le Mont Athos est administré collégialement par la Sainte Communauté siègeant à Karyès, composée des 20 représentants des 20 Saints Monastères de l’Athos élus chaque année par les monastères conformément aux règlements intérieurs. L’état nomme un gouverneur civil de l’Athos ayant la responsabilité de l’administration civile de la Montagne Sainte et devait veiller à la sauvegarde de son régime particulier. La Sainte Communauté, à Karyès, a la propriété du Sanctuaire du Protatos (titre du Président de la Communauté), honoré sous le nom d’Eglise de la Dormition de la Vierge et décoré de fresques des XIème et XIVème siècles.
Les autres religions En Grèce, outre l’église officielle, il existe bien d’autres confessions comme l’église catholique romaine de rite latin, l’église catholique de rite grec (Grecs-Unis ou Uniates), l’église protestante, l’église évangélique allemande, les Témoins de Jéhovah, les Contemplateurs de la Bible, l’église évangélique, l’église des Saints des Derniers Jours, les Adventistes du 7è jour, l’église de Dieu de la Pentecôte, l’église libre apostolique de la Pentecôte, l’église apostolique du Christ, l’église anglicane, l’église du Dieu de l’Evangile accompli, l’église Christian Science, l’église apostolique d’Orient, l’église libre Evangélique, les Frères Chrétiens, l’église évangélique grecque, l’église de Dieu, l’église du Christ, l’église évangélique des Baptistes , les Chrétiens ou Anabaptistes, l’église des Mormons, les Enfants de Mott, les Gedéonistes, les Presbytériens, les Coptes, l'église arménienne Orthodoxe, les musulmans, les israélites etc. Il existe aussi une petite minorité d’Orthodoxes dissidents nommés «palaioiméroloyites», c’est à dire demeurés fidèles à l’ancien calendrier (imeroloyo) julien présentant une différence de 13 jours de retard par rapport au calendrier Grégorien. On évalue à 500.000 environ le total de ces fidèles répartis entre trois églises, tandis que pour les autres confessions le nombre d’adeptes varie de 1.000 à 45.000. L’église catholique romaine en compte 42.000 concentrés essentiellement à Syra, Athènes et Corfou, les catholiques de rite grec (Uniates) 2.500, les protestants de 3.000 à 4.000 dans chaque obédience, les Témoins de Jéhovah 18.000 environ.
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