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SKIATHOS (Thessalie)

Superficie : 48 km²

Littoral : 44 km

Géographie : monts peu élevés

Chef-lieu : Skiathos

Villes : Agalianos, Agios Charalambos (Moni), Bourtzi, Evangelistria (Moni), Galazia Spilia, Hora, Karaphlytzanakia, Kastro, Kechrias (Moni), Koukounariès, Lalaria, Lekhounio, Panagia Eikonistria, Skiathos, Skotini Spilia

Îles et îlots voisins : Zogria, Arnaki, Aspronissi

 

Rubriques : Architecture, Histoire

L’île possède un aéroport.

 

 

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Histoire :

 

Préhistoire (Jusque 1100 av. J.-C.)

Notre première information sur l'histoire de Skiathos provient des "Voyages" d'un auteur anonyme où l’on nous informe que l'île était habitée à l'époque préhistorique par les Pélasges, une tribu pré-hellénistique descendue de Thrace. Cependant il est possible qu’avant eux, l'île aurait été habitée par les Caréens qui, comme nous raconte l'historien Thucydide, se sont installés dans de nombreuses îles grecques au cours de ces périodes. Il est probable aussi que l'île fut habitée par d'autres personnes après les Pélasges comme les Crétois qui occupèrent la voisine Peparithos (aujourd'hui connue sous le nom de Skopelos). Cette hypothèse est étayée par le fait que l'un des noms sous lesquels le dieu Dionysos a été appelé dans les îles occupées par les Crétois était "Skiathos", adjectif avec une ressemblance très proche du nom de l'île. Enfin, il est également probable que les Thessaliens de l'époque mycénienne se soient installés à Skiathos.

 

Epoques archaïque et classique (1100-338 av. J.-C.)

L’île fut ensuite habitée par les Chalcidiens arrivés à Skiathos lors de leur période de colonisation au VIIIe siècle av. J.-C. Ils semblent être arrivés sur l'île au VIIe ou VIe siècle, en chemin pour fonder des colonies en Chalcidique (Macédoine). Ils ont construit leur village sur une hauteur au sud-est du port d’où ils avaient une vue et un contrôle sur la grande baie et le double port. La ville était entourée d’un mur fait de grands blocs de marbre carrés et mal dégrossis. Deux portes assuraient la communication avec les terres intérieures et le port. Cette ville a survécu tout au long des périodes classique, hellénistique et byzantine, jusqu'à la construction de la ville médiévale de Kastro (forteresse) au nord de l'île.

Skiathos réapparaît sur la scène historique au cours de la guerre perse. L'historien Hérodote nous raconte qu’en 480 av. J.-C., lorsque la flotte perse voguait depuis Thessalonique (guerres médiques), les Grecs qui l'attendaient à Artémision (Eubée) furent avertis par des torches allumées sur Skiathos. Il semblerait qu’à cette période, Skiathos a aidé les Grecs et était peut-être l'une des rares villes qui qui ne soit pas sous le contrôle des Medes. Lors de la 1ère Alliance Athénienne, connue comme Alliance de Délos et fondée en 478/7, Skiathos était du côté des Athéniens. Les villes alliées étaient divisées en régions afin de collecter l'impôt et dans les « listes d'imposition » nous pouvons voir que Skiathos était inclue dans la région de Thrace et payait 1.000 drachmes par an, une très petite somme indiquant que Skiathos était pauvre à l'époque. Lors de la période de l'Alliance athénienne, Skiathos avait sa propre administration autonome et démocratique comme les autres villes alliées, c’est à dire sa propre Boulé (conseil d'administration / législatif, une assemblée de ses citoyens, les « ecclesia ») et un archonte éponyme (membre de l'exécutif durant un an et dont le nom était utilisé pour désigner cette année). A la fin cependant, l'alliance s'est développée en une hégémonie avec les Athéniens exerçant leur domination sur leurs alliés et une forme autoritaire de gouvernement. A la fin de la guerre du Péloponnèse (404 av. J.-C.), lorsque les Athéniens furent vaincus par les Spartiates, Skiathos passa sous la domination de Sparte et son système de gouvernement est devenu une oligarchie. En 386 av. J.-C., lors de la paix d’Antalkidas ou du Grand Roi, toutes les îles, à l'exception de Limnos, Imbros et Skyros où les Athéniens gardèrent des colons, gagnèrent leur autonomie et Skiathos fut également officiellement déclaré indépendant. Cependant les Spartiates violèrent le traité de paix et bientôt saisirent à nouveau Skiathos et d'autres îles où ils laissèrent une garnison et imposèrent de lourdes taxes.

En 378/7, Athènes créa une seconde Alliance, véritablement défensive cette fois, dans le but de s'opposer aux intentions expansionnistes des Spartiates. Une fois de plus Skiathos s’est rangée d’elle-même du côté d’Athènes, à la suite de la campagne du Général Chabrias en Eubée et dans les Sporades du Nord en 377. Skiathos est resté environ 40 ans dans cette seconde Alliance Athénienne avec son autonomie et ses institutions démocratiques. Il semblerait que durant cette période la situation financière de l'île s'est tellement amélioré qu'elle a pu, vers le milieu du IVe siècle av. J.-C., frapper des pièces de bronze avec la tête d'Hermès d'un côté et son caducée et le mot CKIATHI de l'autre. Plus tard, l'île a été utilisée par les Athéniens comme port naval et base pour ses expéditions contre Philippe II de Macédoine.

En 338 av. J.-C., après la bataille de Chéronée ayant pratiquement mis fin à l'indépendance des Etats Grecs du sud et marqué le début de la domination Macédonienne, Skiathos passa sous domination macédonienne.

 

Epoques hellénistique et romaine (338 av. J.-C. - 330 après J.-C.)

Les Macédoniens ont établi un système oligarchique à Skiathos et l'île est restée au repos durant de longues années. Historiquement, elle émerge à nouveau dès l'époque de Philippe V (238-279 av. J.-C.), le roi macédonien qui était à cette époque en guerre avec les Romains. Ce fut une période de trouble pour l'île avec une région où se déroulèrent des batailles.

Au début de la seconde guerre de Macédoine (200/199 av. J.-C.), Philippe ordonna la destruction de Skiathos et Skopelos afin qu’elles ne tombent pas entre les mains de la flotte ennemie et soient utilisées contre lui. Cette même année, la flotte romaine, comme celle d’Attale Ier de Pergame qui était un allié de Rome, est arrivé sur l'île et pillé ce qui restait après le raid de Philippe. Malgré la destruction à grande échelle, la ville a rapidement récupéré et, après la défaite de Philippe à Kynos Kephales (197 av. J.-C.), la démocratie a été à nouveau restaurée. Lors du renversement du royaume de Macédoine (168 av. J.-C.), les Romains ont accordé un degré de liberté aux cités et états grecs. Enfin, en 146 av. J.-C. l'ensemble de la Grèce a été subjugué par les Romains et Skiathos suivit le sort du reste du pays.

En 42 av. J.-C., après sa victoire à la bataille de Philippi, Antony a remis Skiathos avec quelques autres îles aux Athéniens, en signe de gratitude pour leur attitude amicale envers lui. Skiathos rétablit ainsi son régime démocratique, avec les Athéniens, et le conserva jusque dans les années qui suivirent la naissance du Christ.

 

La période byzantine et la domination vénitienne (330-1538)

Les informations que nous avons sur Skiathos durant les premières années de la période byzantine sont extrêmement maigres. Tout ce que nous savons, c'est qu’elle appartenait administrativement à la province de Thessalie qui faisait partie d'un « thème » (district militaire) macédonien et que, avec la propagation du christianisme sur l'île, un épiscopat (évêché) a été créé sous le métropolite de Larissa. En 758, sous le règne de Constantine Copronymus, la flotte byzantine ancrée dans le port de Skiathos est allée à la rescousse de Thessalonique où une attaque bulgare et slave était imminente.

Durant le VIIe siècle, Skiathos a beaucoup souffert des raids de pirates sarrasins en mer Egée.

Après le renversement de l'Empire Byzantin par les Francs en 1204 et la concession des îles de la mer Égée aux Vénitiens, Skiathos, Skopelos et les îles des Cyclades ont été prises en charge par les frères Andrea et Jérémie Ghisi, marchands vénitiens. Les frères Ghisi ont accordées à Skiathos une auto-détermination et plusieurs privilèges répertoriés dans le bien connu "Capitules Sciati et scopuli" encore en vigueur lors de la seconde période de domination vénitienne. Ils ont cependant aboli l'épiscopat orthodoxe. Ils construisirent dans le grand port une nouvelle forteresse appelée Bourtzi pour leur résidence et la sécurisation de la ville. Les frères Ghisi dirigèrent les îles jusqu'à 1259 puis leurs successeurs continuèrent encore 17 ans, jusqu'à 1276 où la flotte byzantine les chassa hors des Sporades du Nord.

Skiathos resta dans l'empyre byzantin jusqu'en 1453. Cette domination était plutôt symbolique car les incursions de pirates ayant frappé la mer Egée à l'époque ne permettaient pas à Constantinople une présence efficace sur les îles qu'elle avait récupérée. Il apparaît ainsi que vers le milieu du XIVe siècle, les habitants de Skiathos, désespéré suite aux raids continus sur l'île, à la fois des pirates et des Turcs, abandonnèrent leur ville côtière et construisirent Kastro (« forteresse »), plus sûre au nord de l'île sur un rocher escarpé constituant une forteresse naturelle.

Lorsqu’en 1453 Constantinople tomba aux mains des Turcs, les habitants de Skiathos choisirent la domination vénitienne, se rendant compte que Venise était devenue leur seule protection possible contre les Turcs. Ils demandèrent donc aux Vénitiens de prendre l'île, à condition toutefois qu'ils confirment les privilèges donnés par les frères Ghisi et que le siège de l'évêque orthodoxe resterait là. Leur demande a été acceptée. Ainsi débuta la seconde période de domination vénitienne à Skiathos, qui dura jusqu'en 1538. Mais aucune preuve témoigne d’une vie sur l’île.

Les attaques de pirates continuèrent et les règles vénitiennes étaient si dures, que lorsqu’en 1538 la forteresse fut assiégée par Barberousse, une partie des habitants, afin de se débarrasser de la tyrannie des Vénitiens, n'hésitèrent pas à se rendre à lui.

 

La période de domination turque (1538-1821)

La domination turque de Skiathos commença en 1538 (officiellement en 1540) lors de la signature du traité de paix turco-vénitien. Durant cette période, l'île était dirigée par un gouverneur turc, le voïvode, assisté par les anciens de la ville, un ou deux au début, mais plus plus tard. Skiathos, avec les autres îles de la mer Egée, appartenait au Pacha Kapudan, amiral de la flotte turque. Chaque année, les habitants payaient un certain montant d'argent comme « Harach » ou taxe. Il y avait aussi un cadi (juge) pour les affaires juridiques, un « agas » pour les affaires administratives et des "zambites" pour collecter les taxes. A cette époque, de nombreux Turcs vivaient également sur l’île. Les habitants de Skiathos, comme c'était le cas pour tous les autres habitants de l'île en général, étaient réquisitionnés pour servir pendant une période dans la marine turque. Plus tard, ce service obligatoire a été remplacé par une contribution en argent appelé « melachica ». Cependant, durant les années précédant la guerre d'indépendance grecque, l'enrôlement a été de nouveau mis en vigueur.

Au milieu du XVIIe siècle (1660), l'amiral vénitien Francesco Morosini saisit le Kastro et la domination vénitienne a été rétablie pour la troisième fois mais pas pour longtemps, car les Turcs reprirent Kastro pour une domination se poursuivant jusqu'au début de la guerre d'indépendance grecque.

La population turque de Skiathos diminua progressivement. Le bureau du voïvode a été acheté par les indigènes et il n’y avait souvent pas d'autres responsables turcs sur l'île. Leurs fonctions étaient ainsi réalisées par les anciens qui progressivement acquirent plus de droits. Les habitants, ont cependant continué à souffrir les incursions des pirates qui continuaient à les harceler sans relâche.

En dépit de leur histoire, les insulaires n'ont pas perdu leur intérêt pour la navigation. Dès le début du XVIIIe siècle, ils commencèrent à construire de petits navires pour le transport et le commerce avec la région environnante puis plus tard des navires plus grands permettant de naviguer jusqu'à l'Egypte et la mer Noire.

Mais le désir de liberté était encore vif dans le cœur des habitants de l'île. Ainsi ils prirent part à la victorieuse bataille navale de Chesme (1770) aux côtés de l'amiral russe Alexis Orlov et peu de temps après ils ont aidé avec hommes et navires le légendaire capitaine Lambros Katsonis, actif à cette époque contre les Turcs.

Dans les années 1805-1816, Skiathos a aidé efficacement les chefs du Mont Olympe, Giannis Stathas et Nikotsaras, qui, après l’annulation de la révolte d’Orlov, ont continué la lutte contre les Turcs par des raids sur les côtes turques et les attaques contre les navires turcs. Un acte d'une grande importance tant pour l'île que pour l'ensemble de la Grèce a été la création du premier drapeau grec officiel en septembre 1807 dans le monastère de l'Annonciation de la Vierge Marie (Evagelistria) à Skiathos.

 

La guerre d'indépendance grecque (1821)

Malgré l’éloignement par rapport aux opérations militaires et donc une proie facile pour la flotte turque, Skiathos rejoignit rapidement les rangs de ceux qui luttaient pour l’Indépendance. A cette époque, elle possédait un bon nombre de navires entièrement équipés, avec des équipages formés et expérimentés suites aux précédentes batailles navales dans auxquelles ils avaient pris part jusqu'en 1816 avec les chefs de l’Olympe. Ses navires ont grandement contribué à la guerre d'Indépendance. A cette époque aussi de nombreuses personnes ayant fuit leur pays d'origine lorsque les efforts révolutionnaires échouèrent, trouvèrent refuge à Skiathos. On estime que 30.000 réfugiés sont arrivés des villages du Pélion, du Mont Olympe, d’Eubée et de l'Épire. Cet afflux de population dans un espace restreint causa des problèmes comme de logement et de nourriture se faisant rares. Nombreux étaient armés et il ne fallut pas longtemps avant que des combats éclatent et que l'anarchie commence à régner. L'île a été de nombreuses années en proie de violence et pillages dont les principaux délinquants étaient des hommes d'origine albanaise ("Liapides") restés à Skiathos malgré que la plupart des réfugiés étaient retournés dans leur pays ou installés dans des zones plus sûres.

En 1823, les Turcs ont essayé de reprendre l'île mais ont été complètement défaits. En 1829, après la signature du Protocole de Londres sur lequel était basée la fondation de l'État grec, l’île est restée tributaire du sultan et les habitants de Skiathos abandonnèrent Kastro pour se réinstaller le long du port où se situait l'ancienne ville.

 

Architecture

L'architecture traditionnelle locale de Skiathos, qui tente aujourd'hui de disparaître de plus en plus, n'a pas un caractère strict de l'île mais est au contraire une combinaison d'un village du Pélion et un village d'île avec des éléments néo-classiques. Certes, tous ces éléments sont influencés par la mentalité, les préférences et les besoins des populations locales. Dans leur majorité les maisons sont petites, à deux étages et construites l’une près de l'autre. Elles sont construites en pierre avec les murs extérieurs blanchis à la chaux. Il existe principalement deux types de maisons : les rurales et les manoirs.

Sur l'île, les rues étroites sont pour la plupart tracées au hasard et sont pittoresques et recouverte de dalles de pierre. Ces dalles sont posées verticalement sur le sol selon le modèle à chevrons pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie et rendre leur structure plus stable. Aux endroits où les rues sont très étroites et tortueuses, les angles des maisons sont coupés afin de faciliter la marche. There are small squares in various spots inside the city, made either by chance or to emphasize something such as churches, fountains or other similar constructions. Il y a de petites places à différents endroits de la ville, soit tracées au hasard soit pour souligner un élément comme une église, une fontaine ou d’autres constructions similaires.

 

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