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Pyrgi

Pyrgi est un « mastihohoria » (« villages à mastics ») médiéval entouré de remparts moyenâgeux et possède plusieurs ruelles étroites pavées se terminant en cul-de-sac et enjambées par des arches servant à tenir les maisons en cas de tremblement de terre. Le village apparaît pour la première fois dans un document de 1362, tandis qu'en 1422, il est explicitement noté comme une colonie fortifiée sur une carte du voyageur florentin Christoforo Buondelmonti.

Nous pouvons y voir une tour en ruine (ancien donjon). Ce qui est particulier dans ce village, ce sont ses "Xysta", motifs "grattés", succession de losanges gris et blancs sur ces façades n’existant qu'ici et à Mesta. Pyrgi est aussi surnommé le "village aux 50 églises" parmi lesquelles notons la basilique de Kimissis tis Thetokou.

L'église byzantine d'Agioi Apostoloi (Saints Apôtres), décorée de belles fresques murales, est située du côté nord-est de la place principale. Sa forme architecturale suit, bien qu'à une échelle plus petite, le prototype du catholicon de Nea Moni, avec la typologie architecturale des églises octogonales dont la particularité principale est la structure octogonale supportant la coupole. La principale différence est qu'ici l'axe longitudinal est particulièrement accentué avec l'utilisation de voûtes en berceau partant vers l'est et l'ouest. L’organisation intérieure de l'église est tripartite et se compose du bema (partie située à l'extrémité orientale de l'édifice, devant l’abside, en général surélevée et fermée par une barrière ou un templon), avec son abside semi-circulaire en saillie, de l'église principale et du narthex, qui était à l'origine séparé de l'église principale par un mur qui n'a pas survécu aujourd'hui. L'entrée principale de l'église se trouve du côté ouest du narthex, tandis qu'une porte secondaire au sud donne sur une cour entourant l'église sur trois côtés. Un arc aveugle profond, avec une double rangée de quadrilobes décorant son arc en brique, se trouve sur le mur nord du narthex. Il doit s'agir d'un arcosolium, c'est-à-dire d'un espace spécialement construit pour abriter les sépultures, généralement réservés aux patrons de l'église.

Notons l'articulation complexe de ses façades et leur riche maçonnerie décorative. Une inscription sur le pilastre nord-ouest de l'église indique que l'église a été érigée en 1546 par le prêtre-moine Syméon et, plus tard, par l'évêque de Chios. La même date est également inscrite sur le tintel de marbre au-dessus de l'entrée. De toute évidence, une réparation importante de l'église a eu lieu cette année-là, mais pas sa construction proprement dite. La date réelle de construction de l'église, basée sur les caractéristiques architecturales, doit être placée dans la période byzantine tardive (XIVe siècle).

L'intérieur de l'église est entièrement recouvert de fresques dont une inscription sur le mur nord de l'église principale nous informe qu’elles ont été exécutées en 1665 par le peintre Antonios Kynegos de Crète. Avec ses couleurs vives et ses riches motifs décoratifs enveloppant les scènes principales, le travail se caractérise par un style vernaculaire fort empruntant également des éléments à l'école de peinture crétois mais avec une influence de l'art occidental évidente.