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Emborios

Emborios est un port pittoresque à la magnifique plage de galets noirs.

Construite sur le versant sud-ouest de la colline du prophète Élie, la colonie antique a été fondée au VIIIe siècle av. JC. par les Ioniens et abandonnée à la fin du IIe siècle av. JC.

Au sommet de la colline, une citadelle fortifiée (période géométrique) a été découverte, renfermant un bâtiment de type megaron et un temple dédié à Athéna, patronne de la colonie.

Le mur de fortification, long de 800m et haut d'environ 2m, passe entre les rochers de la colline qui servaient de matériau de construction, avec l'ajout de pierres irrégulières dans les interstices.

Le megaron est un grand bâtiment rectangulaire (18,25m de long pour 6,40 à 6,85m de large), doté d'un toit, d’un fronton et d'un vestibule, qui aurait servi de résidence au seigneur local. Il date du milieu du VIIIe siècle av. JC (ce qui en fait le bâtiment le plus ancien de Chios) et a été utilisé jusqu'au Ve s. av. JC. Les colonnes soutenant le toit étaient décentrées, tout comme l'entrée avec le seuil en pierre. Le toit aurait été en argile avec des algues, des roseaux ou du bois, comme pour les toits plats des maisons traditionnelles de Chios. Un des murs devait faire partie du mur de fortification, les trois autres côtés ont un appareillage différent.

Le temple (VIe siècle av. JC) était une simple structure rectangulaire (10,13 x 6,23 m) sans péristyle, avec un toit plat, soutenu par quatre colonnes irrégulièrement placées de part et d'autre de l'autel, ainsi qu’un pronaos fermé et peu profond. L’entrée se faisait par l'est. Le toit était plat, fait de branches, roseaux, algues et boue, avec sur tout le périmètre une série de dalles de pierre rectangulaires le protégeant des vents. Pour le côté extérieur des murs, on a utilisé de grandes briques rectangulaires avec un péritoine pour un meilleur ajustement entre elles, et pour l'intérieur, des briques plus simples et plus petites, de section presque carrée. L’espace entre les deux était rempli de petites pierres provenant des rochers de la montagne. Il est possible qu'il y ait eu un seuil en pierre au niveau de l'entablement, celui qui est conservé aujourd'hui à l'entrée est un produit du IVe s. av. JC lorsque des restaurations eurent lieu (intérieur et toit). Le sol a été surélevé de 20 cm et les quatre piliers ont été remplacés avec l’ajout d’un socle rectangulaire en pierre, à l'est de l'autel. Deux marches ont également été ajoutées au porche d'entrée. Les quelques tuiles trouvées entre les socles du temple proviennent des adaptations de la toiture à l’occasion de ces réparations.

Dans la partie nord-ouest du temple archaïque, était inclus l'autel des temps géométriques, servant de table d'offrandes. Au nord du bâtiment, un grand autel rectangulaire a été construit à la même époque, remplacé à l'époque hellénistique par un nouvel autel construit devant son entrée.

Le versant ouest de la colline, à l'extérieur des murs de l'acropole, est recouvert de restes de maisons et de routes, tandis qu'à proximité du port, dans la partie basse de l'agglomération, un deuxième sanctuaire a également été découvert, le "sanctuaire du port", dédié à Apollon (VIe siècle av. JC - Ier siècle apr. JC. Il n’en subsistent que quelques parties de ses fondations et quelques éléments architecturaux réutilisés dans des bâtiments ultérieurs.

À l'entrée du site archéologique organisé, en plus du poste de garde, il y a une exposition abritant la maquette du site et une courte projection avec une proposition tridimensionnelle pour le restauration des bâtiments représentatifs de la colonie.

Notons aussi la basilique paléochrétienne.