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REGIME MEDITERRANEEN & REGIME CRETOIS

 

Le régime méditerranéen

Ce régime n’est pas seulement basé sur le poids ou sur la teneur en calories des aliments mais sur le respect des proportions, la combinaison des aliments et sur le choix des aliments à favoriser pour un régime alimentaire pour des adultes en meilleure santé. La nécessité d’aménagement pour les enfants, les femmes en âge de procréer et les autres groupes spéciaux de la population, est une voie qui devra être prise en compte dans le futur.

Pour les Américains, les Européens du Nord et de l’Est et d’autres personnes souhaitant améliorer leurs régimes, le modèle fournit un cadre agréable au palais et sain pour la santé afin d'opérer un changement d’habitude alimentaire. Des résultats également positifs peuvent être obtenus soit par l’adoption totale du modèle méditerranéen, soit par une alternance de plats issus de ce régime méditerranéen et de plats diététiques issus d’autres cultures de différentes régions du monde.

Pour les habitants du bassin méditerranéen, ce régime constitue une base pour préserver et redynamiser, dans un mode de vie moderne, des traditions vieilles de plusieurs siècles contribuant à une excellente santé et à un sens du plaisir et du bien-être qui sont une part essentielle de notre héritage culturel collectif.

 

Les caractéristiques du régime méditerranéen

Les caractéristiques diététiques de ces régions du bassin méditerranéen explique pourquoi, dans un passé récent, elles ont connu le taux le plus bas de maladies chroniques et l’espérance de vie la plus longue. Les bienfaits sur la santé de ce modèle sont corroborés par la recherche nutritionnelle épidémiologique expérimentale. Les quantités moyennes données sont dans la plupart des cas non fournies, puisque la variation est connue pour avoir été considérable dans ce modèle. Le modèle historique inclut les éléments suivants (les notes entre parenthèses indiquent la perspective contemporaine de santé publique) :

1) Fruits et légumes en abondance, pomme de terre, pain et céréales, haricots et fruits secs

2) Avec mesure des produits en conserve, privilégier le plus souvent possible des aliments saisonniers régionaux frais (pour optimiser l’absorption des micro-nutriments et des antioxydants de ces aliments)

3) Huile d’olive comme source principale de matières grasses en remplacement des autres matières grasses (autre huile, beurre et margarine)

4) La quantité de matières grasses doit être comprise entre 25 et 35 % des calories, avec des matières grasses saturées ne dépassant pas 7 à 8 %

5) Consommation journalière réduite de fromages et de yaourt (à faible teneur en matières grasses de préférence)

6) Consommation hebdomadaire modérée de poisson et de volaille (une recherche récente suggère de préférer le poisson à la volaille) ; 4 œufs par semaine au maximum (y compris ceux utilisés dans les plats et la pâtisserie)

7) Le dessert sera essentiellement constitué de fruits, la consommation de gâteaux sera limitée à quelques fois par semaine

8) La viande rouge sera consommée quelques fois dans le mois (une recherche récente suggère que la consommation de viande rouge doit être comprise entre 340 et 450g par mois)

9) Une activité physique régulière favorise le poids idéal, la bonne forme physique et le bien-être

10) Une consommation modérée de vin au cours des repas à raison d’un verre ou deux par jour pour les hommes et un verre pour les femmes (dans une recommandation récente de santé publique, le vin peut-être considéré comme facultatif)

 

Le régime crétois

Ou pourquoi les Crétois sont-ils en si bonne santé ?

Les statistiques médicales –incluant l’incidence relative des maladies cardiovasculaires, des cancers du sein et du côlon- démontrent que les Crétois constituent le peuple le plus sain du monde. Le secret est dans l’assiette : le régime crétois est maintenant largement reconnu comme le plus sain du monde. Jusqu’au milieu des années 60, les Crétois vivaient et se nourrissaient au rythme des saisons, tomates et aubergines en été, choux et poireaux en hiver, artichauts au printemps et châtaignes en automne. Puisque les frigidaires n’existaient pas, on se servait de condiments locaux et de conserves de légumes, de poisson et de viande séchés et salés. Ils ne leur venaient pas à l’esprit de réclamer des fraises à Noël ou du potiron en juillet ! Si la nature n’imposait pas des règles diététiques strictes, les préceptes de l’église orthodoxe en imposaient au contraire. Les chrétiens dévots observaient trois grandes périodes de jeûne – 40 jours de Carême avant Pâque, 40 jours avant Noël et 15 jours avant l’Assomption. Ils ne consommaient ni viande, ni poisson, ni produits laitiers et œufs, les mercredis et vendredis et ce tout au long de l’année. Pour compenser, l’année était ponctuée d’un grand nombre de jours de fêtes. Mais pour les pauvres, la viande restait un luxe permis 5 ou 6 fois l’an. Mais même les habitants plus prospères des villes ne consommaient de la viande plus de 2 fois par semaine.

 

Bien sûr, l’exercice représentait une aide non négligeable. Avant-guerre, en raison du réseau routier restreint et du nombre de véhicules réduit, les Crétois étaient inévitablement de grands marcheurs. Il ne faut pas oublier les travaux des champs qui étaient effectués à la main par les hommes et les femmes qui se rendaient à pied à côté des ânes ou des mules dans les villes voisines afin de vendre ou d’échanger leurs récoltes.

 

Les quatre années d’occupation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale ont bouleversé l’équilibre historique entre jeûne et festoiement. De nombreux crétois ont subsisté avec le strict minimum : avec des produits faits à partir de blé, d’orge et de farine, des légumes sauvages, de l’huile d’olive, du fromage de chèvre et des petites chèvres. Le vin local et l’eau de vie rendaient ce régime pauvre un peu plus supportable. En 1947, des représentants de la Fondation Rockefeller sont venus en Crète pour évaluer l’état de santé des Crétois et les aider à reconstruire leurs existences. Après avoir noté la quantité de nourriture absorbée dans un certain nombre de villages, les chercheurs américains étaient horrifiés par la faible quantité de viande et de poisson consommée. Mais ils étaient encore plus embarrassés par le degré de santé des Crétois en dépit de ce manque de protéines. Les comparaisons effectuées avec la population des Etats-Unis ont révélé que les Crétois étaient à 90% plus sains. Maladies cardiovasculaires, cancer et malnutrition sont presque inexistants.