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JEUX PANHELLENIQUES
D'importantes manifestations religieuses appelées fêtes exprimaient le culte rendu aux dieux et étaient destinées à commémorer quelque grande tradition mythique. Elles se composaient de processions, de sacrifices, de jeux athlétiques et de concours artistiques où, initialement, seuls les grecs d'origine et de condition libre pouvaient participer. Chaque cité avait ses fêtes à caractère local mais les Grecs honoraient ensemble leurs plus grandes divinités lors de quatre grandes fêtes appelées Jeux Panhelléniques : les Jeux Olympiques, les Jeux Pythiques, les jeux Isthmiques et les Jeux Néméens. Les jeux grecs perdirent leur véritable signification lors de la conquête romaine mais l'olympisme perdura toutefois jusqu'à l'avènement de l'empire chrétien au IV. siècle ap. J.-C. En plus d'être apprécié pour la performance des athlètes, le concept de Jeux Panhelléniques permettait aux grecs si divisés de trouver une certaine unité grâce à un idéal commun. Si les athlètes appartenaient généralement à de grandes familles, seules capables d'assurer les dépenses nécessaires à une préparation intense et coûteuse, bientôt les villes entretinrent elles-mêmes de jeunes champions de condition modeste qui conduisirent à la première manifestation du sport étatisé. Avec cet enseignement sportif de haut niveau se développe un professionalisme sportif manifeste lors des Jeux Panhelléniques où les villes servent de «sponsors», achetant des athlètes à l'étranger, et où les athlètes réunis en corporations, accompagnés de leur entraîneur privé, surveillés dans leur régime alimentaire, sont rémunérés, acquérant s'ils gagnent des privilèges exceptionnels : dispense de l'impôt, maisons... Ces jeux ne pouvaient se concevoir que dans un monde en paix. Les pèlerins et les athlètes ne pouvant accéder aux lieux sacrés en traversant des cités en guerre, c'est pourquoi des théores parcouraient 6 mois à l'avance le pays afin d'annoncer les jeux et une trêve s'instituait. Les athlètes ayant remporté au moins une victoire à chacun de ces jeux recevaient le titre de périodoniké ou vainqueur aux quatre grands jeux. L'un des plus célèbres périodoniké est Milon de Crotone, périodoniké six fois en gagnant six victoires olympiques consécutives en lutte (de 552 à 532 v. J.-C.), six fois cette épreuve aux jeux Isthmiques, dix fois aux jeux Pythiques et neuf fois aux jeux Néméens, palmarès ahurissant et jamais inégalé jusqu'à nos jours.
Jeux Pythiques Le conseil de l'amphictyonie gouvernant le sanctuaire de Delphes (importante ligue religieuse des états grecs) décida en 582 av. J.-C. d'y organiser tous les quatre ans des jeux en commémoration de la victoire en 590 av. J.-C. des cités de la ligue contre Krissa après la décision de cette dernière de prélever un droit de péage sur les pèlerins se rendant au sanctuaire de Delphes. Au concours de composition poétique permettant de récompenser le meilleur hymne à Apollon accompagné à la cithare, s'ajoutèrent des épreuves d'athlétisme, de gymniques, des courses de chars et des concours dramatiques. Toutes les villes grecques participaient à ces jeux jouissant d'une grande renommée. C'étaient les jeux les plus importants après ceux d'Olympie. Selon la tradition le premier vainqueur de ces jeux fût le Crétois Chrysothemis. Les derniers jeux eurent probablement lieu en 394 après J.-C. Ils duraient six à huit jours et commençait par des cérémonies religieuses, des processions et des sacrifices, suivis de manifestations artistiques comprenant des concours de cithare, de flûte, de dithyrambe et de drame. Les épreuves sportives étaient les mêmes qu'aux Jeux Olympiques et le vainqueur recevait une couronne de laurier cueilli sur le laurier sacré de la vallée de Tempé en plus de jouir d'honneurs et de privilèges. Il avait le droit de dresser une statue à son effigie dans l'enceinte sacrée de Delphes, à l'intérieur ou à l'extérieur du temple d'Apollon. Les jeux finissaient par une autre cérémonie religieuse. Les différentes épreuves étaient réparties entre le théâtre de Delphes (jeux musicaux et dramatiques), le stade (épreuves athlétiques) et l'hippodrome (épreuves équestres). En athlétisme nous avions le stadion (course de stade), le dolichos (course de fond), l'hoplitodromos (course en armes) et le pentathlon (course de stade, saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot et lutte).
Jeux Isthmiques Organisés en l'honneur de Poséidon, ils avaient initialement lieu tous les quatre ans dans le sanctuaire d'Isthmia à Corinthe, puis tous les deux ans dès 581 av. J.-C. Selon la tradition ils auraient été institués par le héros athénien Thésée voulant se mesurer à Héraclès, fondateur des Jeux Olympiques. Mais d'après Pausanias ils auraient été dédiés à l'origine à un héros local, Mélicerte-Palémon, fils du roi Athamas. Il semble que cette version ait été présentée par les Corinthiens administrant le sanctuaire et préférant un héros issu de leurs citoyens. Le mythe mentionnant Thésée comme fondateur des jeux était une invention des Athéniens afin d'essayer de cette manière de supplanter Corinthe, leur éternelle rivale. En 582 av. J.-C., ils sont réorganisés selon le modèle des jeux Olympiques et prirent tout de suite un caractère panhellénique avec une trêve observée entre les cités participantes et appelée « libations isthmiques ». Depuis le Ve siècle av. J.-C., on pouvait y assister à des jeux athlétiques et des concours de musique, de déclamation et de peinture. Les lauréats recevaient une couronne de pin, à l'exception d'une brève période, où, sous l'influence des jeux Néméens, on leur attribuait une couronne de céleri. Les épreuves d'athlétisme étaient constituées du stadion (course de stade), du dolichos (course de fond), de l'hoplitodromos (course en armes) et du pentathlon (course de stade, saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot et lutte). La dernière édition eu lieu vers 130 après J.-C. Les gradins étaient constitués de larges degrés sans siège sauf à la proedria (places d'honneur) où prenaient place les délégués ou théores. Le stade en marbre blanc laisse encore apparaître les couloirs et les 16 rainures gravées dans la pierre, servant de ligne de départ pour les athlètes. Aux alentours du temple de Poséidon, les athlètes vainqueurs aux jeux Isthmiques avaient le droit de dresser leur statue.
Jeux Néméens Célébrés à Némée en l'honneur de Zeus Néméen et d'Héraclès, les jeux Néméens étaient d'abord organisés par la ville de Cléonae, puis par Argos, suivant une légende locale se rapportant au roi de Némée Lycurgue. Un oracle avait prédit à celui-ci que son fils nouveau-né Opheltès deviendrait grand et fort à condition de ne pas toucher le sol avant qu'il ne sache marcher. Mais un jour, sa nourrice Hypsipylé oublia les instructions du roi et posa l'enfant par terre, sur des branches de céleri sauvage. Un énorme serpent passant par là le mordit et il mourut. Les fêtes funéraires organisées en l'honneur du jeune Opheltès furent ainsi à l'origine des jeux Néméens fondés en 1251 av. J.-C. sur les conseils du devin Amphiaraos. Ces fêtes funéraires («Néméa») avaient lieu tous les deux ans en juillet et furent instituées jeux panhelléniques en 573 av. J.-C. Les juges, qui portaient des vêtements noirs en signe de deuil, remettaient aux vainqueurs des couronnes de céleri sauvage considérées comme la plante des morts. Inspirés des jeux Olympiques, on pouvait y assister à des exercices gymniques, des courses de chars et de chevaux, ainsi qu'à des épreuves athlétiques tel que le stadion (course du stade), le dolichos (course de fond), l'hoplitodromos (course en armes sur une distance de 4 stades), la lutte, le pangrate, le pugilat, le pentathlon (course de stade, saut en longueur, lancer du disque et du javelot et lutte) et le saut. Les athlètes étaient répartis en trois catégories : les hommes, les adolescents et les enfants. Plus tard, des concours musicaux seront rajoutés aux jeux.
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