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CINEMA
Ce sont essentiellement les œuvres de Théo Angélopoulos qui ont fait la renommée du cinéma grec. Le cinéma était une activité culturelle très en vogue dans les années 1950 et 1960 et connaît aujourd'hui un véritable renouveau.
L'histoire Le premier long métrage grec, "Golfo" (un mélodrame bucolique), fut produit en 1914 tandis que le plus important studio de cinéma du pays (Finos Film) date, lui, de 1943. L'industrie du film grec produisait alors des films attirant un public toujours plus nombreux, malgré la très forte censure, l'agitation due à la guerre civile ou l'extrême pauvreté des années d'après guerre. À la fin des années 1950, l'industrie cinématographique était à son apogée. Les deux premiers films ayant retenu l'attention internationale sont "Stella" (1955), réalisé par Michael Cacoyannis et "L'Ogre d'Athènes" (1956), réalisé par Nikos Koundouros. De 1955 à 1969, la Grèce fut le pays au monde à produire le plus de films par habitants avec une centaine de films par an dont 117 films rien que pour 1966. Mais depuis 1970, la production diminua pour arriver à dix films en 1990 et 1992. En revanche, c’est le contraire qui se passe avec les courts métrages. Ils sont passés de 31 en 1971 à 130 en 1990. Ceci témoigne de la difficulté à produire actuellement un long métrage en Grèce sans un cofinancement, notamment à travers l'aide de l'UE. Le « Nouveau Cinéma grec » émergea lors de la dictature militaire (1967-1974). Les films "La Reconstitution" (Angélopoulos, 1970) et "Evdokia" (Damianos, 1971) sont de parfaites illustrations de cette nouvelle vague du cinéma grec différant de la tendance générale sur trois points majeurs : a) les thèmes abordés ont essentiellement trait aux problèmes sociaux de la Grèce et à l'élaboration de sa société ; b) du point de vue esthétique, le nouveau cinéma épouse les formes proposées par le cinéma expérimental ou militant ; 3) la réalisation de la plupart des films n'est possible que grâce à l'aide, souvent volontaire, que les réalisateurs s'apportent mutuellement. L'écho du public face à cette nouvelle approche fut plutôt favorable au premier abord, mais le terme de Nouveau Cinéma grec finit par disparaître au milieu des années 1980. Fondé en 1970, le centre hellénique du Cinéma devint une filiale rentable de la Banque hellénique de Développement industriel. En 1982, le ministère de la Culture accorda d'importants crédits afin d'encourager la qualité des films grecs et en 1983, le centre entreprit de financer l'écriture de scénarios. En 1986, un département spécial dénommé "Hellas Film" fut créé dans le but de promouvoir les films grecs à l'étranger. En 1988, ce centre constituait l'unique société grecque de production de films, qui, via son programme de coproduction, versa des fonds à pratiquement tous les "nouveaux" réalisateurs. Aujourd'hui encore, il demeure la principale société de production pour les nouveaux films (dont certains sont des coproductions internationales). Les fonds du centre proviennent d'un certain pourcentage prélevé sur les recettes cinématographiques. L'État s'est également investi davantage en subventionnant les prix du festival du Film de Thessalonique et en décernant les récompenses nationales du cinéma attribuées tous les ans.
Les films étrangers tournés en Grèce La Grèce a été le lieu idéal de tournage pour bon nombre de films étrangers : "Ombres sur la mer" (Hydra, 1957), "Intelligence Service" (Crète, 1957 ), "Les Canons de Navarone" (Rhodes, 1961), "It happened in Athens" (1962), "In the Cool of the Day" (1963), "La Baie aux émeraudes" (Crète, 1964), "Jeux pervers" (1968), "Fedora" (Corfou, 1978), "La Tempête" (1980), "James Bond : Rien que pour vos yeux" (Météores, 1981), "High Season" (Rhodes, 1988), "L'île de Pascali" (Rhodes, Simi et Dodécanèse, 1988), "Le Grand Bleu" (Amorgos, 1988), "Shirley Valentine" (Mykonos, 1989), "Mediterraneo" (Kastellorizo, 1991).
Les réalisateurs Angélopoulos : Ces films sont très appréciés du public grec et étranger : 1971 et 1973 : primé au festival international de Berlin 1975,1984 et 1995 : primé au festival international de Cannes 1975 : "Le Voyage des comédiens" : considéré comme le meilleur des films grecs jamais réalisés et comme un chef d'œuvre du cinéma de ces vingt-cinq dernières années. 1980 et 1988 : primé au festival international de Venise. 1995 : "Le Regard d'Ulysse" : l'un des dix meilleurs films de l'année selon le magazine "Time". 1998 : "L'Éternité et un jour" : Palme d'Or au Festival de Cannes. Angélopoulos s'inscrit dans la droite lignée d'autres grands réalisateurs appartenant à un passé récent (certains d'entre eux sont toujours en activité de manière plus ou moins sporadique), à l'instar de Michalis Cacoyannis (deux oscars pour "Zorba le Grec", en 1964), Alexis Damianos (prix de la mise en scène au Festival d'Hyères pour "Jusqu'au bateau", en 1967), Dinos Dimopoulos (cinq récompenses dans quatre festivals différents pour, "Les Dauphins du golfe d'Ambracie", en 1994), Vassilis Georgiadis, Takis Kanellopoulos (Sirène d'Argent pour "Ciel", au Festival de Naples de 1963), Nikos Koundouros (prix de la mise en scène au Festival de Berlin, en 1963, pour "Les Petites Aphrodites"), Ado Kyrou (qui a aussi réalisé des films aux États-Unis), Robiros Manthoulis ("Face à face", 1966) et Georges Tzavellas (quatre récompenses lors de trois festivals différents, pour "Antigone", 1961). Angélopoulos appartient au « Nouveau Cinéma grec » dont font également partie Costas Ferris (Ours d'Argent au Festival de Berlin pour "Rebetiko", en 1984), Frieda Liappa (prix SIGA au Festival de Saint-Sébastien pour "Une mort tranquille", en 1986), Tonia Marketaki (Grand Prix du Festival des films de culture méditerranéenne de Bastia, en Corse, pour "Le Prix de l'amour", en 1984), Nikos Panayotopoulos (deux fois récompensé par deux festivals différents pour "Les Fainéants de la vallée fertile", en 1978), Nikos Papatakis, Nikos Pérakis (qui a aussi tourné des films en Allemagne), Pandelis Voulgaris (deux récompenses au Festival de Valence pour "Les Années de pierre", en 1986) et Stavros Tornes (également acteur dans plusieurs films italiens). Ces dernières années, une nouvelle génération de réalisateurs prometteurs a émergée dont Sotiris Goritsas (trois récompenses lors de deux festivals différents pour "Ils sont venus de la neige", en 1993), Periklis Hoursoglou (deux récompenses au Festival international de Thessalonique pour "Lefteris", en 1993), Andonis Kokkinos ("Fin de saison",1994) et Constantin Yannaris (dont le film "Three Steps to Heaven", fut réalisé en Grande-Bretagne, en 1995). En outre, nous comptons de nombreux réalisateurs d'origine grecque ayant travaillé à l'étranger : John Cassavetes (Lion d'Or au Festival de Venise pour "Gloria", en 1980, et par ailleurs un excellent acteur), Georges Pan Cosmatos ("Tombstone", grand succès au box-office de l'année 1993), Costa Gavras (Oscar de la meilleure adaptation de scénario pour "Missing", en 1982), Phil Joannou ("U2 : Rattle and Hum", 1988), Elia Kazan (deux Oscars du meilleur réalisateur pour "Le mur invisible", en 1947, et pour "Sur les quais", en 1954), Gregory Markopoulos (figure emblématique du cinéma expérimental américain), Alexandre Payne ("Citizen Ruth", 1996), Pénélope Spheeris ("Wayne's World", film ayant rapporté le plus d'argent aux États-Unis, en 1992), Agnès Varda (Lion d'Or au Festival de Venise pour "Sans toit ni loi", en 1985), Jules Dassin, époux de Mélina Mercouri, né aux États-Unis mais naturalisé Grec. Il remporta deux prix au Festival de Cannes pour "Du Rififi chez les hommes", en 1955, et pour "Celui qui doit mourir", en 1957.
Les acteurs De nombreux acteurs grecs ont joué dans des films étrangers : Dimitra Arliss ("L'Arnaque",1971), Georges Chakiris (Oscar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation dans "West Side Story", en 1961), John Colicos (acteur de 1950 à 1990), Georges Coulouris (qui tourna de 1933 à 1981, principalement aux États-Unis), Despo Diamantidou (acteur dans "Guerre et Amour", réalisé par Woody Allen, en 1975), Olympia Dukakis (Oscar du meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans "Éclair de lune", en 1987), Takis Emmanuel (dans "Le lion du désert", en 1981), Spiros Focas (qui figure à l'affiche de nombreux films italiens des années 1960), John Kapelos (acteur depuis 1981), Andreas Katsulas ("Le Fugitif", qui remporta un énorme succès en 1993), Elias Koteas (acteur dans presque tous les films de Atom Egoyan), Andreas Malandrinos (qui, de 1930 à 1971, tourna principalement dans des films en Grande-Bretagne), Nico Minardos (qui tourna à Hollywood de 1953 à 1975), Alexis Minotis (dans "Les Enchaînés", d'Alfred Hitchcock, en 1946), Irène Papas (qui a débuté en 1954 et poursuit sa carrière), Katina Paxinou (femme de Minotis, qui reçut l'Oscar du meilleur second rôle féminin dans "Pour qui sonne le glas", en 1943), Steve Plytas (qui a principalement tourné aux États-Unis de 1958 à 1985), Telly Savalas (acteur dans la série télévisée "Kojak"), Sofia Shinas ("The Crow", grand succès de l'année 1994), Paul Stassino ("La Vie Privée de Sherlock Holmes", en 1970), Titos Vandis (qui a tourné aux États-Unis, de 1960 à 1989), Andreas Voutsinas ("Le Grand Bleu", en 1988), Yorgo Voyagis (acteur entre 1964 et 1992). Mélina Mercouri fut incontestablement la personnalité du monde du cinéma la plus charismatique. À la fois actrice, chanteuse et femme politique, elle joua dans plusieurs films de Jules Dassin et remporta le prix de la meilleure actrice au Festival de Cannes, pour "Jamais le dimanche", en 1960. Elle fut également ministre de la Culture du PASOK, de 1981 à 1989, puis de 1993 à 1994, année de sa mort.
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