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Acrocorinthe
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Aux portes de la ville se dresse l'impressionnant rocher de l'Acrocorinthe (Akrokorinthos), au sommet (575 m) duquel s'étendait, dans l'antiquité et au Moyen Age, l'acropole de Corinthe. La forteresse byzantine fut construite sur les ruines de la forteresse antique et renforcée par ses différents conquérants : Francs, Vénitiens et Turcs. La forteresse est le travail défensif le plus important de la région de l'antiquité à maintenant. C'est la forteresse la plus vaste et la plus ancienne du Péloponnèse. Au sommet d'où la vue est splendide, se dressaient jadis de nombreux sanctuaires et temples, dont le principal était le temple d'Aphrodite, tandis qu'un peu plus bas se trouvait la source Pirène. L'histoire de la fortification est étroitement liée à celle de l’ancienne ville de Corinthe. Le « kastro » est accessible depuis l’ancienne Corinthe par le versant occidental.
Admirablement située pour surveiller les deux golfes et commander l'entrée du Péloponnèse, l'Acrocorinthe était l'une des « entraves de la Grèce ». Elle fut maintes fois prise et reprise par tous ceux qui aspiraient à la domination du Péloponnèse et fut peut-être fortifiée sous la tyrannie des Cypsélides, dès le VIIe ou le VIe s. av. J.-C. mais les vestiges antiques des fortifications datent principalement du IVe s. av. notre ère. Les remparts furent restaurés au temps de Justinien, peu avant l'invasion slave de 583-586. Les Byzantins ajoutèrent de nouvelles fortifications au Xe s., notamment une partie de la deuxième enceinte à l'Ouest. La prise de l'Acrocorinthe par les Francs fut l'une des conséquences du surprenant coup de théâtre qui vit la IVe croisade renoncer à reprendre pied en Terre sainte pour s'emparer de Constantinople (1204), provoquant ainsi un démembrement passager de l'Empire byzantin. Cinq années de siège furent cependant nécessaires pour que les Francs s'emparent de l'Acrocorinthe en 1210. Cette citadelle, dont les fortifications furent renforcées, devint alors un fief des Villehardouin auxquels succédèrent les Angevins. En 1358, la place fut cédée à Nicolo Acciaioli qui la donna, en 1394, aux Paléologues de Mystra. Les chevaliers de Rhodes l'occupèrent pendant 4 ans (1400-1404) et Mehmet II l'enleva aux Byzantins en 1458 après 3 mois de siège. Elle passa ensuite un moment sous la domination de Venise (1687-1715) grâce à Morosini.
La forteresse est défendue par un système de trois murs de ronde renforcés par des tours, uniquement accessible par l'ouest. Le premier mur étant précédé d'un fossé taillé dans le roc par les Vénitiens qui ajoutèrent également des parapets avec embrasures pour canons sur les deuxième et troisième remparts. La première porte d'époque franque date du XIVe s. Le deuxième mur est en partie byzantin. La courtine à gauche a pu être ajoutée au début du XVe s. par les chevaliers de Rhodes. Le troisième mur, renforcé par de puissantes tours rectangulaires, ainsi que la porte, sont principalement d'époque byzantine. Dans cette muraille sont encastrés des pans de murs antiques et une tour en bel appareil trapézoïdal à bossages (VI s. av. J.-C.). Après la troisième porte, si on prend par la gauche, on arrive vers une petite chapelle d’où on monte jusqu'à une ancienne mosquée dont les murs et la partie basse de la coupole sont encore bien conservés. En continuant le sentier allant jusqu'au front nord du rempart (à environ 100m au Nord de la mosquée) où est percée une poterne, on découvrira une vue magnifique sur le golfe de Corinthe. En retournant à la mosquée et en redescendant vers le Sud, on atteint un minaret tronqué se dressant en contrebas du donjon et devant lequel est creusée une immense citerne (protégée par des grilles). Du minaret, prendre vers l'Est un sentier très raide qui laisse sur la droite deux bâtiments ruinés (citerne et entrepôt) et qui mène jusqu'à un terre-plein d'où partent trois sentiers. Par celui de droite, longeant le front sud du rempart, on rejoint rapidement le donjon, construit probablement par Guillaume II de Villehardouin (belle vue sur l'Argolide). En revenant sur ses pas et en prenant à droite sur le terre-plein, on longera le front du rempart jusqu'à une esplanade bordée sur la gauche par les ruines d'une caserne. Devant celle-ci, un escalier moderne permet de descendre vers la fontaine Pirène supérieure jaillissant dans une chambre souterraine au pied d'un escalier antique (se munir d'une lampe électrique). La façade de la fontaine est bien conservée (environ 2m de large pour 4m de haut), un pilastre soutient un entablement fait de deux blocs d'architrave et d'un fronton. Un étroit couloir s'ouvrant à gauche au bas de l'escalier, donne accès à une salle où apparait la voûte de la fontaine percée d'un regard circulaire. Selon la légende, la source aurait jailli à la suite d'un coup de sabot de Pégase, cheval ailé que Bellérophon captura plus tard alors qu'il s'abreuvait à cette même source. Revenant au terre-plein, prendre sur la droite le sentier conduisant au sommet du tertre le plus élevé (alt. 574 m) où subsistent les substructions du fameux temple d'Aphrodite (Vénus). Selon Strabon, le temple était tout petit et n'était à l'origine qu'un simple tabernacle de l'Astarté syrienne, culte oriental exercé en ville par une communauté d'environ 1.000 prêtresses vouées à la prostitution sacrée. Leurs tarifs prohibitifs avaient inspiré aux Romains l'adage bien connu : « ce n'est pas donné à tout le monde d'aller à Corinthe » (Non licet omnibus adire Corinthum.) Du temple lui-même il ne reste que peu de choses mais depuis son emplacement on découvre un magnifique panorama circulaire, la vue s'étendant au Nord jusqu'au Parnasse, à l'Est jusqu'à l'Attique et au Sud jusqu'aux montagnes du Péloponnèse. Assez près, au SO se détachent au sommet d'un piton rocheux les ruines du château franc de Montesquiou (appelé par déformation Pendéskoufi). Sur le plus haut des deux sommets de colline se trouvent les traces du temple d'Aphrodite à l’endroit où fut érigée plus tard une église puis une mosquée turque. Le second sommet, dominant un pan de roche abrupte, a été développé lors des périodes franques. Des vestiges d’églises, de mosquées, de maisons, de fontaines et de réservoirs sont préservés dans le deuxième et troisième « peribiloi ». Des travaux de restauration ont été entrepris sur différentes parties du mur et sur quelques bâtiments. C’est en 1965-66 que furent reconstitués le pont au-dessus du fossé asséché et la maison du garde à l'entrée. Ensuite différents travaux successifs eurent lieu se terminant en 1993-95 par le remplacement du pont au-dessus du fossé, le renforcement du mur entre les portes b et c et le remplacement de parties du pavage de calderimi. Des fouilles ont été réalisées par l'école américaine en 1926 sur la partie la plus élevée d'Acrocorinthe et ont démontré l'utilisation continue de l'endroit des périodes archaïques jusqu’au début du XIXe siècle. En même temps des fouilles dévoilèrent un cimetière des périodes turques.
Commentaire du webmaster : Fermé à 15h. Entrée gratuite. Le site en lui même est beau mais il n'y a rien d'exceptionnel si ce n'est le splendide panorama ! Vaut le détour.
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