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Mycènes

 

Evaluation : **

Remarque : Beau site archéologique mais le site du Trésor d'Atrée m'a déçu.

 

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Habitation légendaire des Atrides, Mycènes était reconnue comme « polychryssos » (riche en or) et de nombreux objets précieux ont été découverts dans les tombes des deux cercles royaux. Au coeur d'un paysage aride au nord, mais s'adoucissant vers le sud, on découvre soudain l'acropole, un rocher gris avec à son sommet les traces du Cyclope. Il faut avoir touché ces gigantesques blocs de pierre, grossièrement taillés, pour comprendre le sentiment de sécurité qu'ils donnaient aux Mycéniens. Le fondateur mythique de la ville est Persée, fils de Zeus et Danaé, et il la nomma Mycènes d'après le pommeau (mykes) de son épée, qui y tomba, ou d'après la source Persée, découverte là sous la racine d'un champignon (mykes). Selon le mythe, les descendants de Persée régnèrent à Mycènes pendant trois générations. Après la mort du dernier d'entre eux, Eurysthée, sans enfant, les Mycéniens choisirent comme roi Atrée, fils de Pélops, père d'Agamemnon et de Ménélas.

 

Le site archéologique est localisé sur une colline haute de 278m, située entre deux collines abruptes, Zara et Profitis Ilias, dominant la plaine argolique et permettant de contrôler les communications routières et maritimes. Il est habité dès le néolithique et la période proto-helladique (3000-2500 avant JC). L'habitation a été continue jusqu'à l'époque historique, mais la plupart des monuments visibles aujourd'hui appartiennent à l'apogée de la région, l'âge du bronze tardif, entre 1350 et 1200 avant JC. Au début, il y avait un petit village sur la colline ainsi qu'un cimetière sur son côté sud-ouest, avec de simples sépultures dans des fosses. Archéologiquement parlant, l'arrivée des Achéens est située vers l'an 2000 av. JC. Dès cette époque, Mycènes devint la capitale d'un puissant royaume. Vers 1700 avant JC, des familles hégémoniques et aristocratiques apparaissent, comme en témoigne l'usage de tombeaux monumentaux, richement dotés et enfermés dans une enceinte de pierre (Cercle funéraire B). Ses princes étaient apparentés avec les autres souverains de la Phtiotide et de la Laconie. Ce fut pour les archéologues le moyen de reconnaître sa primauté que d'attribuer son nom à la civilisation qui s'épanouit sur une bonne partie de la Grèce continentale au IIe millénaire av. notre ère. Mycènes devait être une cité déjà très prospère vers la fin du Bronze Moyen (1600 av. JC environ), lorsqu'un grand bâtiment central sur au sommet de la colline, une deuxième enceinte en pierre, le Cercle funéraire A, ainsi que les premières tombes voûtées sont construites. Comme le prouvent les découvertes, les dirigeants de Mycènes étaient puissants et participaient à un réseau complexe de transactions commerciales avec les pays de la Méditerranée. Des relations très étroites avaient été nouées avec la Crète dont l'influence se manifeste dans les trouvailles faites dans les tombeaux. La première muraille fut construite vers 1350 mais ce n'est qu'aux environs de l'an 1200 av. JC que l'acropole prit sa forme actuelle. La zone nouvellement fortifiée comprenait le centre religieux de la ville et le Grave Cercle funéraire A, qui a été rénové et utilisé pour les cultes ancestraux. C'est ici que les chefs achéens accumulaient leurs trophées de guerres d'expansion, or et diadèmes, coupes et tapis de pourpre. Mycènes fut incontestablement le centre le plus puissant et le plus glorieux de la Grèce, jusqu'à sa destruction par un incendie en 1100 av. JC. A l'époque historique, Mycènes, comme sa voisine Tirynthe, ne fut plus qu'une bourgade. A la période classique, des cultes de héros locaux se créèrent dans la région, en raison de la renommée de Mycènes, que les épopées homériques portèrent dans le monde grec, tandis qu'un temple archaïque dédié à Héra ou Athéna fut fondé au sommet de la colline. En 468 av. JC, l'acropole est prise de par les Argiens qui démantelèrent les remparts, restaurés au IIIe siècle av. JC. Dès le IIe siècle av. JC, la ville devient une ville fantôme. Comme l'écrit Pausanias, elle n'était déjà plus que ruines sous l'Empire romain. Des siècles plus tard, Eschyle et Sophocle feront revivre la ville par la magie de leur verbe et les mythes associés à son histoire ont traversé les époques avec les épopées homériques et les grandes tragédies de l'époque classique, tout en inspirant et continuant d'inspirer le monde entier.

Les murs cyclopéens de l'acropole mycénienne sont cependant restés visibles au fil des siècles et ont été un pôle d'attraction pour de nombreux voyageurs et archéologues, qui n'ont pas hésité à piller les lieux au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

 

Le site archéologique de Mycènes comprend l'acropole fortifiée au sommet de la colline, ainsi que des complexes funéraires et résidentiels dispersés à l'extérieur, principalement à l'ouest et au sud-ouest. La plupart des monuments visibles aujourd'hui datent de la période de grande prospérité du centre palatial, de 1350 à 1200 avant JC. L'acropole a un plan presque triangulaire et est fortifiée par les murs dits cyclopéens. Son entrée principale, dans l'angle nord-ouest des murs, est la célèbre Porte des Lions, symbole de l'autorité et du pouvoir des dirigeants mycéniens. Au sud se trouve le Grave Circle A et au-delà une série de bâtiments, peut-être les résidences de hauts fonctionnaires : la Maison du Cratère des Guerriers, la Maison de la Rampe, la Maison Sud et la Maison de la Citadelle. Le centre religieux de la citadelle, le long du mur de fortification sud, comprend le Temple des Idoles, la Maison des Fresques, la Maison de Tsountas et la Maison du grand prêtre. Un escalier et une grande rue processionnelle reliaient ces sanctuaires au palais.

Le palais, symbole du pouvoir des rois mycéniens, domine le point culminant de l'acropole. Il est construit sur des remparts artificiels et le principal accès se faisait par une grande chaussée partant de la Porte des Lions. À l'extérieur des murs de l'acropole, à l'ouest de la Porte des Lions, se trouve le Cercle funéraire B et quatre tombes voûtées. Cinq autres tombes de ce type ont été découvertes à Mycènes (Tombeau des Lions, Tombeau d'Égisthe, Tombeau de Clytemnestre et le fameux « Trésor d'Atrée »).

Dans la zone autour de l'acropole, il reste encore des traces du réseau routier très développé qui reliait Mycènes aux autres grands centres de la région. L'une de ces routes avec son pont est visible à proximité du cimetière du village moderne, tandis qu'une deuxième route longeant le mur de fortification nord montre encore des traces faites par d'anciennes roues de chars.

 

Murs cyclopéens

Les deux ravins abrupts de Havo au nord et de Kokoretsa au sud-est fortifient naturellement l'acropole et ne permettent l'accès que du côté ouest. Les découvertes archéologiques et les vestiges architecturaux trouvés près des murs ont mis en lumière trois niveaux de construction, allant du milieu du XIVe siècle avant JC à la fin du XIIIe siècle avant JC, rendant le système de fortification de plus en plus efficace. La partie la plus ancienne des remparts (1390 av. JC) se trouve uniquement au sommet de l'acropole et protégeait environ la moitié de la superficie actuelle. Vers 1250 av. JC sont construits la porte des Lions et les tronçons ouest et sud des remparts. En 1200, une extension au nord-est est réalisée et englobe la fontaine souterraine. Des réparations sont effectuées lors de la période hellénistique (IIIe siècle avant JC), car des parties du mur ont été détruites par les Argives en 468 avant JC. Elles concernent le côté ouest du rempart de la Porte des Lions, une partie de la courbe du mur qui enserre le cercle funéraire A, une partie de la tour dite polygonale située à côté de la maison Tsouda et une partie de l'extension NE. Aujourd'hui, nous voyons les imposants murs défensifs, qui suivent les contours naturels du terrain et forment un triangle imaginaire. Il s'agit de la phase finale de construction des murs, qui remonte à la fin du XIIIe siècle avant JC. A la même époque, les autres citadelles mycéniennes furent fortifiées de la même manière.

L’entrée se faisait à l'est par la porte aux Lions. Après la porte sur la droite, on trouve un grenier construit assez tard et utilisé jusqu'à la destruction de l'acropole. Le bâtiment prit ce nom après que du blé carbonisé ait été trouvé dans son sous-sol. Entre le grenier et le rempart, on peut voir la trace d'un escalier permettant de monter au sommet du rempart. Une seconde entrée construite sur le modèle de la Porte aux Lions existe du côté nord, mais était plus petite.

La dernière phase de construction concerne uniquement l'extension de l'angle NE de la citadelle. Il a été conçu pour inclure le réservoir souterrain et a été fixé à la ligne murale existante. A l'occasion de cet important projet d'amélioration assurant l'approvisionnement en eau de l'acropole surtout lors de sièges, deux nouvelles portes ont été réalisées. L'une facilitait le gardiennage de la fontaine et l'autre visait à faciliter l'accès à un observatoire hors murs. En même temps, la grande plate-forme a été agrandie, prenant sa forme définitive, et les entrepôts nord ont été construits sur le côté intérieur nord du mur.

Le périmètre du mur dans sa forme actuelle est de 900 mètres et il fortifie une superficie de 30 000 m², avec une hauteur maximale conservée d’environ 8,25m et une largeur moyenne de 5,50 à 6m, mais pouvant atteindre à certains endroits 8m.

 

Porte des Lions

Cette fameuse porte marque l'entrée principale de l'acropole et du palais des Atrides et est considérée comme le premier exemple de sculpture monumentale connue en Europe. Construite en 1250 av. JC, elle se compose de deux piliers, un seuil et un linteau colossal et monolithe (il pèse une vingtaine de tonnes !) Dans le triangle de décharge au-dessus du linteau, un motif sculpté représente deux lions s'affrontant de part et d'autre d'un pilier sacré reposant sur un autel. C’est ce relief qui donna le nom à la porte. Quant à l'interprétation du relief, de nombreuses versions ont été proposées à ce jour. Il s'agit probablement d'une représentation religieuse. Il symbolise peut-être encore le pouvoir de la maison royale de Mycènes. Si l’on pense au reste des citadelles mycéniennes, on voit qu’il s’agit d’un projet unique puisqu’aucun relief correspondant n’a été trouvé à aucune des entrées antiques.

La porte fut élevées à l'aide de gros blocs soigneusement appareillés en assises plus ou moins régulières. Le cadre fait de gros blocs monolithes s'évase un peu vers le bas. Sur le seuil, un évidement carré permettait de fixer les vantaux. Au-delà de la porte des Lions, on traverse un passage qui devait être couvert et fermé par une seconde porte aujourd'hui disparue. A gauche une niche exiguë servait de loge au portier. A droite se trouvaient des corps de logis, un grenier à céréales et les tombes royales protégées par un enclos circulaire. Ce monument à la symétrie parfaite et au style naturaliste vise à impressionner le visiteur et à symboliser la puissance et le prestige du palais mycénien.

 

Palais des Atrides

De la porte des Lions, une rampe à forte pente menait à l'escalier principal menant au palais d'Agamemnon et des Atrides construit en terrasses au sommet de l'acropole. En haut de l'escalier, une rampe en pente douce permettait d'atteindre l'entrée N.-O. du palais dont ne subsiste plus que le plan d'ensemble. On pénètre d'abord dans une grande cour pavée de galets. Au-delà s'étendait une cour rectangulaire où commençait vers la gauche le corridor d'accès à la cour centrale. Les principales pièces s'ordonnaient le long de celle-ci. Il y avait un escalier monumental dont subsiste encore une volée, la salle du trône et un portique sous lequel s'ouvrait le vestibule du mégaron. Le sol de la cour était revêtu d'un pavement en ciment qui fut ultérieurement recouvert d'une couche de stuc peint. Par endroits, on remarque les traces de l'incendie qui détruisit le palais et, au pied des murs, quelques vestiges de stuc peint. La salle du trône servait aux audiences officielles des rois de Mycènes et était précédée d'un vestibule communiquant avec le palier supérieur (aujourd'hui disparu) du grand escalier. Il semble que cette partie du palais, datant du XIVe s. av. JC, fut détruite par un incendie et dû être reconstruite. Le portique du mégaron était pavé de dalles de gypse probablement importées de Crète. Deux bases circulaires qui supportaient des colonnes sans doute en bois sont encore visibles. A chaque extrémité du porche, dans l'alignement des bases de colonnes, on remarque le soubassement d'un pilier en maçonnerie. Entre la colonne et le pilier de droite se trouvait une base décorée qui devait supporter un grand trépied, un autel ou une table à offrandes. Juste à côté de cette base, sur la droite, les libations étaient versées dans un bassin peu profond creusé dans une dalle de gypse. Du porche, on pénétrait dans le vestibule par une porte dont le seuil est encore en place. Le sol était revêtu d'une couche de stuc peint avec, au pied des murs, une bordure de dalles de gypse. Au centre du mégaron se trouvait un foyer circulaire surélevé, encadré par quatre colonnes de bois aux bases de pierre. Les murs étaient également décorés de fresques dont quelques restes ont été retrouvés. Du porche, une porte donnait également accès à un vestibule où furent trouvés des fragments de bois carbonisé provenant d'un escalier menant à une salle située à un niveau supérieur d'environ 1,5m. De ce vestibule, on pouvait également atteindre une grande chambre se trouvant au fond. A l'extrémité de celle-ci, il y avait sans doute un escalier conduisant à une terrasse et peut-être à l'étage du mégaron.

Au sommet de l'acropole subsistent les fondations d'un temple dorique du VIe s. av. JC construit sur l'emplacement du temple mycénien du palais. Plusieurs temples consacrés à Athéna se sont succédé en cet endroit depuis le Xe s. av. JC jusqu'à l'époque romaine. Des fouilles ont montré que la terrasse fut agrandie au moins deux fois en direction du Nord, ce qui correspondrait à deux agrandissements successifs du temple.

 

Citerne souterraine

Au XIIIe s. av. JC, lors de la troisième phase de construction de la fortification, un saillant au mur d’enceinte a été construit, englobant l'entrée d'un passage souterrain, à gauche (assez pénible à descendre et plus encore à gravir; lampe indispensable). L'escalier souterrain, voûté en encorbellement et accessible par une entrée avec des pilastres et un linteau, exemples typiques de l'architecture mycénienne, passe sous le front nord du rempart en suivant une fissure naturelle du rocher pour atteindre une citerne secrète alimentée par la source Persée à 12m de profondeur. Ce travail colossal, exécuté également au XIIIe s. av. JC, avait pour but d'assurer le ravitaillement en eau de la citadelle en cas de siège. La source jaillit depuis la préhistoire jusqu'à nos jours et alimente même en eau le village moderne. Elle est située à 360m de l'acropole et 13m plus haut que le sommet de l'acropole. Les Mycéniens avaient l'expérience technique pour transporter l'eau avec des tuyaux jusqu'au pied de la colline de l'acropole.

Le réservoir voûté, de 5 mètres de profondeur, possède un puits vertical dans son toit avec des pierres éparses qui servaient de filtres. C'est là que se terminait le pipeline souterrain venant des sources. Au moins la dernière partie de l’escalier servait à augmenter la capacité du réservoir comme en témoigne la double couche de plâtre hydraulique présente aussi dans le réservoir souterrain et le puits.

Une étroite poterne était percée dans la muraille du réduit près de l'entrée de la citerne souterraine. A proximité de là, dans les ruines de magasins, sont entreposés plusieurs pithoi (protégés par un auvent) au col décoré de motifs linéaires. Les tessons de poterie trouvés autour du mur et dans le réservoir souterrain le situent chronologiquement à la fin de HY III B (1300 - 1210 av. JC) et HY III C (1210 -1160). De telles constructions se retrouvent également dans l'Acropole d'Athènes et à Tirynthe. Le renforcement des aqueducs souterrains est presque simultané dans les centres palatiaux.

 

Cercle funéraire A (Cercle royal)

Les tombes royales (1600-1500 environ av. JC) situées près de la porte des lions sont protégées par un endos circulaire de 26,50m de diamètre. Cet enclos, formé de dalles placées à la verticale, est plus récent que les six tombes qu'il renferme et fut probablement construit lorsque l'ancien cimetière royal fut incorporé dans le périmètre fortifié lors de l'érection de la porte aux lions. Les six tombes royales, mises au jour en 1876, contenaient dix-neuf squelettes et les trésors déposés en offrande aux morts. Elles furent creusées dans un vaste cimetière dont on a découvert des vestiges à l'extérieur de l'enceinte près de la porte des lions. Les rois de Mycènes et leur famille y furent inhumés pendant plus de 100 ans.

 

Centre religieux

Dans la partie sud-ouest de l'acropole, au-delà du cercle des tombes, se trouve le centre religieux de Mycènes. Il s'agit d'un complexe de bâtiments à caractère religieux, confirmé tant par les vestiges architecturaux que par les trouvailles à caractère cultuel qui y ont été réalisées. Sa particularité réside dans le fait qu'il occupe une grande superficie du domaine de l'acropole. Ces bâtiments ont été construits à différentes époques entre la fin du XIVe siècle avant JC et le milieu du XIIIe siècle avant JC et furent détruits à la fin du même siècle par un incendie. Ils furent ensuite réparés et utilisés jusqu'à la fin de l'ère mycénienne. La zone a également été utilisée à l'époque hellénistique, lorsque certaines maisons ont été construites au-dessus du centre religieux, raison pour laquelle les couches de fouilles de l'époque mycénienne ont été perturbées. Le centre religieux est situé sur trois niveaux et sa construction est définie par la pente du terrain. Un chemin de procession facilitait la communication entre la zone du palais et le centre religieux où il arrivait à ce qu'on appelle le « Sacred Gamma ». Le début du chemin processionnel a été retrouvé et une peinture murale à droite du chemin montre que la zone était couverte.

Le « Sacred Gamma », situé au premier niveau, est le bâtiment le plus ancien de la région. Il a un plan rectangulaire et se compose de 2 pièces communiquant entre elles. Dans l’une d’elles, des objets de culte, un autel et une table sacrificielle ont été trouvés. L'utilisation de l'autel lors des cérémonies est également confirmée par des traces de pyrrhos trouvées à cet endroit. Le temple communiquait avec une salle plus petite, considérée comme étant une salle de stockage des objets religieux. C’est là que fut découvert le célèbre palladium, carreau peint représentant 2 figures féminines, probablement des prêtresses, et une autre figure recouverte d’un bouclier en forme de huit.

De ce bâtiment, on pouvait accéder au soi-disant « Laboratoire » situé au second niveau, près de la « Maison des Idoles ». Il se compose d'une antichambre, d'une pièce principale et d'une autre petite pièce à laquelle on monte par une échelle. Derrière le coin nord-ouest du temple se trouve un espace triangulaire fermé avec un sol rocheux, qu'ils utilisaient comme dépôt. Des fragments d'idoles y ont été retrouvés. Le temple avait trois colonnes en bois le long de son côté est, une plate-forme basse en pierre, un escalier menant au grenier des idoles et deux bancs bâtis,sur lequel les idoles ont pu reposer. Les découvertes les plus célèbres étaient de grandes et petites idoles anthropomorphes et des effigies de serpents. Les chercheurs affirment que les idoles anthropomorphes représentent des divinités ou éventuellement des fidèles participant à une cérémonie. Des interprétations qui ont également été suggérées pour les effigies de serpents sont qu'elles symbolisent la mort et la vie, les enfers et la terre. Du soi-disant ''Laboratoire'' nous accédons à la « Maison Tsuda » composée de trois pièces souterraines, un rez-de-chaussée avec une pièce principale et de petites pièces qui avaient probablement un usage domestique. Les produits et objets liés au culte et utilisés lors des rituels y étaient conservés.

Au 3ème niveau se trouve un complexe de 5 pièces connu sous le nom de ”maison de la Citadelle” où de riches trouvailles ont été réalisées: vases, objets en ivoire... Dès la première période de sa construction, l'existence d'un autel, d'un foyer central, d'une sacristie, ainsi que de fresques (exposées au Musée de Mycènes) dans la plus grande salle du complexe, appelée « salle aux fresques », a été signalée.

Aussi appelé ”quartier d'habitations”, cet endroit est un casse-tête pour l'archéologue peu attentif en raison de la complexité de ses niveaux et de l'enchevêtrement des ruines. Il faut savoir qu'il y eut là aussi un cimetière préhistorique et à la fin du IIIe s. av. JC, les Argiens ajoutèrent encore à la complexité en érigeant diverses constructions.

 

A l'intérieur des fortifications se trouvent également un plus petit palais à l'est (Maison aux Colonnes, nom dû à la colonnade entourant la cour centrale) et la Maison des Artistes. Certains édifices ont encore été utilisés après l'incendie jusqu'à l'abandon définitif de l'acropole.

 

Cercle funéraire B

À l'ouest de l'acropole, le cercle funéraire B, un des monuments les plus importants de la région, nous renseigne sur l'architecture funéraire et les coutumes funéraires des Mycéniens. Il faisait partie du cimetière préhistorique et contenait 26 tombes (tombes à fosses (généralement avec un seul squelette), tombes à coupole (tholos) et à chambre (généralement avec plusieurs squelettes), environ 1650-1550 avant JC) sans orientation cohérente et entourées d'une enceinte circulaire. Les objets trouvés sont des vases en argile, des armes en bronze, des bijoux en or, des pointes de flèches, etc. Les plus importants comprenaient le masque mortuaire unique, un vase en cristal avec une anse en forme de tête de canard et une pierre de sceau avec la représentation d'un homme barbu.

Seules quatre possédaient des pierres tombales. Cette coutume d’utiliser des pierres tombales comme signe de l'existence d'une tombe apparaît ici pour la première fois à la période hellénique.

Des coutumes funéraires, nous savons que des dîners funéraires avaient lieu au-dessus de la tombe. Cette cérémonie est confirmée par des ossements d'animaux et des fragments de vaisseaux retrouvés dans le sol. Du gravier était répandu sur le sol de la tombe puis on y plaçait le défunt, qui était dans une posture timide ou allongée. Aucune crémation n'a été trouvée.

 

Quartier Ladeboros

Juste au sud du cercle B se trouve un ensemble de maisons brûlées et abandonnées au XIIIe siècle av. JC, peu après leur construction. Il est possible que l'incendie ait été alimenté par la grande quantité de pétrole stockée dans les bâtiments et par la grande quantité de bois que les Mycéniens utilisaient pour construire les maisons à deux étages. On peut voir les vestiges de quatre bâtiments appelés Maison Ouest (à l'ouest et parallèle à la rue), Maison de Ladeboros (Marchand d’Huile, en face de la Maison Ouest), Maison des Sphinx (à gauche de la Maison de Ladeboros) et Maison des Boucliers (située à droite de la Maison de Ladeboros). Toutes les maisons étaient à deux étages, à l'exception de la Maison occidentale qui n'en avait pas. Ces maisons portent le nom d'objets typiques qui y ont été trouvés lors des fouilles. Des tablettes linéaires B et des vases inscrits nous donnent des informations sur le fonctionnement des bâtiments et sur la manière dont les Mycéniens contrôlaient la production. Plusieurs tablettes d'argile inscrites découvertes dans la maison du Marchand d'Huile mentionnent des ouvriers, de l'huile et des parfums ou herbes, indiquant qu'il s'agissait probablement d'un atelier spécialisé dans la production de parfums et d'huiles parfumées que les Mycéniens exportaient.

De nombreux archéologues pensent que ce complexe était le quartier productif du palais. La Maison occidentale avait plutôt un caractère administratif et domestique, tandis que les Maisons des Boucliers et des Sphinx servaient d'ateliers de transformation de l'ivoire ou d'autres matériaux et fonctionnaient en même temps comme entrepôts. La production d’objets en ivoire précieux et en matériaux exotiques ainsi que d'huiles aromatiques dans ce complexe témoignent d'un grand épanouissement du commerce et à la contribution du complexe aux exportations mycéniennes qui couvraient tout le bassin méditerranéen.

Dans la période protogéométrique (Xe-IXe siècle avant JC), l'espace à l'est des maisons mycéniennes a été utilisé et on y a trouvé les fondations d'un petit sanctuaire et en divers autres endroits des tombes de la même époque. Les vestiges architecturaux, tels que des murs fragmentaires, des puits, des citernes et des tombeaux, témoignent que le site fut réutilisé à l'époque hellénistique. Plus tard, la zone a été définitivement abandonnée, puis cultivée par les habitants de la région.

 

Les tombeaux et la ville basse

A gauche et en contrebas, environ 100m avant l'entrée du site, on peut voir le tombeau dit "des Lions", construit entre 1460 et 1400 av. JC mais le tombeau dit "de Clytemnestre" (à l'intérieur de la clôture, à droite après l’entrée) est plus intéressant. Il fut bâti vers l'an 1300 av. JC pour abriter les dépouilles mortelles d'un ou plusieurs membres de la famille royale. Précédé d'un corridor, il s'ouvre par une porte surmontée de trois énormes linteaux. La chambre funéraire, haute de 12,95m sous la clé, a été parfaitement restaurée. Une tombe où une femme était inhumée se trouvait dans le corridor. Près de là on note les restes du second cercle royal (XVIIe s. av. JC) en partie détruit lors de la construction du tombeau de Clytemnestre. Il renfermait huit tombes à fosse du même type que celles du cercle royal de l'acropole. On y exhuma un important mobilier funéraire. Le flanc de la colline où se trouve le tombeau de Clytemnestre a été entaillé de manière à former une ligne de gradins pour le théâtre hellénistique. On en distinguera quelques rangs en travers du corridor. A quelques mètres en direction de l'acropole, un autre tombeau à coupole dit "tombeau d'Egisthe" a été bâti entre 1510 et 1460 environ mais il est moins bien conservé que le précédent. En remontant vers le chemin qui donne accès à l'entrée de l'acropole, on rencontre la fontaine Perseia. Le monument se composait de deux bassins adossés à un mur datant du début de l'époque classique.

En suivant la route en direction du village on remarquera à gauche, peu après le second cercle royal, les fondations de maisons mycéniennes. Notons la maison des Boucliers où l'on découvrit un grand nombre d'ornements en forme de boucliers bilobés, la maison du Marchand d'huile, vaste édifice construit au XIIIe s. av. JC sur une terrasse cyclopéenne (un magasin renfermait trente vases à étrier dont beaucoup avaient conservé leur bouchon d'argile estampé) et la maison des Sphinx également du XIIIe s. Dans cette dernière furent mises au jour de très belles figurines d'ivoire dont une plaque représentant deux sphinx affrontés ainsi qu’une collection de soixante-deux colonnettes mycéniennes en ivoire, modèles réduits de la colonne-déesse de la porte des Lions. L'existence de ces trois maisons en dehors de la citadelle montre qu'au XIIIe s. av. JC Mycènes ne redoutait aucune invasion. Leur destruction a pu survenir au cours d'une guerre civile, bien avant l'anéantissement de Mycènes par les Doriens.

 

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Trésor d'Atrée (Tombeau voûté)

Sur la colline voisine de Panagitsa, les archéologues ont mis au jour un autre quartier mycénien et l'édifice le plus impressionnant de l'architecture mycénienne: une tombe à coupole appelée Trésor d'Atrée ou Tombeau d'Agamemnon (entre 1350 et 1250 av. JC) et il est certain qu'elle fut utilisée pour l'enterrement d'un membre important de la famille royale de Mycènes. C’est le plus bel exemple d'architecture mycénienne et l'un des plus remarquables monuments de l'âge du bronze en Grèce continentale. Il fut construit sur l'emplacement d'un bâtiment plus ancien. On accède au Trésor d'Atrée par un couloir (dromos) de 36m de long et 3 de large taillé dans le roc et une porte haute de 5,40m et large de 2,40, avec un linteau en 2 blocs dont l'inférieur mesurant 8m de long sur 5 de large pèse 120 tonnes. Le seuil de la porte, en conglomérat rouge, est encore en place. D'après les descriptions homériques de la demeure mycénienne, on peut supposer qu'il était recouvert d'un châssis de bois ou de bronze, maintenu par des clous de bronze qui ont laissé des traces sur les jambages de la porte. La façade du tombeau, haute de 10,50m et large de 6, était ornée de demi-colonnes sur deux niveaux, en pierre verte avec des éléments en relief. Parmi celles-ci, seules les bases carrées de part et d'autre de l'entrée sont conservées dans leur position originale. Des bandes successives de pierre verte et rouge, également à décor en relief de spirales et de rosaces, recouvraient le triangle coufique. Des parties de cette décoration sont aujourd'hui dispersées dans divers musées.

On pénètre dans une salle circulaire (tholos) en forme de ruche, haute de 13,20m sur 14,50m de diamètre. La coupole est formée de 33 assises annulaires d'inégale hauteur, disposées en encorbellement et ravalées au ciseau de bronze suivant une courbe parabolique. Le sommet est bouché par une dalle ronde formant clé de voûte. C’est le seul élément de l'ensemble de la structure qui a été remplacé à l'époque moderne. La partie supérieure du dôme est revêtue extérieurement d'une couche d'argile jaune pour assurer l'étanchéité. L'intérieur était décoré de rosaces en bronze aux joints des pierres, dont seuls les clous à partir de la troisième rangée sont restés en place.

Du côté nord de la voûte s'ouvre une petite chambre latérale rectangulaire, creusée dans le rocher (environ 6 à 6,50m de côté et 5 de haut) et accessible par une entrée étroite avec un triangle de décharge en relief. Deux fosses ont été creusées dans son sol, tandis que deux socles en pierre montrent qu'il y avait ici également des colonnes. Les « plaques elginiennes » du British Museum, réalisées en plâtre et décorées de taureaux en relief, proviennent probablement d'ici. Une pièce latérale similaire existe dans seulement deux autres tombeaux voûtés royaux, celui de Minyus à Orchomène et le tombeau voûté A d'Archanas.

Après l’époque mycénienne, le monument ne servait plus de tombeau. Des vases d'époque archaïque, retrouvés contre le mur soutenant le tertre, sont probablement des traces d'un culte des ancêtres. Le tombeau avait déjà été pillé au IIe siècle après JC lorsqu'il fut visité par Pausanias. Durant des siècles les bergers l'utilisaient comme refuge, retirant la "clé" pour laisser s'échapper la fumée de leurs feux, laissant aussi des traces sur les parois du dôme.

 

Outre les tombes à tholos décrites ci-dessus, il existe encore cinq autres tombeaux situés dans les environs immédiats de l'acropole : à environ 250m au-delà du trésor d'Atrée, la tombe dite "de la Panagia" (entre 1460 et 1400 av. JC), la tombe d'Epano Phoumos un peu plus à l'Ouest (très ruinée, entre 1510 et 1460) d’où part un sentier menant à Epano Pigadi (S-O) d'où un second sentier se dirigeant vers le Nord permet d'atteindre trois autres tombes à coupole. La première, la plus ancienne, est appelée tombe cyclopéenne. Sa façade est construite à l'aide de blocs de calcaire et de conglomérat dans un style cyclopéen, ainsi que la tholos. Le linteau, très court, n'est pas surmonté d'un triangle de décharge. Située sur la droite du sentier, la tombe des Génies, très bien conservée, fut bâtie vers 1400 av. JC. Un peu plus loin se trouve la tombe de Kato Phournos construite entre 1460 et 1400 av. JC.

 

Signalons encore à 1 km au Nord de l'acropole, au lieu-dit Aspra Chômata, les fondations d'un petit temple d'Enyalios rebâti au IIIe s. av. JC par les Argiens mais dont l’origine remonte peut-être au début du XVIe s.

 

Musée archéologique

La première phase du complexe muséal de Mycènes a été achevée en 1987 après des fouilles. La construction du bâtiment et la configuration de ses espaces intérieurs et extérieurs ont été achevées en 1997. Le choix de l'emplacement du musée et la conception de sa forme architecturale sont nés de la nécessité d'héberger le matériel abondant de Mycènes et en même temps de créer une exposition, à caractère informatif et pédagogique, dans laquelle les périodes successives d'utilisation sont présentés dans leur paysage naturel et pour afficher la culture mycénienne sur place. Certaines parties du site sont visibles depuis les grandes fenêtres. L'espace d'exposition couvre environ un quart de la superficie du musée. Les deux premières salles de l'espace d'exposition sont consacrées à la vie des Mycéniens pour la première et à leurs coutumes funéraires pour la seconde. La troisième salle est dédiée à l'utilisation de l'espace à Mycènes au cours des temps historiques, et aux activités des Mycéniens. On y trouve également des objets découverts dans d’autres sites voisins.

Le musée abrite également de spacieux entrepôts, des ateliers spécialisés en céramique et métallurgie permettant de conserver les découvertes, des bureaux et une bibliothèque pour le confort des chercheurs qui y travaillent.