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Dion
Evaluation : *** Remarque : Très beau et vaste site archéologique. A visiter.
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Situé au pied du mont Olympe, pendant près de 9 siècles, on y adorait des dieux de l'Olympe et Zeus (Dias en grec) en particulier, ayant donné son nom à ce sanctuaire pan-macédonien. Les fouilles toujours en cours débutèrent en 1928. Elles permirent de découvrir une ville entourée de zones de culte, habitée sans interruption de la période classique au début de l'ère chrétienne. Des bâtiments de diverses périodes ont été découverts sur différentes strates. Des résidences privées, des bâtiments publics, des magasins et un grand nombre d'ateliers ont été bâtis dans des quartiers délimités par des rues. Le premier temple fut construit vers 500 av. J.-C. et vers le IVe siècle av. J.-C., des fêtes avec compétitions sportives et théâtrales étaient organisées. Un important essor eut lieu jusqu'en 220-219 pour la ville et les temples alors détruits par les Etoliens. Ensuite reconstruits, l'époque romaine est la plus brillante avec de nombreux vestiges de l'époque encore visibles aujourd’hui. La ville fut protégée par des murs de fortifications dès le IVe siècle av. J.-C. avec de nombreuses portes et tours carrées pour une longueur d’environs 2.700m. A l’intérieur nous trouvons un réseau dense de rues étroites et perpendiculaires dallées à l'époque romaine. Le site enclos correspond à la ville intra-muros dans l'état où elle se trouvait à l'époque romaine. On verra plusieurs rues dallées pourvues d'égouts et se coupant à angle droit selon un tracé déjà utilisé pour la ville hellénistique, délimitant des îlots (insulae) de bâtiments. Un parcours fléché permet de se repérer aisément. Les thermes romains (vers 200 ap. J.-C., sud de la ville) couvrent une superficie avoisinant les 4.000 m² avec des mosaïques, des baignoires, une chaudière en sous-sol et un système impeccable d'adduction et d'évacuation d'eau. Une passerelle aménagée par-dessus les thermes permet de découvrir de beaux pavements de mosaïque et les salles pour les bains chauds reconnaissables à leurs hypocaustes dont les pilettes de briques sont encore partiellement bien conservées. Lié aux thermes nous trouvons un petit odéon. Edifiée au coeur d'une insula où les archéologues ont mis au jour des vestiges de boutiques, d'ateliers et de bains (restes de mosaïques), la villa de Dionysos est une riche demeure romaine datant des environs de l'an 200 de notre ère. Comme à l'accoutumée, elle s'organisait autour d'une vaste cour centrale ornée d'un péristyle sur laquelle donnait la salle de réception. Tout autour s'articulait un réseau de pièces secondaires. Dans l'une d'elles, où le pavement originel de mosaïque est en partie conservé, fut exhumée une statuette de Dionysos, sans doute s'agissait-il d'une salle de culte privé. La vaste salle de réception, de plan carré, s'ornait au sol d'un grand panneau de mosaïque entouré sur trois côtés de panneaux plus petits représentant des masques de théâtre. Le panneau central, consacré au cycle de Dionysos, a donné son nom à là demeure. On peut y voir le dieu représenté nu sur son char tiré par des panthères dont les rênes sont tenues par des centaures. Sur les trois côtés le long du mur court une bande de mosaïque à motif en damier. C'est à cet endroit qu'étaient installées les couches où prenaient place les convives. Les autres pièces ont révélé nombre de statues donnant une idée assez précise de la décoration intérieure de cette demeure aristocratique avec des statues de membres de la famille impériale, de divinités mais aussi de personnages privés (célébrités locales ou membres de parenté des propriétaires). Il semble que la villa ait été ravagée par un incendie puis abandonnée. Parmi les dieux adorés à Dion, le plus important était Zeus Olympien ayant donné son nom à la ville (le génitif de Zeus étant Dios). Sur le site du sanctuaire nous pouvons voir des inscriptions relatant des traités d'alliance, des règlements de conflits de frontière, des parties de décrets officiels, etc. Situé près du théâtre romain, ce sanctuaire (pas en bon état) posède des vestiges d'édifices en rapport à son culte, des fragments de statues et une section de l'enceinte. Dans le cadre de ce culte, des jeux scéniques avaient lieu dans les deux théâtres à proximité du sanctuaire dont le plus ancien est d'époque hellénistique avec des gradins en briques (reconstruction contemporaine). Le sanctuaire de Demeter, situé juste en dehors des murs de la ville (au bout de la rue principale), est le sanctuaire macédonien le plus ancien connu. Il a été utilisé sans interruption du VIe siècle av. J.-C. au IVe siècle après J.-C. A l’extérieur du sanctuaire de Déméter (Est), nous trouvons le sanctuaire d'Isis l'Egyptienne (semi-immergé) et des autres divinités égyptiennes (Sarapis et Anubis) avec 5 petits temples, des statues cultuelles et une statue commémorative du IIe ou IIIe siècle, dressées sur leurs socles. De nombreuses offrandes votives y eurent lieu. On trouve un petit temple d'Aphrodite Hypolympidia (Aphrodite adorée au-dessous du mont Olympos) dans ce même sanctuaire. Il y avait également un culte d'Artémis. Le site fut détruit par un séisme mais est resté inviolé grâce entre autre au fait qu’il fut recouvert par les alluvions d'un fleuve et découvert comme il a été abandonné. On peut faire le tour du sanctuaire d’Isis par l'extérieur ou le traverser sur une passerelle. Découvert par hasard en 1978, il s'agit d'un espace à ciel ouvert sur lequel s'ouvrent quatre temples. L'ensemble était entouré par un mur sur lequel s'adossaient de petites pièces annexes. Traversant cet espace, un long couloir aboutissait à un autel au pied d'un escalier monumental à sept degrés permettant d'accéder au temple principal aménagé sur un podium dominant l'ensemble. Comme l'attestent des inscriptions dédicatoires gravées sur les marches, on y vénérait Isis Lochia. A gauche et en avant de ce temple (lorsqu'on lui fait face), un édifice de plan triconque avait conservé sa statue retrouvée encore installée sur sa base. De part et d'autre du temple principal s'ouvraient deux autres temples consacrés à Aphrodite Hypolympidia (« honorée au pied de l'Olympe ») avec une statue de la déesse (aujourd'hui au musée local) et probablement à Eros. Cet ensemble cultuel fut construit sous les Sévères (IIe s.-IIIe s.), dynastie originaire de Tripolitaine (N-O de l'actuelle Libye). Il venait probablement supplanter un lieu de culte d'origine hellénistique consacré à Artémis Lochia, c'est-à-dire « qui préside aux accouchements ». Les Romains installés sur le site substituèrent Isis à la fille de Zeus et de Léto, en la parant des mêmes vertus. Le cimetière de Dion est principalement situé au sud et à l'est de la ville (avec les vestiges d’une basilique funéraire paléochrétienne). Les monuments funéraires datent du Ve siècle av. J.-C. au Ve siècle ap. J.-C. Le théâtre hellénistique de Dion, situé en dehors des murs, a été construit sous le règne de Philippe V (221-179 av. J.-C.). Le théâtre romain (IIe siècle ap. J.-C.) a été identifié au sud-est de la structure hellénistique. Des vingt-quatre rangées de sièges originelles, bien peu sont parvenues jusqu'à nous. Pour finir citons encore les latrines publiques proches de boutiques, le musée archéologique, la basilique paléochrétienne (IVe et Ve s.) au sol tapissé de mosaïques et l’église Agios Dimitrios avec nef unique couverte en charpente. Elle est munie d’une galerie ouverte au Sud et à l'Ouest datant probablement du XVIe siècle et sa façade ouest est décorée de fresques de +/- 1730. Dans le musée il est possible de visionner en français un film sur l'histoire du site et des fouilles. En sortant du village de Dion vers Katérini, on verra une tombe macédonienne voûtée de la fin du IVe ou du début du IIIe s. av. J.-C. avec dromos d'accès et façade à entablement dorique (on ne visite pas l'intérieur de la tombe). Elle comprend une antichambre et une chambre. La porte faisant communiquer les deux pièces est flanquée de deux demi-colonnes ioniques plaquées contre le mur. Dans la chambre, on a trouvé un lit de marbre et deux frises peintes sur les murs représentant des lions. Trois autres tombes macédoniennes ont été découvertes dans la nécropole (ne se visite pas). Plus loin, on aperçoit sur la droite de la route, près d'un pont moderne, un long tronçon du rempart de la ville avec une tour. Vous remarquerez à la partie inférieure de ce tronçon le premier état du mur, en gros blocs isodomes de calcaire blanchâtre remontant à l'époque classique, et les remaniements postérieurs (par exemple une stèle remployée dans la tour). De juillet à septembre se tient le festival de l'Olympe. Dion semble avoir été abandonnée au Ve siècle ap. J.-C. en raison de désastres naturels (tremblements de terre et inondations), ses habitants se déplaçant vers des sites plus sûrs sur le mont Olympos.
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