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Fraksos

La forêt de Fraxos (environ 600 acres) est à ce jour une des forêts les plus importantes conservées et célèbre pour sa rareté et sa beauté naturelle incomparable, un véritable royaume végétal et animal. Elle est principalement formée de Fraxus séculaires (Fraxinus oxycarpa). Les immenses arbres centenaires sont étouffés par des lianes telles que Hedera helix, Vitis vinifera sylvestris, Smilax aspera et Tamus communis, créant des problèmes pour la santé des arbres et donnant l'impression d'une forêt vierge. Elle est d'une importance particulière pour la Grèce mais aussi d'un intérêt scientifique mondial, témoin de l'histoire naturelle de la région.

D'après les données historiques, dans la région de la forêt se trouvait un lac de 80 000 acres, appelé Kynia (Gynias) et entouré de collines, sauf du côté sud, où la frontière avec la mer est constituée par les dépôts alluviaux de la rivière Acheloos.

En 1930, l'État grec concède les droits d'assèchement, de défrichement et d'exploitation de la forêt à l'industriel Epaminondas Charilaou qui, à son tour, les cède en 1932 à la Société agricole de Lesiniou qui exploite plus tard la zone à des fins agricoles. En 1955, le domaine a été transféré à l'État.

Dans la région se trouvent d’autres petites forêts préservées, vestiges des vastes forêts qui existaient autrefois dans ces régions.

Un nombre important d'animaux y trouve refuge. En raison de la présence d'eau, il y a un grand nombre d'amphibiens et de reptiles. De nombreux oiseaux y vivent et s’y reproduisent. La chasse y est interdite (bien que des activités illégales soient observées) alors qu'aujourd'hui de nombreuses espèces migratrices et endémiques trouvent refuge. Dans le passé, il y avait beaucoup de renards, de blaireaux, de chacals, de lièvres et d'autres espèces qui vivaient dans des endroits marécageux. La réduction numérique des populations animales n'est pas le fardeau des chasseurs, mais davantage due à la culture intensive et à l'utilisation imprudente des pesticides.

La forêt est souvent pâturée par les troupeaux de chèvres, de moutons et de vaches des agriculteurs des installations adjacentes.

Le sol de la partie plate de la forêt est profond et riche en nutriments, confirmé par la présence d’espèces très exigeantes. Elle est de perméabilité modérée et provient probablement des dépôts de l’estuaire de la rivière Acheloos. En plusieurs endroits, notamment pendant la saison hivernale, elle est inondée, elle devient donc quasiment impraticable pour les simples véhicules.

Il y a quelques années, la principale caractéristique de la forêt était le débit d'eau peu profond et faible, formant des conditions hydriques naturelles particulières justifiant la présence actuelle d'espèces végétales aimant l'eau. À une faible profondeur se trouvait un niveau élevé d'eau souterraine. Aujourd'hui cependant, du fait de l'assèchement et des nouveaux besoins excessifs en eau des terres cultivées voisines, il n’y a plus une quantité d'eau suffisante. Cette situation rend encore plus nécessaire et urgente une intervention artificielle dans la région, avec irrigation ou inondation de la surface du sol.

À l'intérieur de la forêt, il y avait autrefois trois sources amenant l'eau souterraine à la surface. Aujourd'hui, il n'en reste plus que deux, dont les eaux sont conduites hors de la forêt, à une époque où la forêt elle-même souffre d'un manque d'humidité. L'une de ces sources s'appelle Katavothra et est célèbre pour son eau gargouillante. Celui-ci se déverse dans le fossé situé dans la partie nord appelée Magganaris ou Manganaulakas.