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Ossios Loukas

 

Le monastère byzantin a été fondé par l'ermite Loucas Stereiotis (« Luc le Saint Homme », Saint Luc de Phocide) sur son lieu de retraite sur la pente occidentale du mont Helikon sous l'acropole de la Steirion antique. Il y a vécu de 945 à sa mort en 953. Il est cerclé par un mur et comporte des blocs de cellules sur deux et trois étages, un clocher, un réfectoire (côté sud) et les deux églises contigües complètement dissemblables.

On entre dans le monastère par une petite porte percée sous une tour d'horloge aménagée en 1877 (ou 1888). A droite s'ouvre le bâtiment de l'ancien réfectoire (il abrite aujourd'hui une petite collection d'objets religieux et de fragments architecturaux). A gauche dans la cour, des constructions en grande partie restaurées abritaient les cellules des moines. Devant sur la droite s'élèvent les deux églises du monastère. Après la visite de celles-ci, on empruntera un passage entre le réfectoire et le mur S. de l'église principale pour rejoindre la crypte et divers bâtiments annexes.

La construction du premier sanctuaire dédié à sainte Barbe, puis plus tard à la Théotokos, c'est-à-dire la Vierge, fut commencée du vivant du saint, vers 946, et ne fut achevée qu'après sa mort vers 955. En 1011, la communauté monastique entreprit l'édification d'une autre église dédiée à saint Luc et curieusement accolée à la précédente avec laquelle elle communique par un étroit passage aménagé entre son flanc nord et le narthex de l'église primitive. C'est dans cette seconde église que furent déposées les reliques du saint se trouvant jusqu'alors dans la crypte. L'église Saint-Luc, la plus vaste, est la première que l'on rencontrera après être entré dans l'enceinte.

La plus petite des deux églises (Xe siècle), dédiée à la Vierge (Theotokos), a des proportions élancées et sa coupole est supportée par 4 colonnes. C'est le plus ancien exemple connu du genre avec un narthex spacieux et un portique qui relie les deux églises. Les murs possèdent une riche décoration en brique et elle garde quelques traces de ses fresques primitives. Le diakonikon et le portique arqué entre le diakonikon et le pupitre ont été décorés de belles fresques (XIe-XIIe siècle) mais on trouve des traces de fresques plus anciennes. La célèbre fresque de Jésus découverte en 1965 a été peinte au Xe siècle sur la façade de l'église mais a plus tard été couverte de galettes de marbre quand le mur est devenu un mur intérieur du catholicon. L'intérieur de l'église se distingue par la riche décoration sculptée du templon, les chapiteaux et le tambour du dôme. La grande église (catholicon, XIe siècle) est le type parfait et le plus ancien spécimen préservé du genre dit octogonal en croix-inscrite ayant fait son apparition à cette époque en Grèce. Elle est en forme de croix (visible de l'intérieur seulement), avec une coupole supportée par huit arcs formant un octogone sur le plan et s'appuyant à leur tour sur des murs et des piliers. D’une très grande taille (9m), elle recouvre tout le centre de l'église. La coupole primitive s'écroula au cours d'un tremblement de terre en 1593 et fut reconstruite. L'espace central voûté est entouré par une construction à deux étages modelée en chapelles. L'église se compose d'un narthex de deux étages du côté occidental, d'une nef principale et d'un sanctuaire. Le narthex extérieur est une adjonction du XVIe siècle. L'église a été construite avec de grands blocs antiques de pierre et les murs externes sont très simples sans ornements de brique. Avec ses fenêtres trilobées et la facture soignée du mur, elle est extérieurement particulièrement gracieuse. Les murs sont recouverts de galettes de marbre sur la partie inférieure et décorés de superbes mosaïques sur la partie supérieure et le plafond. Elles représentent le style décoratif byzantin de la première moitié du XIe siècle. Le Pantocrator et les archanges dans le dôme appartiennent à une phase postérieure. La décoration de mosaïque des murs a été accomplie par les peintres contemporaines dans les chapelles du côté occidental. L'iconostase de marbre (XVIe siècle) a été décoré d'icônes par Michael Damaskenos. Le catholicon a été construit sur une grande crypte voûtée en forme de croix-inscrite. Il est consacré à Agia Varvara (Sainte Barbara) et abrite trois tombeaux dont celui d'Ossios Loucas dans le mur nord. Le plafond et une grande partie des murs sont couverts de fresques datées de la première moitié du XIe siècle.

C'est dans la crypte que fut tout d'abord déposée la dépouille du saint, avant la construction de l'église principale à laquelle la crypte, consolidée, servit de fondation. Elle fut recouverte à peu près à la même époque que la construction de l'église principale d'un remarquable cycle de fresques récemment restauré. On peut y voir des scènes évangéliques (notamment une Cène, une entrée à Jérusalem, une Mise au tombeau et une Descente de croix) ainsi qu'une quarantaine de figures d'apôtres et de saints. Un sarcophage de marbre marque l'emplacement du premier tombeau de saint Luc.