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Orchomenos

Le site d'Orchomène occupe une position très favorable, sur la retombée orientale de la chaîne des Dourdouvana, au-dessus de la plaine du lac Kopaïs. Au Sud de la montagne aride, le Céphise roule ses eaux blanchâtres. Orchomène fut avec Thèbes l'une des deux grandes cités de Béotie. Ses vestiges sont en revanche assez peu évocateurs. Les plus anciens témoignages de l'occupation du site remontent au Bronze Ancien (2800-1900) mais la grande époque d'Orchomène date du Bronze Récent (1600-1100) et la période mycénienne durant laquelle le royaume partagea avec Thèbes l'hégémonie sur la Béotie. Capitale des Minyens, Orchomène fut le foyer d'une brillante civilisation dont les légendes concernant les constructeurs Agamédès et Trophônios, ainsi que les premiers travaux d'assèchement du lac Kopaïs évoquent la puissance de son industrie. Les archéologues ont mis au jour les restes d'un palais décoré de fresques, ainsi qu'une grande tombe royale (c'est l'un des vestiges les plus parlants du site) connue dès l'Antiquité comme le trésor de Minyas, roi légendaire fondateur de la lignée qui porta son nom. Les Minyens d'Orchomène combattirent avec les Grecs contre Troie. Le palais et le royaume furent détruits vers la fin du XIIIe s. A l'époque archaïque, Thèbes et Orchomène se constituèrent très tôt en cités et dominèrent de nouveau la Béotie. Orchomène fut incorporée à la Confédération béotienne vers 520 et prit le parti des Perses pendant les guerres Médiques. L'aristocratie d'Orchomène vécut en bonne intelligence avec celle de Thèbes mais à la fin de la guerre du Péloponnèse, la révolution démocratique de Thèbes mit les deux cités aux prises. Orchomène se déclara pour Sparte contre sa rivale en 395 et 394. Les Thébains durent reconnaitre son indépendance et, après Leuctres (371), ne l'épargnèrent que sur les instances d'Epaminondas. Mais en 364, ils la détruisirent sans merci. Relevée en 353 par les Phocidiens, elle fut détruite une deuxième fois en 349 par les Thébains, puis rebâtie par Philippe et Alexandre.

Des constructions circulaires, vestiges du bronze ancien, évoquent des silos à blés. Nous y trouvons également des traces importantes de la civilisation mycénienne via des vestiges de palais mycénien décoré de fresques et céramiques et une grande tombe royale (trésor du Minyas). Notons encore l’existence de vestiges archaïques, classiques et hellénistiques (non visitables). Orchomenos & Plateès s'illustrent dans la célèbre victoire des Grecs sur les Perses. La recherche archéologique a fourni de nombreuses informations sur l'habitation de la région. A la période néolithique, les maisons étaient des huttes circulaires d'un diamètre de 6m. Au début de l'âge du bronze (2800-1900 av. J.-C.) elles étaient absidales. Aux IIIe-IIe siècles av. J.-C., Orchomenos était un important et célèbre centre de civilisation. Le palais et le grand tombeau en tholos témoignent de la puissance de la ville à l'époque mycénienne. La ville est mentionnée par Homer (« catalogue des bateaux ») comme ayant participé à la guerre de Troie. Aux époques historiques, Orchomenos a été connue comme « ville de Charites » et leur temple est probablement situé sous l'église de la Panagia Skripou (IXe siècle). Des jeux musicaux et poétiques, haretesia, étaient tenus en leur honneur. La ville était également importante à l'époque hellénistique où des murs de fortification, évidents encore aujourd'hui, ont été construits. Dès 1880, les fouilles permirent de mettre à jour un tombeau (tholos) de Minyas, le temple d'Asklepio, quelques tombes romaines, un palais mycénien, un cimetière préhistorique et un théâtre antique. Les monuments les plus importants d'Orchomenos sont :

Le tombeau à Tholos connu sous le nom de tombeau de Minyas ou trésor de Minyas. C'est l'un des plus grands monuments d'enterrement de la période mycénienne, comparable au tholos de « Atreas » à Mycènes. Le plafond de la chambre latérale est décoré de spirales et de motifs floraux. Au centre de la tholos, un monument rectangulaire d'enterrement daté de 330-323 av. J.-.C. La tholos de Minyas a été partiellement reconstituée par l'architecte-archéologue A. Orlandos en 1994.

Le théâtre a été construit vers la fin du IVe siècle av. J.-C. dont la cavea est préservée avec des sièges pour les spectateurs, l'orchestre et une partie de la scène. Il servit jusqu'au IVe siècle après J.-C.

Le palais mycénien est localisé au tombeau (tholos). Il n'a été que partiellement fouillé et se compose de trois ailes. Il a été décoré de fresques et a été détruit en 1200 av. J.-C.

Les murs de fortification d'Orchomenos ont été construits durant la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C. Ils couronnent l'extrémité est du bâti Akontion.

La belle église byzantine (874) située près du trésor est le plus ancien spécimen de plan en croix grecque. Elle dépendait du couvent de la Dormition de la Vierge et fut construite à remplacement du temple des Charites. Son style est de transition entre le type basilical et le type cruciforme à coupole, selon une tradition bulgare unique en Grèce. L'église a été restaurée suite à l'incendie qui en ravagea l'intérieur en janvier 1996.

Près de l'endroit où aboutit une rue cimentée qui monte derrière le théâtre, à environ 400m de celui-ci, gisent les ruines insignifiantes d'un temple d'Asclépios. Au loin, sur les hauteurs rocailleuses, apparaissent les restes de l'enceinte de la ville haute de l'époque macédonienne (IVe-IIIe s. av. J.-C.).