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Dorida

Dans une région inaccessible entre les montagnes Oiti et Parnassos, dans la préfecture de Fokida, se trouve l'ancienne Dorida, considérée par les Doriens comme la métropole et le berceau de leur civilisation. Elle est située dans la zone définie par les colonies modernes de Gravia, Kastellia, Apostolia, Oinochori et Paleochori, et les positions fortifiées identifiées aux polykhenas de la Tétrapole dorique (Erineos, Voion, Pindos, Kytinion) ont été préservées. Dorida possédait, à proximité des sources de Kifissos, une zone fertile, mais ne joua pas un rôle politique et social important dans les événements historiques. La région appartenait probablement aux Dryopes avant les Doriens.

Plusieurs fois, les nations voisines (Phocéens, Locriens et Oitaéens), tentèrent de limiter l'étendue de la tétrapole dorique et de la contrôler parce qu'elle se trouvait dans une position importante, au début du passage entre Gionas et Parnasse, aboutissant à Itea. Dorida fut l'un des premiers membres de l'Amphictyonia delphique. Selon Thucydide, plus de 25 ans avant le début de la guerre du Péloponnèse, les Phocéens envahirent Dorida et s'emparèrent d'une des villes, mais ils furent rapidement contraints de l'évacuer car les Lacédémoniens s'étaient précipités pour aider leur métropole. Au IIIe s. av. JC, la tétrapole dorique a rejoint l'Alliance étolienne.

Kytinion et Boion étaient construites dans la plaine et ne possédaient pas de citadelles solides, tandis qu’Erineos et Pinde (Akyphas) étaient situées dans des positions naturellement fortifiées et pouvaient servir d'abris en cas d'attaque ennemie.

Dans le "Synecdème" de Hiérocleus en 535 ap. JC, de la tétrapole dorique, seul Voion est mentionné comme Boe et de nouvelles colonies commencent à être mentionnées avec de nouveaux noms slaves ou francs. Ainsi, la terre dorienne est appelée par le nom slave "Gravia" qui, pendant les années de la domination franque, avec les villes et forteresses de Siderokastro, Zitouni et Gardiki, était désignée comme la baronnie de Gravia.

Des références à Dorida sont faites par Hérodote et Strabon, alors que Pausanias au IIe s. ap. JC ne mentionne plus la région de Dorida. Durant la période franque, en 1254, Boniface, roi de Thessalonique, établit l'autorité franque de Gravia.

Les fortifications des colonies de Dorida ont été reconstruites à l'époque médiévale.

Des parties de la fortification de l'acropole de Kytinion ont été préservées et se caractérisent par leur construction polygonale.

Des tessons de poterie, des pièces de cuivre, d'argent et d'or provenant de Voion et une partie des fortifications qui protégeaient la polis des raids ennemis ont été conservées.

Contrairement aux fortifications des deux autres villes, Erineos possédait une fortification avec de grands blocs de construction isostructurale. Des tombes sont également conservées dans les environs et les fondations de certains bâtiments sont encore visibles. Enfin, de Pinde, des parties du mur polygonal ont été préservées, où plus tard les Vénitiens (1254 - 1258) établirent une forteresse (castellum) d'où le village actuel de Castellia tire son nom.