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Amfissa
Amfissa était la ville la plus importante du Locris occidental, au pied du Giona. Sa position stratégique à la sortie du détroit de Gravia lui valut un développement particulier dans l'Antiquité. La ville doit son nom à la nymphe Amphissa, fille du roi mythique Makaras, fils d'Éole. Amfissa n'est pas mentionnée dans les épopées homériques mais Strabon et Pausanias font référence à la ville antique qui a prospéré pendant les périodes classique, hellénistique et romaine. Dans les temps anciens, elle était connue pour son conflit avec l'Amphictyonie de Delphes concernant le contrôle et la culture de la plaine sacrée de Kirra. Lors de la guerre du Péloponnèse, elle prit le parti des Spartiates. Au IVe s. av. JC, la région d'Amfissa est devenue un lieu de conflits avec des protagonistes qui ont regardé la richesse du sanctuaire delphique et ont revendiqué ses terres. Ces événements donnèrent à Philippe II l'occasion d'intervenir dans les affaires du sud de la Grèce. La Quatrième Guerre Sainte fut déclarée sous la direction de Philippe II, qui captura et détruisit Amphissa en 338 av. JC, dont les habitants étaient accusés par la conférence Amphictyonienne de sacrilèges parce qu'ils cultivaient la plaine de Kirra et exploitaient son port. La ville fut reconstruite, regroupée et combattit aux côtés des autres villes membres de la fédération étolienne pour repousser les Gaulois (279 av. JC) et les Romains qui l'assiégèrent sans succès (190 av. JC). La composition de sa population a changé avec l'installation groupée de réfugiés étoliens après la victoire romaine d'Actio (31 av. JC) et elle est restée prospère jusqu'aux premières années chrétiennes. Pendant la période franque, elle appartenait au royaume de Thessalonique et devint le siège d'une baronnie, sous l'occupation des dirigeants français puis catalans, qui lui donnèrent le nom de La Sole, déformé en Salona pendant l'occupation turque et plus récemment.
Le site archéologique d'Amfissa comprend des vestiges de la ville antique et de son enceinte fortifiée. Parmi les monuments les mieux conservés figure sa fortification qui constituait le centre du système de défense de la ville antique. Selon des sources littéraires, elle a été partiellement détruite et reconstruite lors de la période préchrétienne. Des parties de constructions iso-structurelles et polygonales datent d'avant la destruction de la ville par le roi Philippe de Macédoine en 338 av. JC. Plusieurs segments du mur antique ont été réparés et de nouvelles sections ont été construites sous la domination franque au XIIIe siècle, par les Catalans au XIVe siècle puis sous la domination turque. Le reste des anciens matériaux a été incorporé au mur lors de la reconstruction médiévale. Ce curieux château médiéval d'Oria a trois enceintes, deux tours de guet, deux portes, une citerne, un donjon circulaire et deux églises en ruines (une franque et une byzantine).
En 1939-40, à Amfissa, dans la zone proche du château d'Amfissa, un bâtiment avec un sol en mosaïque de l'époque romaine (l'ancienne maison de Simos Brugiannakis) a été découvert. Il s'agit d'un bâtiment dont la partie survivante se compose de trois petites pièces rectangulaires et d'une grande pièce oblongue se terminant par un arc et est décorée d'un sol en mosaïque colorée avec un thème décoratif central de polygones qui se croisent. Il s'agit probablement d'un édifice privé, érigé à côté du baptistère d'Amfissa (à côté de l'actuelle cathédrale) et datant de la fin du IVe siècle apr. JC.
Pittoresque, Amfissa est maintenant le chef-lieu de la préfecture, le centre commercial et économique de la préfecture tout en conservant sa couleur traditionnelle. Construite en amphithéâtre sur les flancs du mont Elatos, la petite localité conserve quelques belles maisons néo-classiques. Des plaques rappellent que certaines furent habitées par des héros de la Révolution durant laquelle la ville et sa région jouèrent un rôle non négligeable. Parmi les édifices religieux, on remarquera l'église byzantine du Sotiros (Sauveur, XIe s.) assez bien conservée. On peut aussi y visiter un petit musée d'art populaire de Phocide, la "Lykotrypa", une tombe mycénienne taillée dans la roche, l'église métropolitaine byzantine d' Evangelistria avec des fresques du célèbre peintre Spyros Papaloukas, la vieille fontaine d'Artemidos, les maisons des dirigeants de la Révolution Diovouniotis et Panourgia, ainsi que le vieux pont Heimarro Skitsa. La région est riche de ses paysages et de son patrimoine historique et architectural, avec de nombreux sites archéologiques témoins de l'histoire antique de la préfecture.
Le musée archéologique d'Amfissa a été fondé pour héberger les résultats des fouilles effectuées dans la préfecture mais aussi pour être le centre de diffusion des l'histoire locale, qui se limitait jusqu'alors à la connaissance de Delphes. Il est installé dans une habitation urbaine typique à deux étages du début du XXe siècle, l'une des rares de ce type à avoir été conservées dans la ville. Des pièces jusqu'alors stockées dans les entrepôts du Musée archéologique de Delphes y sont transférées et entretenues. Le musée offre au visiteur une image complète du développement historique de l'ancienne Phocide, de l'âge du bronze (2800 av. JC) jusqu'au début de l'époque byzantine. Drosos Kravartogiannos, pharmacien d'Amphissa et amateur d'antiquités, a fait don de sa collection de pièces de monnaie, ce qui a été l'occasion d'une exposition pédagogique sur l'histoire de la numismatique et des échanges depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Le musée a ouvert ses portes le 18 mai 2002.
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