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Eretria
Ancienne capitale, Eretria est un charmant petit port à l'ombre des eucalyptus. La ville moderne d'Erétrie, établie au siècle dernier par des réfugiés de l'île de Psara, est aujourd'hui une station estivale très prisée des Athéniens. Elle occupe une partie de l'emplacement de la ville antique, la plus importante d'Eubée avec Chalcis. Vous en visiterez de nombreux vestiges qu'une mission archéologique suisse continue de mettre au jour. Pour compléter votre découverte, ne manquez pas de vous rendre au musée local conservant notamment l'une des plus belles réalisations de la période archaïque : le groupe de Thésée et d'Antiope. Les vestiges des habitations classiques et hellénistiques d'Erétrie étaient de belles et riches demeures s'organisaient autour d'une cour à péristyle sur laquelle s'ouvraient les pièces d'apparat le plus souvent décorées de mosaïques et de stuc ou de placages de marbre (comme la célèbre maison aux mosaïques). Les appartements privés occupaient une autre partie de l'habitation. On peut y visiter le musée archéologique et voir une tombe macédonienne, une ancienne tholos, les maisons aux mosaïques de galets (près du musée), l'ancien théâtre, le gymnase, le temple de Dyonisos, le temple archaïque d'Apollo Daphniphorou (fin VIe siècle, dans le centre-ville) détruit en 490 par les Perses et quelques vestiges des murs de l'acropole (autour du musée). Après la visite du musée, demandez à l'un des gardiens qu'il vous accompagne à la maison aux mosaïques.
La maison aux mosaïques (ticket d'entrée compris avec le musée) fut construite et décorée vers 370 av. notre ère, puis détruite au début du siècle suivant par un incendie. Il s'agit d'un ensemble presque carré couvrant une superficie d'environ 625m². La demeure s'organisait autour d'une cour à ciel ouvert bordée d'un péristyle et sur laquelle s'ouvraient au Nord (c'est-à-dire du côté opposé à l'entrée) les pièces de réception. Ces dernières ont livré de remarquables panneaux de mosaïques de galets, protégés depuis 1990 par un auvent en dur. Les parties privées se trouvaient à l'Est de la cour centrale. La construction ne présentait qu'un étage, couvert par un toit en pente fait d'une charpente de bois supportant des tuiles. Après sa destruction, l'édifice fut en partie recouvert par un tombeau, au Ie s. av. notre ère, dont les soubassements, encore visibles, barrent en diagonale les pièces originelles. L'entrée actuelle se trouve au même emplacement que l'entrée primitive (le perron a disparu). De même, la rue moderne sur laquelle elle s'ouvre recouvre le tracé de la rue antique. A gauche de l'entrée se trouvaient les pièces de service dont on reconnaitra contre le mur de gauche les vestiges de la margelle d'un puits (traces des cordages) dégagé puis obstrué par les archéologues. On commencera la visite par le côté gauche de la construction moderne. La première pièce était une petite salle de banquet pouvant accueillir trois convives. Elle conserve un tapis rectangulaire de mosaïque divisé en deux panneaux séparés par des motifs végétaux. L'un porte en son centre une tête de gorgone grimaçante entourée de motifs végétaux, l'autre est ornée d'une rosace entourée de palmettes. La pièce suivante à droite (traversée en partie par les soubassements du tombeau) était la plus vaste salle à manger de la demeure et pouvait accueillir onze convives. Elle était également la plus ornée (mais son pavement de mosaïque a presque totalement disparu). C'est ici que les archéologues ont découvert la tête de gorgone en argile qui est aujourd'hui exposée au musée, c'était une des nombreuses appliques fixées au mur. Plus à droite s'ouvre la troisième salle de banquet précédée d'un vestibule décoré d'une mosaïque où l'on peut voir sphinx et panthères en train de s'affronter. Du vestibule, un passage permet l'accès à la salle à manger de la demeure. Les archéologues ont montré que le mur qui séparait les deux pièces ne s'élevait pas à plus de 50 cm, permettant ainsi aux convives de jouir de la lumière de la cour. Le tapis central de mosaïque est précédé d'un panneau représentant une Néréide montée sur un cheval marin. Selon la légende de la guerre de Troie, elle avait été dépêchée par Thétis, la mère d'Achille, pour apporter de nouvelles armes au héros. Le panneau central porte une étoile à seize branches entourée de motifs floraux (lotus) et végétaux (palmettes). Tout autour court une frise décorée de quatre scènes : deux d'entre elles montrent le combat des Arimaspes** (guerriers légendaires représentés ici sous les traits d'Amazones vêtues à la mode thrace) contre les griffons, les gardiens des mines d'or des pays du Septentrion. Les deux autres scènes représentent des lions attaquant des chevaux. En se dirigeant vers la sortie, on laisse à gauche la partie privée de la maison, dont les pièces se distribuaient également autour d'une cour.
Depuis la maison aux mosaïques, on pourra entreprendre en voiture le tour des différents vestiges de la ville antique. En sortant, emprunter le premier chemin à droite en direction de la colline de l'acropole. Immédiatement à gauche s'étend l'emplacement du stade dont les textes anciens mentionnent l'existence et où se déroulaient des compétitions athlétiques sous le patronage d'Artémis, d'Hermès et d'Héraclès. Au pied de l'acropole, le chemin s'incurve sur la gauche, dominant les vestiges du gymnase (à gauche) construit à la fin de la période classique. 200m plus loin, le chemin offre des vues (vers la gauche) sur le théâtre, un des monuments antiques les mieux préservés du site. On y remarque le passage voûté en berceau qui reliait par des escaliers le dessous de la scène (hyposcénion) et le centre de l'orchestra. Il servait aux apparitions de personnages infernaux. Le théâtre date, dans son premier état, de l'époque classique (Ve s.) mais fut remanié après la destruction de la ville par les Romains en 198. Il pouvait accueillir 6.300 spectateurs. A proximité du théâtre (en arrière de la scène, côté Sud-Ouest), se trouvent les vestiges d'un temple dédié à Dionysos. En continuant tout droit, on débouche sur un chemin que l'on suivra vers la gauche pour dortir des limites de la ville antique, dont on longe les murs sur près de 200m. Peu après la bifurcation s'élève la porte Ouest, le principal accès de la ville antique. A droite de cette porte, le haut mur d'appareil polygonal, datant en partie du VIIe s., servit à canaliser un cours d'eau. Dans ce secteur se trouvait une nécropole avec de grands tombeaux en terrasses du IVe s. av. notre ère. A gauche (Sud) de la porte et à l'intérieur des remparts gisent les vestiges d'un héroon du VIIIe s. recouvert peu après 700 par une enceinte cultuelle faite de dalles de pierre disposées de manière à former un triangle équilatéral. Au-delà, un long bâtiment du VIIe s. av. notre ère comportant cinq pièces fut peut-être un lieu de culte autour duquel s'organisait un quartier d'habitation. Poursuivre le long du mur jusqu'à retrouver la route principale que l'on emprunte vers la gauche en direction de Karystos. Parvenu à la hauteur du chemin qui conduit (vers la gauche) à la maison aux mosaïques, tourner à droite pour atteindre les vestiges du temple d'Apollon Daphnéphoros, le sanctuaire le plus important de la ville. Fouillé dès 1899, le site a révélé les vestiges de plusieurs édifices successifs dont le premier temple date de l'époque géométrique (VIIIe s.). Il s'agissait d'un bâtiment à abside flanqué d'une seconde construction, elle aussi dotée d'une abside (les arrondis des deux absides sont encore visibles au sol), le Daphnéphorion. On a voulu reconnaître dans ce dernier édifice une sorte d'offrande aux soubassements en pierre et à l'élévation en bris copiant la hutte mythique de laurier qui, selon la légende, constitua le premier temple d'Apollon à Delphes. Cet ensemble cultuel est l'un des plus anciens connus dans le monde grec. Le premier sanctuaire fut recouvert au début du VIe s. par une seconde construction, elle-même démantelée pour permettre l'érection du temple archaïque en 520. Celui-ci fut détruit par les Perses en 490, alors qu'il n'était peut-être même pas achevé. C'est de ce temple que provient le superbe groupe de Thésée et d'Antiope exposé au musée. Seuls subsistent les soubassements, les parties hautes (colonnes, chapiteaux) ayant servi de matériau de construction après la destruction du monument par les Perses. En continuant tout droit on gagne l'agora, centre de la vie publique de la ville antique, se trouvant au milieu d'un quartier d'habitations. Elle était entourée de stoas, mais seule la partie Nord a été dégagée. A côté de ces vestiges assez peu évocateurs se trouvent les soubassements d'un édifice circulaire, une tholos, où se tenaient probablement des banquets civiques.
Notons la presqu'île de Nissi ton Oneiron (île des rêves). Eretria accueille aussi quelques discothèques.
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