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Giromeri

Ce beau village de montagne traditionnel construit dans un endroit bien en vue sur le versant verdoyant du mont Farmakovouni, présente de beaux éléments architecturaux, de belles rues pavées, des ruelles traditionnelles et de vieilles demeures traditionnelles en pierre aux portes cintrées, caractéristique commune à de nombreux villages de Thesprotia. La vue depuis le village est magnifique alors qu'en même temps un sentiment de paix règne tout au long du séjour du visiteur.

Notons l'église dédiée aux Entrées de la Vierge et un moulin traditionnel maintenu en bon état.

À Giromeri, chaque année le deuxième jour de Pâques, se tient une coutume ayant ses racines dans la période de domination ottomane : les habitants du village se rendent avec des musiciens au cimetière de l'église d'Agia Paraskevi où ils chantent tous des nécrologies à la mémoire des morts. S'ensuivent des chants joyeux traditionnels et des fêtes accompagnées d'une clarinette et la présence d'enfants, symbolisant ainsi la continuation de la vie et le passage des coutumes de génération en génération.

L’église d’Agios Nilos est une belle église littéralement construite dans la roche dans un endroit idyllique en-dehors de la ville. Saint Nilos l'Erichiotis (1228-1334) fut le premier fondateur du monastère de Giromeri. Il devint moine très jeune dans le célèbre monastère des Dormants où il est rebaptisé Nilos par Nicolas. Après plusieurs années, il visita Jérusalem en pèlerinage. À son retour, il se heurta à l'empereur Michel VIII Palaiologos sur la question alors controversée de l'union des églises orientale et occidentale. Il fut condamné pour ses positions et abandonné dans une barque en mer pour périr. La divine Providence le conduisit sur les rives du mont Athos, au monastère d'Iveron, où il resta trois ans comme portier.

De retour à Constantinople, il fut honoré par le nouvel empereur Andronikos Palaiologos, mais ne resta pas longtemps à Vassilevousa. Il commença une nouvelle tournée pluriannuelle, au cours de laquelle il visita de nombreuses parties de la Terre Sainte, puis en passant par les îles de la mer Égée, le Péloponnèse et Corfou, il est arrivé à Avlona (Épire) où il resta quelques années.

À l'invitation des habitants de Thesprotia, il se rendit plus au sud, dans la région de Giromeri, et s'installa dans un vieil ermitage situé dans la grotte d'une falaise. Bientôt une petite confrérie d'ascètes se forma autour de lui et après une vision et après avoir trouvé l'icône de Panagia Hodiguitria, ils s'installèrent sur la montagne opposée où ils construisirent le premier noyau du Monastère.

Après plusieurs années, il mourut le 2 janvier 1334 à l'âge de 106 ans, après avoir écrit son Testament et nommé son successeur. Sa dépouille fut enterrée à quelques encablures du monastère et y demeure encore aujourd'hui, car lorsqu'on tenta, quelques années après sa mort, de l’enlever, par la grâce divine, un rocher massif tomba et recouvrit la tombe. Aujourd'hui, au-dessus du tombeau du Saint Nil se trouve une petite chapelle.