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Orraon

 

Sur une colline à gauche de la route, après le croisement qui conduit (à droite) au village d'Ammotopos, subsiste dans un cadre magnifique toute une ville antique: Orraon (accès par une piste caillouteuse mais carrossable, qui s'embranche à gauche environ 2km après le carrefour de la route d’Ammotopos). Elle a pu être identifiée grâce à une grande inscription trouvée à Arta dans les fouilles du temple d'Apollon mentionnant la ville d'Orrhaon (Horreum chez Tite-Live). C'était l'une des quatre villes des Molosses qui résistèrent aux Romains, après leur victoire à Pydna en 168 av. J.-C., lors de la troisième guerre de Macédoine. Ceux-ci la détruisirent en partie en 167 av. J.-C.

L'Orraon antique a été fondé entre 385 et 370 av. J.-C. quand Alketas était le roi du Molossoi ou, au plus tard, lors du second trimestre du IVe siècle av. J.-C. Le quartier a été détruit par les Romains en 167 av. J.-C. pour être reconstruit et finalement abandonné par ses habitants qui furent obligés de rejoindre Nicopolis, une ville fondée par Augustus après sa victoire dans la bataille d'Actium, en 31 av. J.-C. Les premières fouilles ont été effectuées en 1972. Certaines restaurations eurent lieu en 1972-1976 et en 1981. Le quartier était caractérisé par ses ruelles étroites, ses réservoirs et son impressionnant mur de fortification avec bastions, mais également par l'absence d'endroits publics. Tous ces dispositifs, en combination avec sa position stratégique, menèrent à son caractère défensif. Douze étroites rues parallèles, orientées NS, traversent deux rues plus larges formant ainsi des îlots oblongs rectangulaires, occupés par une maison simple. Les maisons privées construites en pierre d'Orraon sont exceptionnellement bien conservée, parfois jusqu'à l'étage supérieur, où les fenêtres, les montants de porte et les armatures de porte peuvent être vus. Les maisons étaient construites en appareil isodome régulier avec un étage supporté par des poutres de bois et des fenêtres plus larges que celles du rez-de-chaussée. Elles figurent parmi les meilleurs exemples de maisons antiques en état et donnent l'impression que la vie s'est arrêtée brusquement après la destruction par les soldats de Paul-Emile. La cité était défendue par un rempart de 1,1 km de périmètre et de 3,50m d'épaisseur, renforcé par huit tours rectangulaires bâties au temps de Pyrrhus, au début du IIIe s av. notre ère.