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Acropole d’Athènes
Le rocher de l’Acropole ou « rocher sacré » est l'emplacement le plus important de la ville avec le sanctuaire le plus important et le plus majestueux de la ville antique. Dominant le centre de l'Athènes moderne, il culmine à 156m et couvre une superficie d'un peu moins de 3ha. Avec sa source (Clepsydre) et ses diverses grottes naturelles situées principalement sur le versant nord, la colline fut habitée depuis l'époque néolithique (3500 av. JC). Des vestiges d'une colonie de l'âge du bronze ancien et moyen ont été découverts dans la région d'Erechthéion. Au cours des siècles, la colline rocheuse a été occupée sans interruption en tant qu'endroit de culte, quartier résidentiel ou les deux. Aux temps mycéniens, il fut fortifié d'un rempart cyclopéen (XIIIe siècle av. JC), protégeant le palais du roi et les demeures des dignitaires. Cette première fortification est partiellement, communément appelé « cyclopéion », préservée parmi les monuments ultérieurs (dont derrière le mur sud des Propylées et à l'intérieur de la Pinacothèque) et son histoire peut être retracée avec assez de précision. A cette époque il n'y a toujours pas de temple, l'Acropole devenant une enceinte sacrée au VIIIe siècle av. JC. Au début de l'époque historique, un temple dédié au dieu de la source, Poséidon, et à Athéna, déesse de l'olivier, fut érigé sur l'emplacement du palais. Pendant la période archaïque, ce temple fut détruit et reconstruit à deux reprises tandis qu'un autre temple dédié à Athéna commençait à s'élever plus au sud. Les mythes les plus importants de l'Athènes antique, les grandes fêtes religieuses, les cultes les plus anciens de la ville ainsi que certains des événements déterminants de son histoire sont liés à cet espace sacré mais aux VIIIe-VIe s., l'Acropole perdit son rôle politique pour devenir exclusivement un lieu de culte. Au milieu du VIe s. J.-C., à l'époque où Pisistrate était le tyran d'Athènes, le sanctuaire acquit un grand prestige et le temple d’Athéna est orné de merveilleux frontons sculptés à la fin du VIe siècle. Les Panathénées, la plus grande fête des Athéniens en l'honneur de la déesse, furent instituées en 566 av. JC et les premiers bâtiments monumentaux et temples furent construits pour son culte, parmi lesquels le soi-disant « temple antique » et l'Hécatompède, précurseur du Parthénon. Puis le sanctuaire de Bravronia Artemis fut construit et la première tentative fut faite pour former un propylée monumental du site, flanqué d'un autel dédié à Athéna Niki. Les fidèles consacrèrent au sanctuaire de nombreuses et riches offrandes, dont beaucoup étaient accompagnés d'inscriptions, attestant de l'importance du culte d'Athéna à l'époque archaïque. Après la victoire contre les Perses à Marathon, en 490 avant JC, les Athéniens tentèrent de construire un temple beaucoup plus grand sur le site du Parthénon, connu sous le nom de Proparthénon. Ce temple ne fut jamais achevé, car en 480 avant JC, les Perses envahirent l'Attique, pillèrent l'Acropole et incendièrent les monuments, ainsi que la ville. Après le départ des ennemis, les Athéniens enterrèrent les sculptures et les ex-voto survivants dans des cavités naturelles du rocher sacré, formant ainsi des terrasses artificielles, et fortifièrent l'Acropole avec deux nouveaux murs, le mur de Thémistocle au nord et celui de Kimon au sud (plus tardif). Plusieurs éléments architecturaux des temples en ruines ont été incorporés au mur nord et sont encore visibles aujourd'hui depuis l'ancienne Agora et depuis le côté nord de la ville. Au milieu du Ve siècle avant JC, lorsque l'Acropole devint le siège de la Ligue athénienne et qu'Athènes était le plus grand centre culturel de son époque, Périclès lança un ambitieux projet de construction qui dura toute la seconde moitié du siècle. Il s'agissait d'affirmer par le gigantisme et la magnificence la puissance du démos athénien auquel venaient rendre hommage les délégations des alliés lors des grandes fêtes religieuses. Sous la direction des artistes, architectes et sculpteurs les plus talentueux, furent construits les monuments les plus importants que le visiteur voit aujourd'hui : le Parthénon, les Propylées, l'Érechthéion et le temple d'Athéna Niké. Périclès conçut le projet grandiose de réaménager l'Acropole selon un plan d'ensemble et érigea tout d'abord le nouveau temple dédié à Athéna Parthénos, le Parthénon (entre 447 et 432), confiant les plans à l'architecte Ictinos et la décoration au maître d'oeuvre Phidias et à ses élèves. Le Parthénon achevé, l'architecte Mnésiclès entreprend la construction des majestueux Propylées (entre 438 et 432), tandis qu'un troisième architecte, Callicratès, érigera un peu plus tard le gracieux temple ionique d'Athéna Niki (entre 421 et 415). L'Erechthéion fut achevé entre 410 et 404. Il ne reste que peu de traces des autres bâtiments et monuments votifs qui se dressaient sur le rocher à l'époque classique (par ex. le sanctuaire d'Artémis Brauronia et la Chalcothèque). Après la fin de la guerre du Péloponnèse en 404 avant JC et jusqu'au premier siècle avant JC, aucun autre bâtiment important ne fut érigé sur l'Acropole. En 27 avant JC, un petit temple dédié à Auguste et à Rome fut construit à l'est du Parthénon (il ne reste que le soubassement). A l'époque romaine, alors que d'autres sanctuaires grecs furent pillés et endommagés, l'Acropole conserva son prestige et continua d'attirer les opulents ex-voto des fidèles. Après l'invasion des Hérules au troisième siècle après J.-C., un nouveau mur de fortification fut construit, avec deux portes du côté ouest, dont l'une, celle de l'ouest, subsiste encore aujourd'hui et est connue sous le nom de Beule, du nom de l'archéologue français qui fit des recherches sur le site. Au cours des siècles suivants, les monuments de l'Acropole ont souffert à la fois de causes naturelles et de l'intervention humaine. Après l'établissement du christianisme et surtout au VIe siècle après JC, les temples furent convertis en églises chrétiennes. Le Parthénon était dédié à Parthenos Maria (la Vierge Marie), fut plus tard rebaptisé Panagia Athiniotissa (Vierge d'Athènes) et servit de cathédrale de la ville au XIe siècle. L'Erechthéion fut dédié au Sotiras (Sauveur) ou à la Panagia, le temple d'Athéna Nike devint une chapelle et les Propylées une résidence épiscopale. L'Acropole est devenue la forteresse de la cité médiévale. Sous l'occupation franque (1204-1456), les Propylées furent transformées en résidence du souverain franc et, pendant la période ottomane (1456-1833), en quartier général de la garnison turque. A cette époque, le Parthénon est transformé en mosquée et l'Erechthéion en harem pour le gouverneur. Vers 1650, une partie des Propylées vola en éclats : foudre ou obus ? On ne sait pas trop. En 1687, lors de la deuxième guerre vénitienne-turque, la colline fut assiégée par F. Morosini et le 26 septembre 1687, une bombe vénitienne fit exploser le Parthénon servant d’entrepôt de poudre. La prochaine destruction sérieuse des monuments eut lieu entre les années 1801 et 1802, avec le pillage de la décoration sculpturale du Parthénon par Lord Elgin et le retrait des sculptures du temple d'Athéna Niké et de l'Érechthéion. L'Acropole passa finalement sous la domination des Grecs en 1822 et Odysseas Androutsos en fut nommé premier garde. Après la libération de la Grèce, les monuments de l’Acropole furent confiés à l’État grec nouvellement fondé et les premières fouilles et restaurations eurent lieu.
Le site Le site naturellement fortifié de l’Acropole n’est accessible que par l’ouest où se trouvait l'accès principal de l'acropole mycénienne, puis l'entrée du sanctuaire et aujourd'hui l'entrée du site archéologique.
Murs La colline a été fortifiée pour la première fois à l'époque mycénienne (vers 1 200 avant JC) et les traces de ce premier mur dit « cyclopéen » sont encore visibles notamment au sud-est des Propylées, tandis que son tracé peut être retracé avec assez de précision. Un mur d'enceinte incurvé, dit mur « pélargique » mentionné par Thucydide, fut également construit au nord-ouest au cours de cette période. Ce mur avait plusieurs portes, d'où son nom « ennéapylon » (neuf portes). Ce mur mycénien est resté utilisé avec des réparations et des modifications mineures jusqu'en 480 av. JC, date à laquelle il a été gravement endommagé par les Perses. Les murs visibles aujourd'hui ont été érigés après les guerres perses dans la première moitié du Ve siècle av. JC, sous Thémistocle (mur nord appelé Themistokleion avec des matériaux provenant des monuments détruits par les Perses) et Kimon (mur sud appelé Kimonéen). Au nord de l'Érechthéion, on peut remarquer les tambours de marbre inachevés du Pré-Parthénon, tandis que plus à l'ouest se trouvent des fragments de l'entablement (corniches, triglyphes et métopes) du vieux temple d'Athéna. La construction du mur sud a nécessité la création d'une terrasse le long du bord sud de la colline et des matériaux de l'ancien temple et du Pré-Parthénon ont également été utilisés. Après l'invasion des Hérules au IIIe siècle ap. JC, un autre mur fut construit à l'ouest des Propylées. De ses deux portes, seule celle de l'ouest, appelée Beulé, existe encore aujourd'hui. L'Acropole redevint une forteresse et fut utilisée comme telle jusqu'au XIXe siècle. Un autre mur sud avec deux bastions, dits Koulas, démolis au XIXe siècle, et un deuxième situé à l'actuel Belvédère, furent construits au XIIIe siècle. L'angle sud-est du mur de fortification a été réparé une dernière fois après la Seconde Guerre mondiale.
Entrée du site L'entrée principale du Rocher Sacré se fait soit par la porte Beulé, soit depuis une petite entrée sous la tour du temple d'Athéna Niki. De là, le visiteur fait face au côté ouest des Propylées. De la porte Beulé aux Propylées, le chemin moderne d'accès au plateau de l'Acropole suit le tracé du dernier tronçon du chemin des Panathénées.
Porte Beulé et escalier romain Construite au milieu du IIIe siècle ap. JC dans le cadre d'un programme visant à protéger l'enceinte sacrée, peut-être après l'invasion destructrice des Hérules en 267, la porte doit son nom à l'archéologue Ernest Beulé l’ayant découverte en 1853 sous un bastion turc, à gauche du sentier. Avec une autre porte située sous la tour d'Athéna Nike, elle a été construite dans un fort mur de fortification érigé à l'ouest des Propylées. La porte est flanquée de deux tours rectangulaires, au nord et au sud. La porte et les tours sont constituées de matériaux de construction réutilisés provenant de structures antérieures, comme le monument chorégique de Nikias (fin du IVe siècle av. JC), qui se dressait sur le versant sud de l'Acropole (seules les fondations du monument sont aujourd'hui visibles entre le théâtre de Dionysos et le stoa d'Eumène). L'inscription votive mentionnant la victoire chorégique de Nikias Nikodemos est incrustée dans le mur au-dessus de l'épistyle de la porte. Parmi les fragments de sculptures déposés près des tours de la porte se trouvent trois lions vénitiens. De la porte commence un grand escalier romain du début du IIIe s. ap. JC. A droite du palier rocheux, au pied de la rampe en zigzag conduisant à l’entrée des Propylées, se trouve le soubassement du temple d'Athéna Nikè et un bastion mycénien construit vers la fin du XIIIe s. pour défendre l’entrée principale de l'Acropole. A gauche, le haut piédestal en marbre de l'Hymette fut sans doute construit au IIe s. av. JC pour supporter la statue d'un bienfaiteur d'Athènes, peut-être un roi de Pergame. Plus tard cette statue fut remplacée par celle d'un autre mécène, Vipsanius Agrippa, gendre d'Auguste (63 av. JC - 14 ap. JC). Près du palier rocheux, on peut encore voir quelques marches de l'escalier monumental construit sous Claude (Ier s. ap. JC). Cet escalier coupé verticalement en son milieu par une piste dallée et striée, large de 3,50m, prolongeait la Voie Sacrée et permettait aux bêtes de sacrifice ainsi qu’aux cavaliers, d'atteindre les Propylées.
Temple d'Athéna Niki Le temple se dresse à l'extrémité sud-est du rocher sacré, au sommet d'un bastion qui, à l'époque mycénienne, protégeait l'entrée de l'Acropole. Le temple classique, conçu par l'architecte Kallikrates et construit entre 426 et 421 av. JC, a succédé aux temples antérieurs également dédiés à Athéna Niké. Le premier d'entre eux, un temple en bois du milieu du VIe siècle avant JC, fut détruit par les Perses en 480. L'eschara, l'autel censé avoir soutenu la statue culte de la déesse, date de cette époque. Sous Kimon, vers 468, un petit temple en tuf fut érigé autour de la base de la statue et un nouvel autel fut construit à l'extérieur du temple. Les fondations de ces premiers temples et autels sont conservées à l’intérieur du bastion, sous le plancher de la structure classique. Pausanias désigne ce temple comme celui de l'Apteros Nike, ou Victoire sans ailes, et mentionne que la statue culte de la déesse n'avait pas d'ailes pour qu'elle ne quitte jamais Athènes. Outre le culte d'Athéna Niké, d'autres cultes antérieurs étaient également pratiqués sur ce site. Du côté ouest du bastion se trouvait un sanctuaire mycénien à double abside et du côté est, les sanctuaires préclassiques des Grâces et d'Hécate Epipyrgidia. Près du temple se trouvait le sanctuaire d'Aphrodite Pandémos, dont seule une partie de l'épistyle est conservée. La construction du temple classique d’Athéna Nike faisait partie du projet de construction de Périclès. Plusieurs inscriptions, pour la plupart des décrets de la ville d'Athènes, fournissent des informations sur cette partie particulière du projet. Le temple actuel a été érigé au sommet d'un nouveau bastion créé à cet effet en recouvrant le bastion mycénien, le rendant plus grand et de forme plus régulière. Le temple est une petite structure amphiprostyle ionique avec quatre colonnes monolithiques sur chaque côté étroit. Il n'a pas de chœur, mais seulement une petite nef, dont les murs latéraux se terminent par des pilastres entre lesquels se trouvent deux pessos. Les espaces entre les pilastres et les pesses étaient fermés par des balustrades, tout comme les espaces entre les pilastres et les colonnes d'angle, donnant l'impression d'un petit pronaos. Au-dessus du portique, une frise du sculpteur Agorakritos représentait sur trois côtés des scènes de batailles entre Grecs et Perses et, du côté est, une assemblée des dieux olympiens observant ces batailles. Seuls ceux du côté principal (Est) et du côté latéral gauche (Sud) sont d'époque. Les autres, emportés à Londres par Lord Elgin au début du XIXe s., sont des moulages en ciment. Il reste peu de choses des frontons, qui auraient représenté une gigantomachie du côté ouest et une amazonomachie du côté est. À l’extérieur du temple, à l’est, se trouvait l’autel. Dans le sekos était située la statue de culte en bois d'Athéna, le xoanon, tenant une grenade dans sa main droite et un casque dans sa gauche. Ce serait la reproduction d'une vieille statue de bois probablement détruite par les Perses lors du sac de l'Acropole. Un parapet en marbre fut construit en 409 av. JC le long du bastion pour des raisons de sécurité et protéger les pèlerins. Il se compose de dalles en relief d'un mètre de haut, avec des représentations de Victoires ailées sacrifiant ou conduisant des taureaux au sacrifice ou décorant des trophées, ainsi que la déesse Athéna assise regardant ces scènes. Plusieurs dalles et parties de la frise sont visibles au Musée de l'Acropole, d'autres parties de la frise se trouvent au British Museum. Conservé pendant de nombreux siècles, le temple a été transformé en église au Ve siècle ap. JC. À l’époque ottomane, il servait de dépôt de munitions. Pendant le siège de Morosini, en 1686, les Turcs démolirent le temple et utilisèrent ses matériaux de construction pour ériger un mur de fortification devant les Propylées, mur détruit à son tour à la libération (1835), et une haute tour, appelée Koulas. Le temple a commencé à être restauré peu après la guerre d'indépendance grecque, en 1835.
Propylées (***) Les Propylées ont été construits sur le côté ouest de la colline, là où se trouvait autrefois la porte de la fortification mycénienne. Le premier propylon, ou porte, a été construit à l'époque de Pisistrate (milieu du VIe siècle av. JC), après que l'Acropole soit devenue un sanctuaire dédié à Athéna. Un nouveau propylon, construit entre 510 et 480 av. JC, fut détruit par les Perses en 480 av. JC et réparé après la fin des guerres perses, lors de la fortification de l'Acropole par Thémistocle et Kimon. Les Propylées monumentaux admirés par les visiteurs aujourd'hui faisaient partie du grand programme de construction de Périclès. Ils furent érigés en 437-432 av. JC, après l'achèvement du Parthénon (dont le chantier occupait les meilleurs ouvriers et dont les gros matériaux exigeaient le libre passage par la rampe Ouest), par l'architecte Mnesikles. Le plan de construction original était particulièrement audacieux tant sur le plan architectural qu'artistique, mais il n'a jamais été achevé. Le bâtiment en forme de pi en marbre pentélique (le marbre bleu d'Eleusis fut également utilisé pour rehausser certains traits architecturaux) encadre magnifiquement l’entrée de l’enceinte sacrée. La partie centrale, le propylon proprement dit, avait une façade extérieure (ouest) et intérieure (est), toutes deux soutenues par six colonnes doriques et entre elles un mur à cinq portes. Les cinq portes étaient fermées par de lourds vantaux en bois. Le passage à l'Acropole se faisait par la porte centrale, flanquée, entre le portique ouest et le mur transversal, de trois colonnes ioniques de chaque côté. L'aile nord des Propylées est décrite par Pausanias comme la Pinacothèque, une galerie d'art abritant des peintures d'artistes célèbres, tels que Polygnotos et Aglaophon. Elle présente une façade à trois colonnes doriques et une porte flanquée de fenêtres. Certains chercheurs pensent que cet espace servait de réfectoire ou de lieu de repos pour les visiteurs de l'Acropole et qu'il contenait des lits. Comme l'aile nord, l'aile sud a une façade de trois colonnes doriques mais pas de pièces arrière ou latérales en raison de sa proximité avec le temple existant d'Athéna Niké. L'accès à ce temple était possible par l'aile sud. Le plan original du bâtiment semble avoir prévu la construction de pièces latérales également du côté est, mais celles-ci n'ont jamais été construites. Construits selon un mélange harmonieux des styles dorique (façade) et ionique (passage intérieur), les Propylées étaient un édifice fonctionnel, donc sans décor sculpté. Le plafond du Propylée était à coffrages avec de la peinture décorative. En plus d’être l’entrée du sanctuaire, les propylées servaient aussi de lieu de réunions, de fortifications défensives et parfois comme siège de commandement. La forme des Propylées est restée identique jusqu'à l'époque paléochrétienne (IVe-VIIe siècles ap. JC). L'aile sud a alors été transformée en église et au Xe siècle la partie centrale des Propylées est également transformée en église dédiée aux Taxiarches. Sous la domination franque (XIIIe-XIVe siècles), les Propylées deviennent la résidence des ducs de la Roche. À la même époque, une tour, dite Koulas, aujourd'hui démolie, fut construite contre l'aile sud. Durant la période ottomane (1458-1830), les Propylées servaient de quartier général de garnison et de magasin de munitions, ce qui provoqua une grande explosion qui détruisit le bâtiment en 1640. Après la guerre d'indépendance grecque, les ajouts médiévaux et turcs aux Propylées furent démolis et le site fouillé. Les travaux de restauration commencèrent en 1909. Derrière les Propylées s'ouvrait une grande cour où se dressait, à son extrémité Est et sur un piédestal particulièrement haut, la statue d'Athéna Promachos, exécutée par Phidias en 445 av. JC avec le butin de Marathon. Le piédestal s'appuyait contre le mur Ouest de la terrasse de "l'ancien temple" (d'Athéna Polias) ; ce mur dont il n'en reste que les fondations, est l'ancien mur mycénien servant de soutènement au palais mycénien. Il ne reste, aujourd'hui, du piédestal de Promachos qu'une partie de la corniche de la base, décorée d'oves et de fers de lance. La statue même fut transportée par Justinien à Constantinople où elle fut détruite par le peuple en 1204 (ainsi que le rapporte Nikitas Choniates). Plusieurs autres ex-voto se trouvaient dans cette même cour. Nous mentionnerons une autre statue de Phidias, celle d'Athéna Lemnia, dressée sur l'Acropole par les colons athéniens qui avaient été envoyés à Lemnos entre 451 à 448 av. JC. Le téménos d'Athéna Hygie, immédiatement après les Propylées, était dédié à Athéna, déesse de la santé, et décoré d'une statue de bronze érigée par les Athéniens à l'occasion de l'épidémie de 429 qui emporta Périclès. Il ne subsiste de celle-ci qu'une base en marbre semi-circulaire contre la colonne d'angle des Propylées.
Piédestal d'Agrippa Le piédestal se dresse à l'ouest des Propylées, juste en face de l'aile nord et a la même hauteur que le temple d'Athéna Niké. À l'origine, il a été construit en l'honneur d'Eumène II de Pergame en 178 av. JC pour commémorer sa victoire dans la course de chars des jeux Panathénaïques. Au sommet du piédestal se trouvait un quadrige en bronze (char à quatre chevaux) conduit par Eumène et son frère Attale. Ce char fut remplacé par un autre vers 27 av. JC, dédié par la ville d'Athènes à Marcus Agrippa, gendre d'Auguste, en remerciement pour l'odeion qu'il érigea dans l'Agora. Une inscription est encore visible sur le côté ouest du piédestal et sous cette inscription les traces d'une inscription antérieure, faisant probablement référence à Eumène et qui a été effacée. Le socle rectangulaire légèrement effilé est la seule partie du monument conservée à ce jour. Réalisée en marbre d'Hymète gris-bleu, elle utilise une maçonnerie pseudo-isodome, particulièrement populaire à l'époque hellénistique, et repose sur un socle en gradins de pierre et de tuf, long de 3,80 mètres, large de 3,31 mètres et haut de 4,50 mètres. Le piédestal mesure 8,91 mètres de haut. Sa forme ressemble à celle d'autres piédestaux hellénistiques dédiés aux grands sanctuaires, comme Delphes.
Principale zone sacrée Par les Propylées, on entre dans le sanctuaire proprement dit avec ses grands chefs-d'œuvre de l'architecture grecque antique construits principalement au Ve siècle sous Périclès dont le Parthénon, symbole de la civilisation grecque antique, est le plus imposant. A partir de la façade ouest du Parthénon, si vous longez le côté sud, vous remarquerez des blocs provenant du péristyle de l'ancien temple d'Athéna et des tambours de colonnes du vieux Parthénon, puis, dans une fosse, un fragment du second mur de soutènement d'appareil hellénique. Plus loin, dans une autre fosse, se trouvent les restes du premier mur de soutènement, en appareil polygonal. A quelques mètres de là furent reconnus les vestiges d'un bâtiment du Ve s. ayant peut-être servi d'atelier à Phidias. Un peu plus loin gisent à terre des tambours de colonnes non terminés provenant du premier Parthénon. Entre le Parthénon et les Propylées, le long du mur sud, se trouvent les traces de deux bâtiments du Ve siècle av. JC, le Brauronion et la Chalkotheke. Entre les Propylées et la façade E. du Parthénon, se trouvait la Voie Sacrée désormais protégée par une chape de ciment. À l'est du Parthénon se trouve un petit temple circulaire de 27 av. JC, dédié à Auguste et à Rome. Au point culminant, sur le côté est de la colline, creusées dans la roche, se trouvent les traces du sanctuaire de Zeus Polieus, ensemble important aujourd'hui disparu, et le sanctuaire dédié au héros local Pandion. Sur le versant nord de la colline se trouve l'Erechthéion. Le long du mur sud de l'Erechthéion se trouvent les fondations du « Vieux Temple ». Au nord-ouest de l'Erechthéion, le long du mur nord de l'Acropole, se trouve l'Arrhephorion. Au Nord de l'Erechthéion, la fosse ouverte est celle où furent mises au jour en 1886 la plupart des korês archaïques exposées au musée, enfouies là lorsque les Athéniens recouvrèrent l'Acropole après le départ des Perses. Vouées à la déesse, elles restaient sacrées.
Parthénon (***) Dédié par les Athéniens à Athéna Parthénos, la patronne de leur ville, c’est la plus magnifique création de la démocratie athénienne à l'apogée de sa puissance et reste toujours son symbole international. C'est également le plus beau monument de l'Acropole, tant en termes de conception que d'exécution. Construit entre 447 et 438 av. JC, dans le cadre du grand projet de construction de Périclès, il remplace un temple de marbre antérieur de Clisthène, le Proparthénon, commencé après la victoire à la bataille de Marathon vers 490 av. JC mais jamais achevé car détruit par les Perses en 480 av. JC. Ce temple avait lui-même remplacé le Parthénon original de vers 570 av. JC. Aujourd'hui, le visiteur peut admirer le Parthénon en marbre de l'époque de Périclès, conçu par Iktinos avec Kallikrates comme collaborateur. Le célèbre sculpteur Phidias était responsable de la décoration sculpturale terminée en 432 av. JC et de la statue chryséléphantine d'Athéna, qui se trouvait à l'intérieur, ainsi que de l'ensemble du programme de construction du temple. C’est un temple dorique à double périmètre, presque exclusivement en marbre Pentélique, présentant plusieurs caractéristiques architecturales uniques et innovantes. Le temple proprement dit est divisé en pronaos, cella et opisthodomos, avec une pièce séparée à l'extrémité ouest, et est entouré d'un ptéron avec huit colonnes sur chacun des côtés courts et dix-sept colonnes sur les côtés longs. Les colonnes avaient la même largeur que celles du Proparthénon, de sorte que l'on a utilisé le matériau préparé à cet effet, même si le nouveau temple était beaucoup plus large que son prédécesseur. Les fondements reposent au nord sur le roc et au sud sur un massif artificiel. Le soubassement est constitué de 3 hauts degrés. Sur les petits côtés, l’accès se fait grâce à des marches supplémentaires. Le toit en bois, à deux pentes, était doté de tuiles de marbre, de faux antéfixes en marbre en forme de palmette le long du bord de ses longs côtés et de faux becs en forme de têtes de lion aux angles. Des statues de marbre ornaient les angles des frontons et de grandes palmettes leur sommet. Les frontons étaient décorés de compositions sculpturales inspirées de la vie de la déesse Athéna. Le fronton oriental représentait la naissance de la déesse, issue de la tête de son père, Zeus, devant une assemblée des dieux de l'Olympe. Ayant hérité de son divin père sagesse et raison, la déesse portant une lance et son fameux bouclier à tête de Gorgone, personnifiait le courage lucide, gage de sécurité pour la cité. Il ne reste plus en place que quelques têtes aux deux extrémités : deux des quatre chevaux d'Hélios, dont le char marquait l'apparition du jour (à gauche), un des chevaux du char de Séléné disparaissant à l'angle opposé, les autres chevaux de ces groupes sont mutilés mais leurs cous ont été préservés. La tête de cheval trop bien conservée et le personnage couché (Dionysos ?) sont des copies d'originaux, maintenant déposés au British Museum, comme la plupart des morceaux subsistants de ce fronton. Le fronton ouest représentait Athéna et Poséidon se disputant devant les dieux la possession de la ville d'Athènes, héros et rois mythiques de l'Attique. Celle-ci vit le triomphe de la fille de Zeus ayant fait don de l'olivier, symbole de la paix, mais aussi source de richesse pour Athènes. Deux figures seulement restent en place à gauche et représentent peut-être Cécrops et sa fille Aglaure (ce groupe forme le morceau le plus beau et le plus complet qui soit resté à Athènes). A l'angle opposé se trouve une figure de femme allongée. 92 métopes alternées avec des triglyphes étaient placées au-dessus de l'épistyle de la colonnade extérieure et sous l'architrave. Tous étaient ornés de reliefs, les premières sculptures du Parthénon. Leurs thèmes étaient dérivés de batailles légendaires : la Gigantomachie était représentée du côté est, la guerre de Troie du côté nord, l'Amazonomachie du côté ouest et la Centauromachie du côté sud. Très peu sont restées en place et la plupart sont mutilées et méconnaissables. La frise, élément de l'ordre ionique, brillamment ajoutée pour la première fois à ce temple dorique au sommet de la cella, pronaos et opisthodomos, représentait la splendide procession des Panathénaïques, la plus grande fête athénienne en l'honneur de la déesse Athéna. La composition commençait à l'angle SO (l'angle droit de la façade vue depuis les Propylées) d'où partaient deux théories de personnages courant sur les côtés de l'édifice pour converger vers le milieu du côté est. La frise ouest nous fait assister aux préparatifs de départ de la procession avec le rassemblement des cavaliers et à gauche du bandeau un magistrat ou un prêtre commençant à ordonner le cortège. Puis la cavalcade se poursuivait en rangs bien ordonnés sur le côté nord (treize plaques au Musée de l'Acropole) et le côté sud (cinq plaques au musée) par le double défilé des cavaliers chevauchant en troupe, des chars, des thallophores (porteurs de rameaux), des sacrificateurs conduisant des génisses, des magistrats, des musiciens, des canéphores (jeunes filles portant des corbeilles), etc. Peu à peu le mouvement s'apaisait cependant parfois repris d'un vif élan, au fur et à mesure que l'on se rapprochait de la face est (deux plaques au musée) où la procession se terminait par un tableau d'apothéose dans lequel figuraient des dieux et des personnages divinisés répartis en deux groupes semblant accueillir les deux branches du cortège. L'intérieur démontre une approche innovante des éléments nouveaux et anciens : à l'intérieur de la cella, une double colonnade en forme de pi constitue un fond pour la statue en or et en ivoire d'Athéna Parthénos, qui représente la déesse en armure complète. La statue, trop précieuse pour avoir eu quelque chance de parvenir même de façon fragmentaire jusqu'à nous, peut cependant être évoquée avec une grande part d'approximation grâce aux descriptions des anciens voyageurs, mais aussi à l'aide de quelques copies. La déesse était debout, vêtue d'un péplos attique tombant jusqu'aux pieds. Sur sa poitrine se trouvait une tête de Méduse en ivoire. Dans la main droite, soutenue par une colonnette, elle tenait une Victoire haute d'environ 4 coudées, et, de l'autre main, une lance. A ses pieds, appuyé contre son genou gauche, on pouvait voir un bouclier orné de reliefs, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. D'un côté figurait une amazonomachie, de l'autre une gigantomachie (selon Pline). La tranche des épaisses semelles des chaussures de la déesse était elle-même décorée (centauromachie), tout comme la base de la statue, haute d'environ 1,50 m, portant des reliefs représentant la naissance de Pandore. La déesse était coiffée d'un casque surmonté, sous le cimier, d'un sphinx, et ornementé sur les côtés de deux griffons ainsi que de chevaux ailés. Un évidement rectangulaire aménagé dans le massif en tuf que surmontait autrefois la base de marbre de la statue, permettait de maintenir verticalement un poteau en bois qui constituait l'armature sur laquelle s'assemblaient les différentes parties de l'oeuvre. La colonnade séparant la nef centrale du sékos aux côtés est constituée de 2 étages séparés par une architrave créant des "colonnes superposées". Le Parthénon possède différents jeux visuels architecturaux comme des lignes non droites et des colonnes penchées vers l'intérieur… Les divers éléments architecturaux étaient rehaussés par l'emploi de la couleur, chose que l'on a quelque peine à imaginer tant la perfection des lignes de la plupart des temples grecs, lustrés et revêtus d'une chaude patine par le temps, semble se suffire à elle-même. La moulure de la frise était ainsi ornée d'une grecque en brun, de feuilles ou rais-de-coeur blancs et rouges, de filets dorés. On a reconnu dans les canaux des triglyphes et sur les mutules des traces de peinture bleue et de la couleur rouge sur les gouttes. Le fond des métopes était probablement rouge et celui des frontons bleu. Les draperies et autres détails des métopes et de la frise étaient peints. Les colonnes et les chapiteaux ne montrent aucune trace de couleur, mais sans doute ne devaient-ils pas en être dépourvus. Les murs intérieurs du naos devaient être en rouge foncé, tandis que les caissons des plafonds étaient décorés de rosaces et de feuilles. Enfin, on employait des accessoires en métal doré, pour les acrotères par exemple, tels ces vingt-deux boucliers de bronze doré accrochés en façade par Alexandre le Grand pour commémorer sa victoire sur les Perses à la bataille du Granique. La salle ouest, où étaient conservés les trésors de la ville (partie très importante pour la cité puisqu'on y gardait, outre les richesses sacrées, l'argent public ainsi placé sous la protection divine), comportait quatre colonnes ioniques. Des modifications de l'architecture eurent lieu lors de la conversion en église chrétienne : abside, percements de porte, peintures... Le Parthénon est resté inchangé jusqu'au Ve siècle ap. JC, lorsqu'il a été transformé en église dédiée d'abord à Sainte-Sophie et plus tard à la Panagia (Vierge Marie). Sous la domination turque, elle est devenue une mosquée. En 1687, alors que les Vénitiens assiégèrent l'Acropole, les Turcs utilisaient le Parthénon comme magasin de poudre. Une des bombes vénitiennes tombée sur le Parthénon causa une énorme explosion détruisant une grande partie de l’édifice jusque-là préservé en bon état. D'autres dégâts importants furent causés au début du XIXe siècle par Lord Elgin, qui pilla une grande partie de la décoration sculpturale du temple et la vendit au British Museum. Les premiers efforts de préservation et de restauration du Parthénon eurent lieu dès 1896.
Erechthéion (***) Cet élégant bâtiment sur le côté nord du rocher sacré de l'Acropole, a été érigé entre 421 et 406 av. JC pour remplacer un temple antérieur dédié à Athéna Polias, appelé « le vieux temple ». Le nom « Érechthéion », mentionné uniquement par Pausanias, dérive d'Érechthée, roi mythique d'Athènes qui y était vénéré. D'autres textes font référence au bâtiment simplement comme « temple » ou « vieux temple ». L'édifice doit sa forme inhabituelle à l'irrégularité du terrain - il y a une différence de hauteur de trois mètres entre les parties est et ouest - et aux multiples cultes pour lesquels il a été conçu. La partie orientale de l'édifice était dédiée à Athéna Polias, tandis que la partie occidentale servait au culte de Poséidon-Érechthée et abritait les autels d'Héphaïstos et de Voutos, frère d'Érechthée. C'est ici que, selon le mythe, vivait le serpent sacré d'Athéna. Le sanctuaire contenait également la tombe de Kekrops et les traces de la dispute entre Athéna et Poséidon pour la possession de la ville d'Athènes. Le bâtiment est en marbre pentélique, tandis que la pierre grise d'Éleusinienne a été utilisée pour sa frise avec des figures en relief blanches, et l'actite du Pirée pour les fondations. Sur la façade de la partie orientale s'élève un portique ionique à six colonnes, où se trouvait l'entrée, avec deux fenêtres de chaque côté. A l'intérieur du temple était conservé le xoanon, la statue d'Athéna, en bois d'olivier, que les Arrhéphores drapaient du péplos sacré lors de la fête des Panathénaïques. Du côté nord se trouve l'entrée de la partie ouest du bâtiment, abritée par un propylée en forme de pi avec quatre colonnes ioniques le long de la façade et une de chaque côté. Composé d'une élégante colonnade ionique, avec son architrave, sa frise en marbre bleu d'Eleusis, son plafond décoré de caissons et la riche ornementation de sa porte, le portique est un des chefs-d'oeuvre de l'architecture attique. Dans la galerie, une dalle de marbre manque. Cela a toujours été le cas afin que l’on puisse voir la trace du trident de Poséidon, qui produisait de l'eau salée lorsqu'il heurtait le sol, ou de la foudre de Zeus selon une tradition plus ancienne (+ trou dans la toiture). On raconte que le pavement de pierre de ce propylée conserve les traces laissées par le trident de Poséidon. Sous le sol du temple se trouvait, selon la tradition, la « mer d'Erechthys » où se rassemblaient les eaux de la source d'eau salée de Poséidon. Le portique nord contenait au moins un autel, celui de Zeus Hypatos, et sans doute celui du Thyechoos (du sacrificateur ou de celui qui verse le sacrifice). L'autel de Zeus Hypatos aurait été situé près de l'orifice dans le dallage tandis que l'autel du Thyechoos, mentionné dans des inscriptions, se serait trouvé près d'un petit trou percé lui aussi dans le pavement près du mur du temple. On répandait par là le sang des animaux sacrifiés en l'honneur d'Erechthée qui, disait-on, avait été tué et inhumé en cet endroit. Quatre colonnes ioniques sur un haut stylobate, avec des balustrades métalliques entre elles, ornaient la façade ouest. Une petite porte du côté ouest menait au sanctuaire de Pandrosos, qui se trouvait à l'ouest de l'Erechthéion. Le sanctuaire de Pandrose (Pandroséion) était dédié à la fille de Cécrops. Il était formé d'une cour qui renfermait l'olivier d'Athéna (l'arbre actuel fut planté par la reine Amalia), un autel à Zeus des Serments (Herkéios) et peut-être une chapelle. Enfin, une autre porte sur la façade sud du temple occidental s'ouvrait sur le porche des Cariatides, une structure en forme de pi avec six statues féminines au lieu de colonnes classiques pour soutenir le toit. Créées par Alkamemes ou Kallimachos, les statues furent plus tard nommées Karyatides en hommage aux jeunes femmes de Karyes de Laconie qui dansaient en l'honneur de la déesse Artémis. Cinq d'entre elles se trouvent au Musée de l'Acropole et une autre au British Museum. Celles sur place sont des moulages. Les attitudes sont combinées de manière à ce que les lignes extérieures restent dans la verticale, tandis que les lignes infléchies sont rejetées à l'intérieur. Il en résulte une composition rythmée par une alternance de lignes rigides et de lignes souples associant la stabilité de la colonne inerte au mouvement de la figure vivante. Du coussinet, la charge se transmet à la nuque, que renforce la masse des cheveux rejetés en arrière, et à la poitrine cambrée sans effort apparent. De là, elle se diffuse dans les jambes, raides ou pliées. Ce motif d'origine ionienne rappelle un trait caractéristique de l'architecture des trésors de Cnide et de Siphnos à Delphes. La frise représentait probablement des scènes liées aux rois mythiques d'Athènes. Au 1er siècle av. JC, le monument a été incendié lors des raids barbares et a subi des réparations et modifications mineures. À l'époque paléochrétienne, elle fut transformée en église de Théomitoros (Mère de Dieu), pendant la période franque (1204-1456) elle fut utilisée comme palais et pendant la période turque (1456-1833) elle abrita le harem de la garde turque. Au début du XIXe siècle, une des Cariatides et une colonne furent détachées lors de la démolition des marbres du Parthénon par Lord Elgin, tandis qu'un peu plus tard, en 1827, lors de la lutte de libération des Grecs, l'édifice fut bombardé et gravement endommagé par les Turcs. Des efforts de restauration du monument furent entrepris immédiatement après la libération.
La Voie Sacrée (-) Orientée est-ouest, elle est recouverte actuellement d’une chape de ciment.
Brauronion Situé juste au sud des Propylées, à l'intérieur de l'enceinte sacrée de l'Acropole et donnant sur la Voie Sacrée, c’était un sanctuaire dédié à Artémis Bravronia, protectrice des femmes sur le point d'accoucher et qui venaient d'accoucher. Il servait probablement de complément au grand sanctuaire de la déesse à Brauron, en Attique. Il a été fondé au milieu du VIe siècle av. JC, peut-être par Pisistrate, originaire de la région de Brauron. La partie principale du sanctuaire consistait en une stoa dorique en forme de pi, longue de 38 mètres et 7 de large. La stoa faisait face au nord et comportait dix colonnes le long de la façade, tandis que son mur arrière était parallèle au mur de fortification sud. À chaque extrémité de la stoa se trouvait une aile rectangulaire fermée de 10 mètres sur 7, dans laquelle étaient conservés les trésors du sanctuaire. Au nord, l'espace était fermé par une enceinte, avec une porte à l'angle nord-est donnant accès au sanctuaire. L'escalier menant au sanctuaire et la partie nord du mur d'enceinte visible aujourd'hui ont été construits au Ve siècle avant JC, probablement lors de la construction des Propylées. La cour triangulaire contenait les offrandes des fidèles, tandis que le sanctuaire lui-même contenait probablement une statue de culte en bois d'Artémis (xoanon), semblable à celle du sanctuaire de Brauron. Selon Pausanias, une deuxième statue en marbre de la déesse, plus récente et réalisée par le sculpteur Praxitèle, y aurait été placée au milieu du IVe siècle av. JC. La tête de cette statue est aujourd'hui exposée au Musée de l'Acropole. Une nouvelle aile est, composée d'une stoa de dix-sept mètres de long et sept mètres de large, fut ajoutée à celle existante au IVe siècle av. JC. Aujourd'hui, seules les tranchées creusées dans le substrat rocheux pour les fondations des murs sont visibles. Ceux-ci nous permettent de reconstituer la forme et l'accès au sanctuaire.
Temple de Rome et d'Auguste Erigé à la fin du Ier siècle av. JC à l'est du Parthénon ou de l'Erechthéion, plusieurs éléments architecturaux du bâtiment ont été retrouvés à l'est du Parthénon et bien d'autres ont été amenés ici après leur découverte en d’autres endroits, dont des colonnes cannelées et qui reprenait le style décoratif de l'Erechthéion. A proximité se trouvent les fondations irrégulières en tuf (environ 10,50 x 13 mètres) d'un édifice généralement considéré comme le temple romain. Mais une autre théorie, basée sur la technique de construction de ces fondations et sur les représentations de l'Acropole sur les monnaies romaines, place le temple à l'est de l'Erechthéion. Comme en témoigne l'inscription gravée sur ses architraves, le temple était dédié par la municipalité des Athéniens à la déesse Rome et à Octave Auguste. Pausanias ne mentionne pas le bâtiment lors de sa visite de l'Acropole, peut-être parce qu'il ne présentait aucun intérêt à son époque. Le petit temple circulaire avait une seule rangée de neuf colonnes ioniques et aucun mur intérieur, l'entablement et le toit conique étant entièrement en marbre blanc. Le fait que les colonnes imitent celles de l'Erechthéion peut indiquer que le temple a été construit par le même architecte qui a réparé l'Erechthéion après qu'il ait été endommagé par un incendie.
Chalkotheke À l’est du Brauronion et le long du mur sud de l’Acropole se trouvait la Chalkotheke, un bâtiment allongé dont le nom et la fonction sont connus grâce aux inscriptions anciennes. L'édifice abritait principalement les ex-voto métalliques / bronzes - armes, statuettes et hydries, dédiés sur l'Acropole et considérés comme appartenant à la déesse Athéna. Selon une inscription du IVe siècle av. JC, tous les objets contenus dans la Chalkotheke devaient être inscrits sur une stèle en pierre érigée devant le bâtiment. La Chalkotheke a été érigée au Ve siècle av. JC, mais a été agrandie et réparée au cours des années suivantes, comme le montrent les éléments architecturaux trouvés dans cette zone. Il est intéressant de noter que Pausanias ne mentionne pas le bâtiment, peut-être parce qu'il n'avait aucune valeur artistique ou historique à son époque. La Chalkotheke était un bâtiment rectangulaire, accessible par le nord. Son mur arrière était parallèle au mur de fortification sud. À l'intérieur, le long de l'axe longitudinal du bâtiment, six colonnes soutenaient le toit. Un portique fut ajouté le long de la façade au IVe siècle av. JC, son angle nord-est reposant sur les marches sculptées devant le Parthénon. Des déblais dans le substrat rocheux et des fragments des fondations en tuf sont aujourd'hui les seules traces qui subsistent de la Chalkotheke.
Ancien temple d’Athena Polias Le premier temple d'Athéna Polias sur l'Acropole, appelé « le Vieux temple » dans les sources littéraires anciennes, était situé entre l'Érechthéion et le Parthénon. Il a probablement été construit dans le troisième quart du VIe siècle av. JC, sur le site d'un temple géométrique antérieur et d'un palais mycénien encore plus ancien. Le vieux temple a été endommagé par les Perses en 480 av. JC, mais a été réparé peu de temps après. Des parties de son entablement ont été incorporées dans le mur de fortification de l'Acropole. Le temple fut de nouveau endommagé (incendié) en 406 av. JC après l'achèvement de l'Erechthéion et ne fut jamais reconstruit. Il s'enfonça alors progressivement dans l'oubli et Pausanias, à l'époque impériale, n'en parle même pas. Des traces de l'autel du temple dédié à Athéna sont visibles sur le substrat rocheux, à l'est du bâtiment, et ses fondations en tuf encadrant un noyau central de calcaire gris local. Le vieux temple dorique avait six colonnes sur les côtés courts et douze sur les côtés longs. L'agencement intérieur était assez inhabituel. La partie orientale du temple était constituée d'un distyle pronaos avec ante et d'un naos divisé en trois nefs par deux rangées de colonnes. À l’intérieur du naos se trouvait la statue de culte en bois (xoanon) de la déesse Athéna. La partie est du temple se composait de trois salles dédiées à différents cultes : Poséidon-Erechthée, Héphaïstos et Boutes. Les frontons en marbre représentant la Gigantomachie sont exposés au musée de l'Acropole, ainsi qu'un sime à tête de lion et de bélier appartenaient probablement à ce temple. Les métopes, les corniches et les tuiles du toit étaient également en marbre, tandis que le reste du temple était construit en pierre calcaire. Le temple a été découvert en 1885 et seules les fondations de son côté sud, vers l'Erechthéion, sont aujourd'hui visibles, ainsi que deux bases de colonnes en pierre provenant du temple géométrique.
Arrhephorion C’est un petit bâtiment carré où vivaient les Arrhephoroi, ces jeunes femmes qui tissaient les péplos de la déesse pour la fête des Panathénaïques et participaient aux rituels d'initiation. Proche de l'Erechthéion, on voit nettement les fondations en tuf.
Le rocher sacré était dédié à la déesse Athéna mais ses pentes furent reprises par divers autres cultes. Un certain nombre de grottes situées sur le versant escarpé nord étaient utilisées comme sanctuaires et étaient accessibles par un péripatos, ou chemin, long d'un kilomètre, qui entourait le rocher jusqu'au versant sud avec ses nombreux sanctuaires et autres monuments importants.
Versant nord Les premières traces d'utilisation du versant nord remontent à la fin du Néolithique (3500-3000 av. JC) avec 22 puits peu profonds creusés dans la partie nord de l'emplacement actuel de la Clepsydre. Une époque de gloire particulière est observée à la fin de la période hellénique (du XVe au début du XIVe siècle av. JC). Dans la seconde moitié du XIIIe siècle av. JC, le rocher est muré pour la première fois avec la construction du mur Pelargiko. Outre la protection qu'il assure, il vise à inclure dans ses limites la source d'Asclépios sur le versant sud et la source de la Clepsydre au nord, ainsi que les accès secondaires à l'Acropole et aux Sanctuaires, comme celui partant de la zone des Grottes Saintes, à l'est de la grotte de Pan. Une activité intense est également observée à l'époque classique. À Klepsydra, le premier bâtiment krinéen a été construit dans les années de Kimon (470-460 av. JC). Les grottes sont toujours utilisées, sur la base de tablettes inscrites trouvées dans la grotte d'Apollon Hypacraios (bas-reliefs votifs). À l’est se trouve la grotte de Zeus. La grotte la plus orientale était dédiée à Pan. Dans la même période, nous avons également la première confirmation, basée sur des données de fouilles, de l'utilisation du sanctuaire d'Aphrodite et d'Éros, à une courte distance en dessous de l'angle nord-est de l'Erechthéion, qui est relié à la fête de l'Assomption. Dès le 1er siècle après JC et des transformations radicales sont menées dans la zone du Sablier en raison des éboulements successifs du rocher. Lors des travaux de fortification de l'époque romaine tardive, un couloir voûté souterrain fut créé depuis les Propylées jusqu'à Klepsydra, comme seule voie d'accès. Entre le Xe et le XIe siècle la chapelle des Saints Apôtres a été fondée à l'endroit de la source, source restaurée au milieu du XIIIe siècle par les De LaRoches pour être abandonnée pendant l'occupation turque. La route médiévale, reliée à cet endroit à la Promenade, mène vers l'est à l'église d'Agios Nikolaos ou Seraphim, probablement construite sous la domination turque (1458-1687). Lors de la construction de la muraille d'Ypapanti (XVIIIe siècle), une partie fut transformée en bastion, appelée Dapia du Lion. Pausanias mentionne aussi l'existence d'un temple d'Aphrodite aux Jardins.
Peripatos Les accès secondaires à l'Acropole et aux monuments du versant nord partent de Peripatos, la route périphérique des parties inférieures de l'Acropole. Une inscription du IVe siècle av. JC, gravée dans la roche, témoigne de sa longueur totale de cinq stades et 18 pieds (environ 1 100 mètres). En face de la cour du Sablier, la Promenade rencontre la route des Panathénaïques. De l'est du rocher portant l'inscription Peripatos commence une rampe naturelle, l'Ascension Nord-Est, qui s'est formée au cours des années mycéniennes. Deux sanctuaires secondaires, dit oriental et moyen, ont également été mis au jour, mais leur identification n'a pas été possible.
Klepsydra La source naturelle la plus célèbre et la plus importante du Rocher Sacré, Klepsydra, est située au sud de Peripatos. Dès le Néolithique, elle offrait son eau en abondance, puisée aux puits par les habitants. Son nom le plus ancien était Embedo, du nom de la nymphe vénérée dans la région. Elle a ensuite été rebaptisée Klepsydra en raison du fait qu'elle volait une partie de ses eaux pendant les mois d'été et que ces eaux étaient transportées par une veine souterraine jusqu'au port athénien de Faliros. La première fontaine a été construite à l'époque de Kimon (470-460 av. JC) et se composait d'un réservoir rectangulaire doté de becs d'alimentation en eau. Parallèlement, une grande cour pavée a été aménagée devant la fontaine, mais son usage n'a pas été précisé. Des effondrements de roches à l'époque romaine ont bloqué la source et pour cela, un puits protégé par une structure voûtée a été ouvert plus tard. Dans les années chrétiennes, la source était transformée en un petit temple, connu sous le nom des Saints Apôtres en marbre. Pendant les années de la Révolution grecque, Klepsydra fournissait de l'eau potable aux combattants grecs, rejoignant un bastion construit par Ulysse Androutsos.
Pelargiko Les sanctuaires étaient situés dans les limites du mur dit de Pelargiko, érigé lors des travaux de la première fortification de l'Acropole. Sa caractérisation le rapprochait des Pélasges installés sous l'Acropole. En plus de la fortification fournie par le Pelargiko, il était prévu d'inclure les sources d'eau potable bien connues, comme la Clepsydre sur le versant nord. Des réformes radicales ont été faites à partir de 1 siècle ap. JC en raison d’éboulements successifs.
Grottes sacrées À l'ouest se trouve la zone des grottes sacrées, probablement reliée à la grotte avec la fontaine mycénienne par un tunnel creusé dans la roche. La grotte la plus orientale était dédiée à Pan, dont le culte fut établi à Athènes en 490 av. JC après la bataille de Marathon, pour le remercier de son assistance. Des niches ont été creusées dans sa surface pour recevoir les offrandes. Elle est tripartite et sa partie orientale a été remaniée au Ve siècle ap. JC en chapelle d'Agios Athanasios dont des traces de fresques sont conservées dans les niches. L'identification du sanctuaire de Pan s'appuie sur les témoignages d'Euripide et de Pausanias ainsi que sur la découverte d'un relief votif dans la zone. De cet endroit commence l'élévation mycénienne qui mène à l'Acropole. La grotte juste après a été identifiée au sanctuaire de Zeus Olympien, culte identifié sur base des interprétations de Thucydide et Strabon, et utilisé principalement à partir du Ve siècle av. JC. La dernière grotte à l'ouest, celle d'Apollon Hypoakraios, était probablement utilisée dès la fin de l'âge du bronze (XIIIe siècle av. JC) et est directement lié aux mythes généalogiques concernant l'autochtonie des Athéniens. Ici, selon la tradition, Apollon s’unit à la fille d'Érechthée, Creusa, et de cette union naquit Ion, l'ancêtre des Athéniens. Le sanctuaire a été identifié après la découverte de plaques votives en marbre. Dans l'une des niches creusées dans la roche, une inscription du IIIe siècle ap. JC est conservée. Un creux à l'ouest des grottes, avec une surface sculptée en forme de plate-forme, servait de zone d'observation pour la procession des Panathénaïques.
Grotte d’Aglauros La plus grande grotte de la ville (22 m d'est en ouest, entrée de 14 m) domine le versant oriental de l'Acropole. La découverte, en 1980 dans une zone à l'est de la grotte, d'une stèle inscrite en 247/6 ou 246/5 ??av. JC avec un décret dans lequel le Démos athénien honore Timokrite, prêtresse de la nymphe Aglauros, a conduit le fouilleur G. Dontas à situer le sanctuaire d'Aglauros dans cette zone, tandis que les recherches jusqu'alors le reliaient à une grotte du versant nord. Cette identification, même si elle n'est pas unanimement acceptée par la communauté scientifique, a amené de nombreuses personnes à revoir leur vision de la topographie de l'Athènes antique, en particulier de l'emplacement des sanctuaires et autres bâtiments importants. Selon Hérodote, c'est à partir de là que les Perses envahirent l'Acropole en 480 av. JC. Aglauros était la fille du roi mythique Cécrops et c'est elle qui a sauté de l'Acropole pour sauver Athènes d'un siège prolongé. C'est dans son sanctuaire que les éphèbes athéniens, dès l'âge de 18 ans, venaient en tenue de guerre et prêtaient serment de loyauté et de défense envers la mort des « saints et fidèles », imitant l'exemple de la Nymphe.
Fontaine mycénienne Elle est située à 40 mètres à l'intérieur d'une fente naturelle créée lors de l'effondrement d'une grande partie du rocher de l'Acropole. On ne pouvait y accéder que par un escalier caché et gardé, partant du coin nord-ouest de la Maison des Arréphores. L'escalier est lié par certains chercheurs, sur base de la description de Pausanias, à la fête de l'Arriphoria et est considérée comme le point de descente des jeunes filles d'Arriphoria du Rocher Sacré jusqu'au Sanctuaire d'Aphrodite et d'Eros. Situé dans la fente, il se composait de huit sections. Les deux sections supérieures menaient à l’entrée de la grotte et avaient des marches en bois encastrées dans la roche. Les autres sections étaient constituées de dalles de pierre. A la fin de la huitième section, une tranchée en forme de puits de 8 m de profondeur a été creusée, de 2m de largeur dans la partie haute et 4 dans la partie basse où se trouve une cavité de collecte de sédiments. L'eau était pompée à l'aide de pots. Les poteries recueillies lors des fouilles ont montré que la construction de la fontaine remonte à la fin du XIIIe siècle av. JC.
Sanctuaire d'Aphrodite et d'Éros À une courte distance au-dessous de l'angle nord-est de l'Erechthéion, le sanctuaire à ciel ouvert d'Aphrodite et d'Éros a été identifié en 1931 par l'archéologue américain Oscar Bronner sur la base de deux inscriptions taillées dans la roche. L'une fait référence à la fête d'Eros le quatrième jour du mois de Mounichion, vers la fin du printemps, et la seconde nomme la déesse Aphrodite. Les fouilles du Sanctuaire ont mis au jour diverses découvertes : des fragments de statues en marbre et des sculptures votives, placées dans des niches creusées dans la roche, ainsi que des vases et des figurines en argile. Les plaques sculptées représentant les organes génitaux masculins et féminins sont caractéristiques. Le culte d'Aphrodite et d'Éros, en tant que divinité de la reproduction et de la fertilité, aurait eu lieu dans un espace en plein air (sur la terrasse), devant les niches, où une rampe menait au « Peripatos ». Certains savants relient le sanctuaire à la fête de l'Arréphorie, dont l'ancien voyageur Pausanias (IIe siècle ap. JC) nous donne une description. Lors de cette fête, des jeunes filles athéniennes apportaient les offrandes tacites (secrètes) de l'Acropole à la déesse Athéna, en passant la nuit par un passage souterrain caché pour atteindre le sanctuaire.
Eglise d'Agios Nikolaos ou Seraphim Elle fut probablement construite durant la première période de domination turque (1458-1687) et est du type à croix inscritinscrite avec une coupole soutenue par quatre colonnes monolithiques avec des bases et des chapiteaux de l'ordre ionique en deuxième utilisation. Son sol était pavé de dalles de pierre. L'entrée centrale de l'église présente un encadrement en pierre à décor en relief, récemment restauré, et possède comme toutes les autres ouvertures, des arcs brisés. Le bas-côté sud (sacristie), couvert de voûtes d'arêtes, est conservé. Dans sa niche se trouvait une peinture murale avec le symbole de la croix. Dans l'angle sud-ouest de l'église principale, on peut voir une ancienne niche d'angle de type turc et à configuration "stalactite". Malgré des modifications et des ajouts plus récents, certaines parties de sa construction murale conservent un système de briques avec des pierres sculptées entourées de briques minces et de plâtre épais. A l'origine, l'église était le catholicon d’un petit monastère dont sont conservés, immédiatement à l'ouest, la citerne, les réservoirs d'eau, la fontaine et la cour. Les salles voûtées du côté sud-ouest faisaient partie d'une colonnade aujourd'hui en grande partie disparue. Au XVIIIe siècle, une section du mur de fortification Ypapanti a été construite, en contact avec le côté oriental de l'église, qui a été transformée en bastion sécurisant la porte nord du mur, le célèbre « Bastion du Lion ».
Versant sud Le versant sud de l'Acropole fut dès l'origine un pôle d'attraction pour les habitants d'Athènes en raison de son relief, de sa protection naturelle et de l'existence de sources d'eau potable. Depuis les temps archaïques, la création d'importants sanctuaires et bâtiments théâtraux lui a donné une grande signification religieuse, culturelle et spirituelle. Les plus anciennes traces de présence humaine, datant de la période néolithique (IVe millénaire av. JC), ont été retrouvées à l'ouest de l'Asklepieion et dans la grotte au nord du théâtre de Dionysos. À l'ouest de l'Asclépieion, un tumulus préhistorique, probablement de l'époque helladique moyenne (1900-1600 av. JC), a été fouillé à la fin du XIXe siècle. Au nord de la Stoa d'Eumène ont également été découverts des puits de la période helladique tardive (1600 - 1050 av. JC). La source construite à l'époque archaïque sur la terrasse naturelle, où plus tard fut fondée l'Asclépiéion et le temple archaïque de Dionysos dans le sanctuaire de Dionysos Eleftthereus constituaient les premières constructions découvertes de la période archaïque. La formation d'une zone circulaire légèrement au nord du temple, pour l'exécution de la danse d'adoration en l'honneur du dieu, est contemporaine (seconde moitié du VIe s. av. JC). Cet espace prit progressivement la forme du Théâtre de Dionysos où étaient « enseignées » les œuvres des grands dramaturges de l'Antiquité. Au Ve s. av. JC, une galerie de quatre salles a été érigée dans la partie la plus occidentale de l'Asklepiion, considéré comme le premier bâtiment du sanctuaire, ainsi que le l'Odéon de Périclès, à l'est du Théâtre de Dionysos. Au IVe s. av. JC, dans la partie orientale de l'Asclépiéion, le temple d'Asclépios ainsi que l'autel et la stoa dorique au nord ont été construits. Vers 330 av. JC, sous le règne de l'archonte Lykourgos, le sanctuaire et le théâtre de Dionysos furent complètement terminés. C'est probablement de cette époque que datent le temple postérieur de Dionysos, avec l'autel à l'est, et la stoa dite dorique dans la partie nord du sanctuaire. En même temps, le théâtre acquiert ses dimensions et sa forme monumentales. Vers 320 av. JC, les monuments chorégiques de Thrasyllos, au nord du théâtre, et de Nikias à l'ouest de la cavea du théâtre, furent ajoutés. Au IIe siècle av. JC, dans la zone située à l'ouest du théâtre de Dionysos, fut érigée la Stoa d'Eumène, offerte à la ville par le roi de Pergame, Eumène II. Au IIe siècle ap. JC, à l'extrémité ouest du site, Hérode d'Atticus fit construire le magnifique Odéon qui porte son nom, en mémoire de son épouse Régille. La prédominance du christianisme a entraîné des changements importants sur le versant sud de l'Acropole. Aux Ve-VIe siècles, presque toute la zone de l'ancien Asclépios était occupée par la basilique paléochrétienne à trois nefs des Aghioi Anargyroi, dans la construction de laquelle le temple d'Asclépios, son autel et la majeure partie de la stoa dorique du sanctuaire d'Asclépios et la stoa romaine furent incorporés. Une autre basilique paléochrétienne fut construite au milieu du même siècle dans le parodos oriental du théâtre de Dionysos. Quelques siècles plus tard, au XIe ou XIIe siècle, un peu plus à l'est de la basilique déjà détruite, fut construite l'église Saint-Georges l'Alexandrin détruite pendant la Révolution grecque. Au XIIIe siècle, le mur de fortification dit de Rizocastro fut construit autour de la base de l'Acropole. La partie de la muraille allant de l'Odéon d'Hérode d'Atticus au théâtre de Dionysos, dit bastion de Serpentze, fut maintenue durant la première phase de la domination turque (1456-1687). Il semble que dans ces années-là le versant sud de l'Acropole ait été réaménagé car il était resté désert pendant la domination franque. En 1778, toute la zone du côté sud fut entourée par le mur Hasekis. À cette époque, les monuments de la région étaient déjà recouverts d'énormes remblais. Seule la colonie développée pendant la domination turque à la limite sud-est de la région a continué d'exister dans les années qui ont suivi. Dans les années 1960, les bâtiments de la colonie ont été progressivement expropriés et démolis, s'étendant vers l'est jusqu'à la rue Thrasyllos et vers le sud jusqu'à la rue Dionysiou Areopagitou.
Chapelle d'Agia Parskevi À une courte distance du coin sud-est de l’enceinte du sanctuaire de Dionysos se trouvent les ruines de la petite chapelle à nef unique avec un sol constitué d’éléments anciens réutilisés et des traces de fresques sur les murs. Elle est représentée pour la première fois sur un plan de l'ingénieur vénitien Verneda en 1687. Elle compte trois phases de construction depuis la fin des années byzantines jusqu'en 1860. Probablement détruite lors du siège de l'Acropole en 1827, l'abside du sanctuaire a été redécouverte en 2001. Vers 1860, un petit naydrium a été construit, en souvenir des précédents, détruit en 1961 lorsque la colonie a été expropriée. Aujourd'hui, la seconde phase du XVIIe siècle est visible.
Sanctuaire de Dionysos Eleftherios Le sanctuaire, avec le théâtre au nord, occupe la partie orientale du versant sud de l'Acropole et constitue le premier complexe monumental que le visiteur voit en entrant dans le site par l'entrée centrale, à La rue Thrasyllos et la rue piétonne de Dion. Areopagitou. Il a été fondé au VIe siècle av. JC, à l'époque du tyran Pisistrate ou de ses fils, qui introduisirent le culte de Dionysos à Athènes de Béotie, célébré chaque année au mois d'Elafivolion (fin mars / début avril) par la Megala ou Aste Dionysia, la fête la plus brillante en l'honneur du dieu. Les vestiges des bâtiments du sanctuaire au IVe siècle av. JC conservés aujourd’hui sont les deux temples de Dionysos, l'autel du culte, un portique et le mur de l'enceinte qui entourait la mosquée, avec le propylon dans sa partie orientale. Dans la seconde moitié du VIe s. av. JC, le temple « archaïque » de Dionysos fut érigé et abritait le bateau du dieu transféré de Béotie. De style dorique, le temple avait probablement deux colonnes entre pilastres sur sa façade (distylos en parastasis). Aujourd'hui, seule une partie des fondations des murs nord et ouest, en calcaire de l'Acropole, subsiste. Sa superstructure devait être en pierre de taille comme le montrent les éléments architecturaux découverts lors des fouilles du monument. Un peu au nord du temple, une zone circulaire était formée pour la célébration des événements religieux en l'honneur du dieu, regardés par les fidèles assis sur le versant de la colline. Ce premier « orchestre » et la formation qui en a résulté ont constitué le noyau du Théâtre dionysiaque. Au sud de l'ancien temple toujours en activité, un nouveau est érigé dans la seconde moitié du IVe siècle av. JC (selon la poterie découverte) et qui abrita la statue chryséléphantine du dieu, œuvre d'Alcamène. Le temple aurait été de style dorique, avec un fronton à quatre colonnes probablement ajouté plus tard. Aujourd'hui, seules les fondations du temple et le socle de la statue de culte subsistent. Au sud-est du temple, les fondations de l'autel ont également été conservées. Au nord, le sanctuaire était délimité par une stoa d'environ 62 m de long et 8 de large, qui était très probablement de style dorique et à un seul étage. La stoa remonte à la période de rénovation du sanctuaire par le souverain d'Athènes Lycurgue (vers 330 av. JC). Le sanctuaire était entouré sur ses autres côtés d'une enceinte en pierre dont des parties sont conservées au sud et à l'est. À son angle sud-est, ce mur forme un renfoncement afin de contourner un petit sanctuaire préexistant. Dans la partie orientale de l'enceinte se trouvait le propylon du sanctuaire où se terminait la rue des Trépieds. Aujourd'hui, on peut voir ses fondations récemment découvertes.
Théâtre de Dionysos Eleftthereos (*/**) Les vestiges du théâtre, en relation spatiale et symbolique directe avec le sanctuaire homonyme, dominent la partie est du versant. Le site a été associé à la naissance et au développement du théâtre et à la création du théâtre en tant que création artistique et architecturale, l'une des réalisations essentielles de la culture grecque antique. Ici, les pièces les plus significatives des grands dramaturges, Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane et Ménandre ont été mises en scène, non seulement éduquant le public athénien de multiples manières, mais jouant également un rôle clé dans la redéfinition continue de l'identité du citoyen athénien en tant que citoyen athénien, un membre de la constitution démocratique, et incarne jusqu'à ce jour un héritage intellectuel pour l'humanité entière. La disposition circulaire du théâtre athénien, entièrement construit en pierre, et sa construction sur un terrain en pente, en font le prototype de l'architecture théâtrale, puisqu'il a pris cette forme pour la première fois à Athènes en 350 av. JC puis a servi de modèle pour toutes les autres structures de théâtre. Bien que le théâtre ait subi de graves dommages, des changements d'utilisation, le pillage de ses matériaux et son enfouissement de nombreux siècles sous d'épais dépôts, son souvenir est resté vivant à travers les siècles dans les œuvres survivantes du drame classique. Depuis sa découverte en 1862, ses phases de création et de construction ont été étudiées par un grand nombre de scientifiques de renommée internationale. La plus grande partie des ruines conservées, y compris les conversions et modifications ultérieures, appartiennent à la rénovation monumentale du théâtre de 350 à 320 av. JC, au cours de laquelle il a été reconstruit en pierre, ainsi que les réalisations de l'époque de Périclès. La création de l'espace théâtral est directement associée à l'implantation du culte de Dionysos Eleuthereus au pied du versant. La tradition raconte que le culte aurait été importé de la ville d'Eleftheri, à la frontière entre l'Attique et la Béotie, très probablement par le tyran Pisistrate, entre 560 et 530 av. JC. Ceci est corroboré par la première découverte archéologique dans le sanctuaire, à savoir une partie d'un fronton avec représentation de satyres et de nymphes datant de cette période. C'est à cette époque qu'a été instituée la grande fête populaire des Dionysies urbaines, célébrée avec une splendeur particulière chaque année fin mars/début avril, au mois d'Elafivolion. Les quelques références des sources antiques aux célèbres ikria (échafaudages en bois pour les gradins) du théâtre et à leur effondrement survenu au début et au milieu du Ve s. av. JC, conduisit à la conclusion qu'à l'époque des grands dramaturges, le théâtre était fait de bois et que les sièges étaient disposés sur de hauts échafaudages qui n'étaient pas toujours sûrs du point de vue statique. Cette phase du théâtre, avec d'éventuels changements ou altérations, couvre la période allant de la fin du VIe s. av. JC à 350 av. JC et la construction du nouveau théâtre monumental en pierre. Jusqu'à récemment, le manque de découvertes archéologiques a conduit de nombreux chercheurs à conclure que le théâtre était une structure temporaire pour laquelle aucune preuve archéologique n'aurait été conservée. Cependant, des fouilles à petite échelle ont fourni les premières preuves fiables de l'existence du théâtre en bois : des trous de section rectangulaire dans lesquels étaient encastrés les poteaux d'échafaudage de l'ikria, montrant que le théâtre en bois était bien une installation permanente. De la fin du VIe au milieu du Ve s. av. JC, la surface plane de l'orchestre constituait le centre des représentations théâtrales, tandis que les bancs en bois, éventuellement disposés en forme de pi autour de l'orchestre, étaient étagés sur une « forêt » dense d'ikria. Dans cette phase décisive du développement des genres dramatiques et surtout tragiques, l'espace scénique était probablement indiqué par des éléments mobiles ou des constructions brutes. Vers le milieu du Ve s. av. JC, les tragédies subissent de grands changements dramaturgiques et ont besoin d’un bâtiment de scène permanent comportant trois portes et un équipement théâtral. A l'époque de Périclès, un vaste programme de rénovation du centre religieux et culturel du versant sud avait été lancé, mais, en raison des difficultés financières que connaissait Athènes à cause du déclenchement de la guerre du Péloponnèse (431-404 av. JC), la construction du nouveau théâtre n'a pas abouti. Des sections de sièges rectangulaires en pierre portant des inscriptions sont associées à la rénovation de la première rangée de sièges en bois destiné aux dignitaires (prohedria). À en juger par les éléments de construction comparatifs du Ve s. JC ainsi que des preuves épigraphiques, le premier bâtiment permanent de la scène à la seconde moitié du Ve s. av. JC, était composé de fondations en pierre et de murs en briques plâtrées, renforcés de bois et présentait de riches éléments scéniques face au spectateurs. La célèbre machinerie théâtrale était un dispositif fixe à deux pieds soutenu par une solide fondation en "T" dans la partie intérieure arrière de la scène. La construction du premier théâtre monumental en pierre d'Athènes a été rendue possible vers 350 av. JC, suite à l'amélioration des finances publiques de la ville. Il s'agissait d'une entreprise technique gigantesque nécessitant des travaux de terrassement massifs, le traitement d'énormes quantités de pierre et une expertise technique de haut niveau. La conception architecturale du nouveau théâtre, avec le koilon (creux) semi-circulaire, les 67 trônes de marbre inscrits de la Prohédrie, l'orchestre circulaire et les scène et paraskenia en marbre, a servi de modèle pour l'évolution de toutes les structures théâtrales à travers les âges. Une particularité du théâtre athénien était la présence d'un seul et large diazoma (passage) faisant partie de l'ancienne route Peripatos entourant l'Acropole. La capacité du théâtre variait entre 17 000 et 19 000 spectateurs. À la fin de l'époque hellénistique, des changements ont lieu à la scène (ajout d'une colonnade sur la façade scénique, peut-être l’ajout d'un deuxième étage, réduction de la saillie de la paraskenia). Suite aux destructions infligées par Sylla en 86 av. JC, de nouveaux propylées ioniques en marbre ont remplacé, sous le règne de l'empereur Auguste, les anciens piliers en bois. Sous le règne de Néron, en 61/2 ap. JC, le bâtiment de la scène fut reconstruit conformément au scaenae romain introduisant un proskenion (pulpitum) profond et bas et une façade monumentale à deux étages. Le théâtre entre dans une nouvelle période glorieuse sous l'empereur philhellène romain Hadrien (117-138), élu archonte (seigneur) d'Athènes. Il fut deux fois acteur (agonothète) dans les jeux dionysiaques (en 125 et 132) en finançant la grande fête et fut honoré sous le nom de Neos Dionysos (Nouveau Dionysos). A cette époque, des changements furent apportés au koilon : treize statues en bronze de l'empereur furent installées dans les parties basses des kerkides, des rangées supplémentaires de trônes furent ajoutées à la section centrale du koilon à un niveau supérieur, tandis qu'une plate-forme surélevée (theoreion) fut construite dans la kerkis centrale pour le trône en métal (bronze ou doré) d'Hadrien. Les inscriptions des trônes de marbre des Prohédria furent à nouveau gravées et des titres de prêtres de nouveaux cultes furent ajoutés. Après les graves dommages qu'Athènes a subis par la tribu barbare des Hérules en 267, l'apogée finale du théâtre est attestée par la conversion de l'avant-scène romaine de Vima (IVe s. ap. JC) avec des matériaux provenant de monuments antérieurs, principalement de l'autel d’Hadrien. Le nom de son dédicataire Phèdre, archonte d'Athènes, est mentionné dans une inscription conservée in situ d'où il ressort que le théâtre continua à accueillir des fêtes dionysiaques dans le cadre de rassemblements publics, jusqu'en 529, époque où Justinien ferma les écoles philosophiques d'Athènes. Lorsque le théâtre passa aux mains de la nouvelle religion chrétienne, la construction de la basilique paléochrétienne dans le bas-côté oriental (VIe s.) et d'autres conversions importantes témoignent du changement permanent dans l'utilisation du monument qui, pendant mille ans, était associé au profond pouvoir socio-politique du théâtre et contribuait à l'impact intellectuel de la ville d'Athènes sur l'ensemble du monde gréco-romain.
Monument chorégique de Thrasyllos (-) Au nord et au-dessus du théâtre, les vestiges du monument chorégique de Thrasyllos (320/19 av. JC) sont conservés, sur le « katatome » du versant sud. Ce grand escarpement artificiel de la roche a été égalisé verticalement lors de la construction du théâtre de Dionysos. Les évidentes traces de tailles dans la roche font penser que plusieurs monuments chorégiques ont été érigés mais aucune trace n'en a été préservée. Au nord du monument chorégique de Thrasyllos, près du mur sud de l'Acropole, dominent deux colonnes de l'époque romaine, sur lesquelles s'appuyaient également des trépieds de sponsors. Le monument chorégique de Thrasyllos consistait en une façade en marbre construite devant une grotte naturelle. Pausanias y fait indirectement référence, nous informant qu'une représentation d'Apollon et d'Artémis massacrant les enfants de Niobé décorait son intérieur. Sa façade se composait de deux ouvertures de portes, avec une ante et un pilier central, une architrave dorique à guttae continue, une frise ionique et une corniche qui soutenait les bases des trépieds chorégiques. La frise est décorée d'une seule couronne de feuilles de lierre au milieu, trophée du vainqueur des concours de théâtre, et de dix autres couronnes d'olivier. Une inscription, documentée par les inscriptions chorégiques survivantes, indique la modification de la partie supérieure du monument et la mise en place de deux trépieds supplémentaires par le fils de Thrasyllos, Thrasyklès, victorieux du concours de théâtre à l'époque de l'archontat de Pythare ( 271/270 av. JC). L'usage religieux du monument à l'époque paléochrétienne est incontestable. Les voyageurs du XVIIe siècle attestent de l'existence dans la grotte d'une chapelle chrétienne en deux parties, du nom de « Panagia Spiliotissa » (Vierge Marie aux Rochers), dont des vestiges sont aujourd'hui conservés à l'intérieur de la grotte. L'état du monument sous la domination turque a été capturée par de nombreux voyageurs du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Comme en témoignent tous ces dessins, une statue de Dionysos a remplacé le trépied central de Thrasyllos. Cette intervention remonte peut-être à l'époque romaine. La statue fut violemment enlevée en 1802 au nom de Lord Elgin et est aujourd'hui exposée au British Museum. Le monument de Thrasyllos, resté presque intact pendant plus de 2000 ans, fut finalement détruit en 1827, lors du siège de l'Acropole par les Turcs. Au milieu du XIXe siècle, alors que la Société Archéologique avait programmé la restauration du monument, une partie de son matériel architectural fut regravée et réutilisée lors des travaux de réparation de l'église byzantine de Soteira Lykodemou, aujourd'hui connue principalement sous le nom d'Église russe. Les dessins minutieux réalisés par J. Stuart et N. Revett lors de leur visite à Athènes en 1751-3, documentent la forme et les dimensions précises du monument antique et, avec les nouvelles mesures des parties survivantes, ont constitué la base du projet de restauration du monument initié en 2002.
Monument chorégique de Nikias À l'ouest de la route ascendante passant à l'ouest du sanctuaire de Dionysos, la fondation du monument chorégique de Nikias (319 av. JC) est conservée. Le monument avait la forme d'un temple avec six colonnes doriques en façade. La plupart de ses matériaux de construction ont été incorporés en 237 ap. JC à l'entrée de l'Acropole, à la porte dite de Beule. Il est encore conservé l'inscription de parrainage gravée sur les trois architraves centrales de la façade qui mentionne Nikias, fils de Nicodème, vainqueur en enseignant la danse des enfants sous l'archonte Neaichmos (320/19 av. JC). Le portique d'Eumenouis, construit 160 ans plus tard, respecte pleinement la position du monument de Nikias. Des éléments architecturaux dispersés lui appartenant ont été rassemblés dans le monument, placés en des points correspondant aux positions qu'ils occupaient dans la structure du bâtiment.
Stoa d'Eumenes (*) Les ruines de la Stoa s'étendent dans l'espace compris entre le théâtre de Dionysos et l'Hérodéion, au sud de l'andero d'Asklepiion et de la Promenade, sur un plateau artificiel qui s'est formé après que la zone ait été creusée de 9 m à l'est et 13 à l'ouest. Pour contenir les remblais de la Promenade au nord, il a fallu construire un solide mur de soutènement, renforcé par des contreforts reliés par une arcade. Le long de ce mur, dont les vestiges dominent aujourd'hui la région, a été construite la stoa. Elle fut offerte à la ville d'Athènes par le roi de Pergame, Eumène II (197-159 av. JC), vers 160 av. JC. Vitruve y fait référence en parlant de manière générale de la fonction des galeries qui étaient érigées à proximité des théâtres et servaient d'abri aux spectateurs dans des conditions météorologiques difficiles ou de lieux de stockage pour les décors du théâtre. Une partie de son mur nord, en calcaire dur avec des montants en marbre gris est conservée. L'ancien niveau du sol a été restauré, tandis que plusieurs bases des colonnes de la colonnade intérieure du rez-de-chaussée sont conservées. Le portique était à deux étages, long de 163 m et large de 17,65. La façade du rez-de-chaussée était formée par une colonnade avec 64 colonnes doriques, tandis qu'au milieu se trouvait une rangée de 32 colonnes de style ionique. A l'étage, il y avait deux colonnades, l’extérieure étant constituée d'"amphikiones" de style ionique et l’intérieure possédant des chapiteaux de type parchemin. Les deux étages étaient reliés extérieurement par deux escaliers aux extrémités du portique. L'escalier à son extrémité orientale était parallèlement à la Promenade. Les spectateurs de la partie basse du théâtre avaient accès au rez-de-chaussée du portique par le passage ouest. La Stoa d'Eumène a une forme très similaire à la Stoa d'Attale dans l'Agora antique d'Athènes. Comme le montre l'étude minutieuse des matériaux fragmentaires qui ont été conservés du portique, le bâtiment a été construit en grande partie à partir d'un type de marbre insulaire à partir duquel la plupart des bâtiments de Pergame ont été construits, alors qu'on ne le trouve pas dans d'autres bâtiments à Athènes. La plupart des éléments architecturaux du portique doivent avoir été construits à Pergame et transportés prêts à l'emploi à Athènes. Au IIe siècle, l'extrémité ouest de la Stoa était fonctionnellement reliée à l’odéon d'Hérode d'Atticus par un escalier. Le portique fut utilisé jusqu'au IIIe s. ap. JC, lorsqu'il fut détruit et ses matériaux utilisés dans la construction de la muraille romaine postérieure. Au milieu du XIIIe s., le mur de rempart nord du portique a été incorporé au mur de Rizokastro construit autour de la base du rocher de l'Acropole.
Asklepieion (-) Érigé en 420/19 av. JC sur une butte naturelle au nord de la stoa, le sanctuaire d'Asclépios en l'honneur du dieu Asclépios et de sa fille Hygie. est une initiative d'un citoyen athénien, Télémaque Acharnéas. La chronique de sa fondation est enregistrée sur le Monument de Télémaque, une colonne de marbre amphiglyphique inscrite avec un grand tronc, surmontée de peintures en relief représentant l'arrivée du dieu à Athènes depuis Épidaure et sa réception, par le fidèle Télémaque, dans le nouveau sanctuaire. Dans la partie occidental du sanctuaire se trouve un portique ionique (dernier quart du Ve s. av. JC) à quatre pièces servant de restaurant et d'hébergement autant pour les prêtres de l'Asklipieion que pour ses visiteurs, et dans la partie orientale le temple et l'autel du dieu, ainsi qu'un portique dorique à deux étages. Cette stoa (300/299 av. JC) de deux étages avec 17 colonnes doriques en façade a probablement servi d'abaton ou lieu d'incubation (enkoimeterion), dans lequel les patients étaient hébergés. Une source naturelle, connue sous le nom de « source sacrée », avait été incluse à son extrémité orientale. C’est une petite grotte à l'intérieur du rocher, dans laquelle se trouve une source, condition pour l'établissement de l'Asklepiion, puisque l'eau, avec son pouvoir purificateur et curatif, est un élément primordial du culte du dieu. À l'extrémité occidentale de la stoa, une pièce carrée avec une structure circulaire en forme de puits au centre était la « fosse sacrée ». C'était probablement là que se déroulaient les Héros, les sacrifices aux dieux et héros chthoniens, attestés par des épigraphes. Le sanctuaire était bordé, sur son côté ouest, par une enceinte avec un propylon, pour l'accès des visiteurs de l'ancienne rue de Peripatos. Selon des témoignages épigraphiques, le propylon a été rénové à l'époque romaine. Au sud du temple, une petite galerie et un propylon furent ajoutés à l'époque romaine afin de répondre aux besoins de la fréquentation toujours croissante des fidèles à l'Asklepiion. A la fin du Ve ou au début du VIe s., presque toute la zone du sanctuaire était occupée par une basilique paléochrétienne à trois nefs. Dans les années byzantines (XIe et XIIIe siècles), deux églises plus petites, à nef unique, remplaçaient la basilique, tandis que la dernière d'entre elles fonctionnait plutôt comme le catholicon d'un petit monastère. À l'ouest de l'Asclépieion, la fontaine archaïque (vers 520 av. JC, un des monuments les plus anciens de la région) est conservé. A l'ouest, les restes d'une fonderie du Ve-IVe s. av. JC sont conservés, aujourd'hui recouverts de terre pour des raisons de protection. Un abri a été récemment construit dans cette zone pour l'exposition et la protection des pièces inscrites de l'Asclépieion.
Odéon d’Hérode Atticus (***) Situé à l'extrémité occidentale du versant sud, en dehors de la zone clôturée du site archéologique, l'Odéon a été construit en 162 ap. JC, à la mémoire de son épouse Regilla. C’était le troisième Odéon construit à Athènes (après les Odéons de Périclès et d'Agrippa). C’est un théâtre semi-circulaire en marbre blanc d’un rayon de 38m et d’une capacité d’environs 5.000 personnes, relié au Théâtre de Dionysos par le portique hellénistique d'Eumène. La façade haute de 28m et large de 2,40m était massive. Le mur de la scène était largement décoré d’éléments architecturaux. Il a été détruit lors de l'invasion des Herules en 267, en même temps que la plupart des monuments de la ville. Dans la zone située juste au sud de l'Odéon, d'importants vestiges antiques ont été découverts parmi lesquels le sanctuaire en plein air de la Nymphe, avec de nombreuses découvertes de poterie, et des vestiges romains (*) dont des citernes.
A l'est du théâtre fut construit au milieu du Ve s. av. JC l'Odéon de Périclès, bâtiment carré hypostyle servant à organiser des concours musicaux. Peu de vestiges du monument ont été découverts. Au nord du monument de Nikias, s'étend l'imposante arche d'un mur de soutènement construit pour retenir les remblais au nord et la Promenade, la route périphérique de l'Acropole reliant le versant nord au versant sud. Sur le chemin menant à l'Acropole, notons encore l’église du XIXe siècle dédié à la Metamorphosis tou Sotiros et couronnée d'une coupole en forme de croix.
Dernière recommandation: l'Acropole est un grand seigneur, qui mérite une visite prolongée. Promenez-vous, laissez errer votre regard sur les quartiers populaires, la mer, Salamine, revenez aux monuments… Bref, prenez tout votre temps. La fin de l'après-midi semble l'heure idéale pour les jeux de lumière sur les marbres. Et s'il vous reste quelques heures avant de quitter Athènes, revenez-y.
Lorsqu'on fait face à l'entrée de l’acropole, sur la gauche (Nord-Ouest), de l'autre côté de la route, on peut grimper sur le sommet d’une petite colline, l'Aréopage (***), appelée aussi la colline d'Arès, d’où l'on jouit d’un beau point de vue sur la ville, les Propylées de l'Acropole et sur le vaste champ de fouilles de l'Agora hellénique. L’Aréopage est une colline rocheuse, au sommet aplani. C'est là que siégeait le Conseil de l'Aréopage, le plus ancien corps politique d'Athènes (jusqu'au Ve s.) et en même temps cour criminelle à l'époque classique. Il tient son nom du lieu où il se tenait : la colline consacrée à Arès, le dieu de la guerre. Dans la colline, une sombre caverne accessible par une fissure du rocher abrite le temple des Euménides. Des dieux et des héros légendaires convaincus de meurtre comparurent devant ce tribunal. La tragédie d'Eschyle les Euménides (c'est-à-dire les Bienveillantes, surnom donné après le procès aux Erinyes) dont Oreste est le héros, se déroule sur l'Aréopage. Le Conseil, dont les membres furent d'abord recrutés parmi les Eupatrides (nobles) puis à partir de Solon parmi les archontes sortis de charge, fut dépouillé de ses attributions politiques par Ephialtès et Périclès en 461 av. J.-C., mais il resta investi du contrôle de la constitution et des moeurs. La pierre de l'Outrage servait de siège à l'accusé tandis que la pierre du Ressentiment étant réservée à l'accusateur. Des installations du Conseil, il ne subsiste plus que des gradins rocheux et un cube isolé qui pourrait être l'autel d'Athéna Areia ou l'une des deux pierres évoquées d-dessus. Sur le bord nord de la colline se trouvent les vestiges de quatre maisons luxueuses des IVe-VIe siècles ap. JC, appelées « écoles philosophiques » et qui appartenaient peut-être à des sophistes. Au sud d'Aréopage, un quartier résidentiel de l'ancienne municipalité de Kollytos a été fouillé par l'Institut archéologique allemand dans les années 1890. Dans le parc de l'Aréopage, au pied de la colline, on peut encore voir les fondations d'une basilique à trois nefs consacrée justement à saint Denis l'Aréopagite. Au Nord-est se trouvent les restes d'une somptueuse maison romaine habitée du IIe au VIe s. et ordonnée autour d'une cour à péristyle ionique. A l'Ouest et au Sud nous avons une zone de maisons et d'ateliers (marbriers) des Ve et IVe s. précédant l'entrée sud-ouest de l'Agora.
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