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Musique et danses

 

La musique

Dès la mythologie et la préhistoire grecques, on constate une relation étroite des Crétois avec la musique et la danse. Des mythes très connus comme celui des Kourètes (dansant en frappant sur leurs boucliers pour couvrir le bruit des pleurs de Zeus), des œuvres d’art telles que le fameux sarcophage d’Agia Triada (on y trouve la première représentation d’une lyre à sept cordes) et des récits antiques témoignent clairement de l’importance considérable de la musique et de la danse, accompagnant tous les événements de la vie de la naissance au décès.

La tradition musicale crétoise a été fort influencée et est assez différente des autres. Les premiers exemples sont les "Pirichii", chansons de guerre chantées par les géants Kourites alors que lors du premier siècle post-chrétien, l'auteur de chansons Messodemos écrivait la musique crétoise. Les chansons crétoises les plus célèbres sont les "mantinades", chansons accompagnées de lyre et de luth. Le chanteur ajuste sa chanson en fonction de la circonstance et les mantinades passent des chansons d'amour aux chansons satiriques, historiques, ou sociales. Les maîtres de la rime sont en concurrence pour être le meilleur, décidé par les vers qui auront le plus de succès et qui seront salués avec le plus d’enthousiasme de la part des assistants. Une autre catégorie importante des chansons crétoises inclut les chansons historiques relatant des faits historiques s'étant déroulés à travers l'île, félicitant l’héroïsme et la bonne volonté crétoise de combattre.

 

Parmi les chansons régionales on a le "rizitika", chanté en Crète occidentale. Elle porte ce nom parce qu'elle provient du pied ou des "racines" (rizes) du Lefka Ori. Il y a deux types de rizitika : les chansons de "table" (tragoudia tis tavlas), chantées sans instruments de musique aux fêtes et lors de dîners, et les "chansons de la route" (tragoudia tis stratas), chantées par des voyageurs le long du chemin. À la différence des mantinades, les rizitika ne sont pas improvisés en exprimant un état émotif, mais sont le résultat d'une longue tradition issue des époques antiques. Ce sont des chansons lentes à caractère narratif, ayant notamment pour thèmes le mariage, la mort, des événements et des personnages historiques.

 

Les mandinada sont des distiques qui riment et qui ont généralement pour thème l'amour. Souvent accompagnées de lyra et de luth, parfois de violon et de guitare, elles sont improvisées sur le champ et les chanteur sont appelés rimadoris. Le mirologia est quant à lui le chant du deuil.

 

Lyra

L'instrument de musique le plus caractéristique de la tradition crétoise est la "lyra" (lyre), instrument à trois cordes avec un petit arc, semblable au violon-cintré. Elle apparut vers le XVIIème siècle et sa forme initiale était évidemment assez différente de celle d’aujourd’hui conçue pour la première fois en 1940 (par le luthier réthymniote Manolis Stagakis). La lyra piriforme que l’on voit encore de nos jours était accompagnée autrefois par un boulgari, puis par un luth, la "lagouto" crétoise, sorte d’instrument à huit cordes comme une guitare dont l’usage a finalement prévalu. Les joueurs crétois de lyre, autodidactes dans leur majorité, improvisent et chantent les mantinades crétoise en les ajustant en fonction de l'occasion.

D'autres instruments traditionnels sont l'"outi", l’"askobandoura", sorte de cornemuse, et le "chabioli", instrument à vent joué par les bergers, seul ou accompagné de l'askobandoura.

 

Les danses

Parallèlement à la musique traditionnelle et aux chansons, les Crétois ont développé l’art de la danse dont les racines doivent remonter à l’époque minoenne. Les danses traditionnelles crétoises, constituant une expression du courage et du dynamisme du caractère crétois, ont été fortement influencées par l'histoire désordonnée de l'île. Les tours du "Siganos" sont réminiscences des convulsions de Theseus dans le labyrinthe. Les danseurs ont leurs bras entrelacés au niveau des épaules et font de petit pas. Lorsque le joueur de lyre accélère, la danse devient rebondissant et le "Pendozalis", la danse crétoise la plus célèbre, commence. Les danseurs dansent en cercle ouvert, s’éloignent l'un de l'autre et exécutent beaucoup de sauts spectaculaires. "Sirtos" ou "Chaniotikos" est dansé sur différents chemins de ville en ville et est une variation du "Sirtos" du continent Grec. "Sousta" est une danse rythmique et avançante dansée par des hommes et des femmes se faisant face. La sousta, vive et amoureuse, se danse par couples et presque sur la pointe des pieds. Les hommes dansent également le "Kastrinos" ou "Maleviziotis" en cercle ouvert. Celle-ci est dansée lors de foires et d’événements locaux. Nous pouvons être sans don particulier mais de bonne volonté et nous apprendrons rapidement le “sirtaki”, danse du continent. Mais l’acrobatique “Pentozali” crétois qui procède par bonds et presque par sauts périlleux, nous restera toujours étranger. La danse crétoise est un don du ciel, exécutée par d’habiles Crétois encore vêtus de l’étonnant costume traditionnel.

 

Pentozali

Le Pentozali est la danse crétoise par excellence. Acrobatique, c'est une succession de bonds voir presque de sauts périlleux.