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KRITSA

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Evaluation : **

Remarque : Un peu moins beau que sur les photos, c'est un lieu touristique (magasins...) mais agréable quand même. Je n'ai pas visité l'intérieur car fermé à 15 heure !

Construite en amphithéâtre sur une colline à 11 km au Sud-Ouest d'Agios Nikolaos, Kritsa est une des villes les plus pittoresques de Crète (même si elle le devient de moins en moins). Des personnes y maintiennent les vieilles coutumes crétoises et les traditions. Cette ville est considérée comme un des centres les plus importants du folklore crétois et de l’art du tissage. On y trouve le musée historique et folklorique de Kritsotopoula. A 4 km au nord de la ville, on trouve les ruines de l’antique ville grecque "Lato Etera" (l'"autre" Lato) dont le port était "Lato pros Kamares" à Agios Nikolaos.

A 1 km du village (lorsqu’on vient d’Agios Nikolaos, sur la droite juste avant d’arriver à Kritsa), à l’endroit nommé "Logari", on trouve un monument byzantin datant du XIVe siècle et une église blanche à trois nefs munies de très belles fresques byzantines (parmi les plus belles de l'île) dédiées à Marie et à Anne, sa mère : L’église de Panagia Kera. Son architecture est complexe avec une coupole centrale et trois nefs, dont la plus ancienne serait du XIIIe s. Ses fresques, en partie restaurées, datent des XIVe et XVe s. Ces peintures créto-byzantines expriment une très grande tristesse et souvent même du tragique. Les scènes ne se suivent pas chronologiquement et il est parfois difficile de les interpréter car l'art l'emporte vite sur le sens. Les fresques de la coupole sont aujourd'hui illisibles. La nef nord, consacrée à Saint Antoine, fut rajoutée à l'édifice au début du XVe s. L’église est installée dans un beau décor et est entourée de grands cyprès. Elle est ouverte de 8 h 30 à 15 h (9 h-14 h le dimanche) et son entrée est payante. Les photos y sont interdites.

Jules Dassin a tourné à Kritsa certaines scènes de son film « Celui qui doit mourir », tiré d’un roman de Kazantzakis.

L'église à nef unique d’Agios Ioannis (Saint Jean-Baptiste) est située dans le cimetière de Kritsa et possède des fragments de fresques en 1359-1360 peintes aux frais d'Ioannis Skordilis. Le mur ouest présente un intérêt particulier pour la représentation de la seconde venue, où parmi les pécheurs, nous pouvons discerner des évêques de l'Église catholique romaine.

L’église à nef unique d’Agios Giorgos à Kavousiotis, mérite également une visite. Située à la sortie de Kritsa sur la route de Kroustas, à la position Kavoussi à gauche après le pont, elle est décorée de fresques partiellement conservées datant du début du XIVe siècle. Extérieurement, elle conserve un arcosolium (tombe voûtée de l'époque vénitienne).

Pendant l'occupation vénitienne, l’église à double nef de Jésus-Christ notre Sauveur a donné le nom de Christos au quartier environnant, alors considéré comme un village distinct et fonctionnant comme son cimetière. Ici, le père de la femme légendaire Kritsotopoula était prêtre. Kritsotopoula est bien connue parce qu'elle s'est battue contre les Turcs habillée en homme aux côtés de Kapetan Kazanis et on pense qu'elle a également été enterrée ici.

La partie sud se compose de l'aile d'origine du XIIIe siècle dédiée à la Transfiguration et du stavrotholion carré du XIVe siècle (bâtiment funéraire). L'aile nord est dédiée aux Agii Anargyri (saints Côme et Damien) et a été ajoutée en 1877. Une caractéristique particulière sont les deux petites niches des deux côtés de l'arc central, qui étaient courantes dans les temples de la Crète byzantine. L'intérieur conserve quelques fragments de fresques datant de la fin du XIIe siècle au début du XIIIe siècle et du XIVe.

Près du village, à l'emplacement Ambela, il y a les ruines d'une tour médiévale avec un arc. On ne sait rien de plus sur cette tour. Elle est probablement vénitienne du XVIe siècle.

La grotte Gaidourotripa est située à l'ouest de Kritsa, sur la route menant au plateau de Katharo. Elle est relativement grande et abrite une décoration très riche, composée principalement de stalagmites et de stalactites, et d'une riche spéléofaune. Son nom signifie littéralement la grotte de l’âne, car les habitants avaient l'habitude d'amener les ânes âgés dans la grotte. L'accès est facile jusqu’au gouffre de 10m de profondeur, nécessitant un équipement technique et une expérience de la spéléologie.

Le bois de cyprès de Kritsa est situé à environ 10 km à l'ouest du village, tout près de la route goudronnée menant au plateau de Katharo, dans un profond ravin. La forêt se trouve au milieu de l'ancien chemin menant les Minoens au plateau de Katharo, avec de nombreux vestiges de poteries minoennes trouvés ici. Sa végétation se compose de cyprès, chênes, érables, houx, oliviers sauvages et chênes verts. On rencontre des bergeries abandonnées, indiquant l'ancienne utilisation de la région par les bergers. Malheureusement, encore aujourd'hui, les chèvres errent toujours dans la région et détruisent tous les sous-bois et petits arbres, entraînant une dégradation continue de la forêt. Il y a plusieurs siècles, la Crète était couverte de denses forêts de cyprès, qui n'existent malheureusement plus aujourd'hui. Le cyprès de Crète était célèbre dans le monde entier depuis l'époque minoenne, lorsque le bois était l'un des principaux produits commerciaux. En effet, la Crète était connue comme le pays du cyprès, tout comme le Liban est connu aujourd'hui comme le pays du cèdre. La surexploitation a transformé la forêt en montagnes dénudées et aujourd'hui, un nombre limité de zones avec des cyprès rappellent le passé. Il est à noter que la forêt de Kritsa est la dernière du genre dans l'est de la Crète et qu'il n'y a que deux bois similaires dans les Montagnes Blanches. L'espèce de cyprès de Kritsa est connue en Crète sous le nom de cyprès femelle ou de cyprès de Minos. C'est un arbre atteignant une hauteur de 30 mètres, a des branches hautes et horizontales et un riche feuillage. En Grèce, le cyprès symbolise le deuil et, ainsi, vous le trouverez planté dans les cimetières. Selon la mythologie, Cyparissos était un beau jeune homme de Kéa, petit-fils d'Hercule, qui avait pour compagnon un cerf sacré. Un jour d'été, alors que le cerf se reposait à l'ombre, Cyparissos le tua involontairement avec une lance. Le jeune plein de désespoir, voulait mourir et demanda au Ciel de faire couler ses larmes pour toujours. Le dieu l'a transformé en cyprès, l'arbre du malheur.

La gorge de Kritsa commence près du village et se termine au village de Tapes. Elle mesure 4 km de long pour une largeur de seulement 1,5m à certains endroits. Elle est facilement accessible avec quelques points nécessitent de l’attention, où il faut grimper sur de gros rochers (pas trop durs). Le seul moment où il faut éviter de visiter la gorge, c'est lorsqu'il a plu et que des étangs bloquent le passage dans la gorge. Près de l’entrée se trouve le pont de pierre de Kritsa. La gorge est un chef-d'œuvre de la nature, méritant une visite surtout au printemps, lorsque les fleurs s'épanouissent et qu'il y a un peu d'eau.

En de nombreux endroits de Crète, nous rencontrons des églises où les habitants enterraient les bébés non baptisés, appelés telonia, et généralement dédiées à Agia Paraskevi. L'une des églises les plus importantes utilisées pour enterrer la telonia est située près de Kritsa, à la position Koulbado. Cette église à nef unique a probablement été construite à l'époque byzantine (indiqué par les briques en céramique typiques rencontrées dans les églises de cette époque). Localiser sa position est presque impossible car il est assez éloigné de Kritsa, dans une végétation incroyablement dense. Agia Paraskevi reste malheureusement aujourd'hui inconnue et ruinée sans toit pendant des années ou des siècles et tout cela malgré le fait qu'il s'agit d'un monument vraiment important de la région. L'église porte des fresques de haute valeur artistique qui sont malheureusement exposées aux intempéries et à l'humidité des pluies. L'intérieur de l'église est plein de végétation.