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GOURNIA - GOURNIA - Gournia

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Evaluation : ***

Remarque : C'est un site génial avec des murs atteignant parfois plus d'1m 50. On y voit clairement des murs, escaliers, ruelles pavées... Le rivage (Frouzis) et sa piscine naturelle valent vraiment le détour. Le site en bord de mer (Kamini) n’est pas vraiment intéressant.

 

 

La route menant d'Agios Nikolaos à Gournia offre de superbes panoramas sur les îlots rocheux et, au détour d'un virage, quelques merveilleuses criques, en contrebas. Durant les périodes antiques, les marins préférèrent décharger leurs bateaux à Gournia pour transférer la cargaison en Crète méridionale par voie de terre plutôt qu'à la voile via le dangereux Akrotirio Sideros.

 

A 19 km au sud-est d'Agios Nikolaos, se trouve le site d’une ville minoenne qui était à la fois artisanale, agricole et centre de pêche. Les premiers habitants se sont installés vers 2300 av. J.-C. mais la ville est datée de 1700 av. J.-C. et son apogée devait se situer vers 1600 av J.-C. La région aurait été appelée "Gournia" en raison des réservoirs antiques, "gournes" en grec, situés à côté de chaque maison et destinés à nourrir le bétail. Selon une autre source, le nom antique n’est pas connu et le nom moderne vient des bassins en bois et en pierre trouvé sur le site archéologique avant les fouilles principales. Fouillée entre 1901 et 1904 par l'archéologue américain Harriet Boyd-Hawes, c'est le quartier minoen le mieux préservé de la période des nouveaux palais et le plus caractéristique des quartiers de taille moyenne fouillés. On l'appelle la « Pompéi de la Crète minoenne » en raison de son bon état de conservation. Bien que les vestiges des murs des maisons ne soient pas très élevés, le visiteur peut avoir une idée de la ville minoenne, divisée en quartiers (dont sept ont été fouillés) par des rues irrégulières donnant l'impression que la ville a crû au hasard, sans plan pré-arrangé. D’étroites ruelles pavées et inclinées pour le drainage traversaient la ville et séparaient les maisons construites en pierre et parfois en brique. Des escaliers en pierre et en bois trouvés dans les maisons témoignent qu’elles avaient au moins deux étages de haut voir trois. Les plus grandes maisons mesuraient 5m sur 5 et avaient les murs externes en communs. Les magasins et les ateliers du rez-de-chaussée sont préservés ainsi que les salles souterraines atteintes par des échelles en bois. Le niveau supérieur, l'habitation a proprement parler, est accessible par un escalier directement de la rue. Les murs de la partie inférieure étaient en pierre, tandis que l'étage était fait de briques de terre. Parmi les meilleures maisons préservées, on a celles d'un charpentier (où quelques scies ont été trouvées), du potier et du forgeron. Des objets ménagers, des outils et de la poterie ont été trouvés dans chaque quartier de la ville. Les archéologues pensent que l'agriculture, l’élevage et les travaux manuels étaient les métiers principaux des habitants. Un grand nombre d'outils ont été trouvés sur le site. C’est un site de grande valeur archéologique montrant les aspects pratiques plutôt qu'artistiques de la vie minoenne. Un dispositif notable est le petit palais, placé au centre et dominant le quartier.

 

 

Le palais (qu’il vaut mieux cependant considérer comme centre administratif) est bien plus petit que Knossos (environ 1/10), mais ayant des dispositifs caractéristiques des palais comme une cour occidentale, une cour centrale et des magasins. Daté de la période de prospérité de la civilisation minoenne (1550-1450 av. J.-C.), il occupe une basse colline près de la mer, sur l'isthme d’Ierapetra, à l'ouest d’une cour rectangulaire sur laquelle s'ouvraient plusieurs maisons privées. La maçonnerie de la façade occidentale suit le même modèle de maçonnerie que les palais. Une volée d'escalier en L est située du côté sud du bâtiment, près de la cour. Il semblerait que des gens s’y soient assis afin d'observer les cérémonies à caractère rituel, la cour ayant ainsi servi de « quartier théâtral » primitif. Derrière se trouve une petite salle pavée avec une pierre creusée ayant pu servir de plateau pour des sacrifices de taureaux. Près d'elle se trouvait une « kernos » (petite pierre avec des cavités) servant pour les libations des dieux. Le côté occidental du palais s'ouvrait sur une petite cour occidentale pavée ayant une façade monumentale avec une porte au milieu et des fenêtres qui ne sont pas préservées aujourd'hui. L'intérieur du palais n'est pas bien préservé mais a eu plusieurs salles et magasins officiels au-dessus desquels se trouvaient de spacieuses salles. La salle centrale du palais était séparée de la cour centrale par une rangée de colonnes rondes en bois alternant avec des piliers carrés en pierre. Au nord du palais se trouvait un petit tombeau public minoen indépendant, consacré à la « déesse du serpent ». Il se trouve à l'extrémité d'une ruelle et avait un dépôt d'objets religieux dont certains ont été trouvés lors des fouilles.

Le palais a été détruit en 1450 av. J.-C. en même temps que tous les autres palais de Crète. Cinquante ans plus tard, le site est en partie réoccupé pour être finalement abandonné vers 1200 av. J.-C. Si la théorie que des concours de taureau ont eu lieu dans les palais de Crète est correcte, alors la cour centrale ou "cour publique" du palais de Gournia aurait été l'endroit où ils avaient lieu.La ville minoenne a été détruite en même temps que les palais mais a cependant été réoccupée plus tard. De cette époque on a un sanctuaire situé un peu plus loin et relié au palais par une rue. Le sanctuaire possédait un rebord sur lequel ont été trouvés des tubes d'argile avec des serpents modelés en relief, une table d'offrandes et une figurine de femme en argile avec les bras levés. Cette dernière est une idole de culte mais on ne sait si elle représente une déesse minoenne ou une prêtresse. Les fouilles à Gournia ont été effectuées en 1901-1904 mais les ruines étaient déjà évidentes avant les fouilles.

 

Le sanctuaire de Gournia devait être public car c'était un bâtiment séparé et non pas une partie d'un palais ou d'une villa. La pièce était étroite (4 m sur 3) afin que la participation publique soie limitée et que seulement quelques personnes à la fois puissent visiter. La nature du culte elle-même est évasive, mais elle a eu quelque chose à voir avec des serpents. L'idole de culte, une femme en argile mentionnée ci-dessus, avait un serpent enroulé autour de son corps. On le retrouvera également sur les tubes d'argile. Malheureusement nous ne connaissons pas la signification de ces serpents, s’ils représentaient des puissances de fertilité ou de mort ou s'ils étaient simplement des manifestations de contrôle des forces naturelles par l'homme. Cette dernière possibilité est supportée également par le fait que des oiseaux en argile ont également été trouvés, ainsi nous avons les animaux de la terre et du ciel par excellence. Près du sanctuaire se trouve également la résidence de l'administrateur local, le marché et des ruelles pavées. Les découvertes d'objets de cérémonie, d'ustensiles et d'outils de ménage laissent entendre l'histoire et la vie quotidienne de la région qui est censée inclure l’élevage, la menuiserie et la pêche. C’est au musée archéologique d'Iraklio que se trouve la majorité des éléments trouvés sur ce site. Si on grimpe (à pied) sur la colline jusqu'à l'agora, on découvre une belle vue sur la mer et les champs d'oliviers.

 

Kamini est une série de 5 plages (dont la plupart ne sont pas facilement accessibles) au nord de la célèbre colonie minoenne Gournia et était probablement le point d'accès de Gournia à la mer. On y rencontre aussi des édifices minoens dont les plus importants se situent presque au niveau de la mer. On peut voir des traces de chambres, de murs et de hangars à bateaux. Au même endroit la nécropole de Gournia a été identifiée. Outre l'importance archéologique, Kamini possède une beauté naturelle exceptionnelle avec des conglomérats calcaires et un sol rouge foncé formant un paysage coloré. Nous rencontrons de belles formations géologiques, des grottes marines, des ponts rocheux. La région est exposée aux vents du nord transportant malheureusement une énorme quantité de déchets de toute la mer Égée. Combiné aux vents forts, cela a éloigné les visiteurs mais si le vent souffle du sud, la mer est d’une beauté unique avec de l'eau d’une couleur et une clarté turquoise uniques.

 

 

À 1 km au nord-ouest du site archéologique, à côté du vieux pont de Frouzis dans une baie rocheuse, vous rencontrerez la petite plage de galets isolée de Frouzis. Dans les environs il y a de belles grottes marines et des étangs naturels dans les rochers mais les courants marins amènent beaucoup de déchets. La piscine au sel de Gournis est une des piscines naturelles les plus impressionnantes de Crète, formée sur la roche. Surtout lorsque la mer environnante est orageuse, c'est un plaisir de se baigner dans cet étang calme, tandis que la grande grotte qui se forme à côté fait également bonne impression.