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IRAKLIO - HRAKLEIO - Hrakleio

Localiser sur carte (pop-up)

 

Evaluation : */**

Remarque : Certes Iraklio à son charme, mais c’est une trop grande ville. Je préfère de loin Rethymno.

 

 

Capitale, plus grande ville de Crète et cinquième plus grande ville de Grèce, sa population est supérieure à 120 000 habitants. Habitée depuis l'époque néolithique, elle est enserrée dans sa massive enceinte vénitienne et n'est pas très pittoresque mais offre beaucoup d'ambiance. Pendant les quatre siècles de domination vénitienne, beaucoup de bâtiments ont été érigés et sont d'excellents exemples de l'architecture vénitienne de cette époque. Bon nombre d'entre eux existent encore aujourd'hui. La basilique San Marco et la Loggia en sont deux spécimens alors que la fontaine de Morozini, avec ses quatre lions, a même donné son nom au quartier central de la ville. Vous trouverez à Iraklio tous les équipements dont vous aurez besoin.

Elle fut fondée par les Doriens vers l’an 1000 av. J.-C. et reçu le nom de leur héros mythique Herakles (Hercule). Son port, assez grand, est situé à l'Est de la ville. Bien que l'on ait trouvé peu de ruines dans la cité elle-même, c'était probablement le port de Knossos lors des époques minoennes et romaines. Les Sarrasins la prirent en 824 et la renommèrent en El Khandak (Le Fossé) issu du fossé qu'ils creusèrent tout autour. Elle est vite devenue le centre commercial slave de la méditerranée. La ville fut reprise par les Byzantins en 961, après plusieurs vaines tentatives. En 1204, les Croisés occupèrent Constantinople et donnèrent la Crète à Boniface de Monferrat qui la vendit aux Vénitiens pour mille pièces d'argent. Sous ce nouveau gouvernement, les arts prospérèrent et "Candia" (nom vénitien) devint un centre d'érudition. Plusieurs savants et artistes se réfugièrent à Candia, après la chute de Constantinople en 1453. En 1462, les Vénitiens commencèrent la construction des fortifications achevées plus d'un siècle plus tard, longues de 4 km, de forme triangulaire et possédant sept bastions. Les Vénitiens construisirent aussi le port et diverses autres oeuvres architecturales. Les murailles prouvèrent leur puissance militaire lors du siège de la ville qui dura 21 ans (un des plus long de l'histoire). La dernière reddition eut lieu en 1669, après la mort de 100.000 Turcs et 30.00 Vénitiens. La domination turque fut durement ressentie par les Crétois en guérilla continuelle contre ces Turcs qui, en retour, usaient de représailles contre la population crétoise. Iraklion s'agrandit après l'unification à la Grèce en 1913. Cependant, sa position stratégique la transforma de nouveau en cible pour les forces envahissantes en 1941. Lors de la Bataille de Crète, les bombardements allemands, causèrent des dommages importants et après la guerre, la ville fut reconstruite intensivement. Le centre administratif de Crète fut transféré de Hania à Iraklion en 1971. Elle concentre la majeure partie de l'activité économique de l'île, elle est le principal port d'entrée en Crète pour les visiteurs et possède un aéroport.

L'histoire est beaucoup plus vivante à Iraklio que dans les autres villes grecques. La place centrale est entourée de cafés, magasins et restaurants et est dominée par la fontaine aux lions construite par Morozini, gouverneur vénitien en 1628. À l'extrémité du marché central se trouve un café ou y est logé le "Koubes", fontaine construite par les Turcs quand ils ont converti l'église voisine du Sauveur en mosquée de Valide. Tout autour de la vieille ville, le visiteur peut marcher le long des vieux murs vénitiens qui se réunissent à un bastion, appelés "Koules", dominant le vieux port de la ville.

 

 

Les murailles vénitiennes (**) (Enetika Teihi = murs de la ville), commencées en 1462 suivant la conception de Michele Sanmicheli, constituent le travail le plus significatif de la fortification de l'île. Longues de 5 km, leur construction a pris presque un siècle alors que le travail complémentaire pour leur expansion durât jusqu'au XVIIème siècle. Renforcées par 7 gros bastions et coupée de 4 portes, elles constituèrent une muraille d'une puissance exceptionnelle qui défia pendant 21 ans l'assiégeant turc.

La remarquable Chanioporta (porte de Hania), aussi appelée porte Panigra, au bout de l'Odos Kalokairinou, était le passage vers la partie occidentale de l'île. Le nom formel était Porte du Pantocrator (du Tout-puissant) et fut construite vers 1570. Près de cette porte, les murailles vénitiennes et le fossé sont encore visibles et on peut aussi admirer ses sculptures élaborées comme le lion ailé et un buste en relief du Pantocrator. De cette porte, l'avenue Plastira nous amène au point le plus haut de la ville, le Bastion de Martinengo (Martinegko). C'est le seul endroit où le sommet des murailles vénitiennes peut être atteint et Nikos Kazantzakis (Iraklio 1883 - Antibes 1957), le plus grand écrivain de Crète, y a été enterré. A cause de son point de vue qui n'était pas orthodoxe (demontré dans son livre scandale “La Dernière Tentation”), l’église orthodoxe lui refusat l’inhumation dans un cimetière d'église. Sa simple tombe porte une inscription écrite de sa propre main: "Je n'espère rien, je n'ai peur de rien, je suis libre". Du bastion, on jouit d'une belle vue sur la ville. La Kainouria Porta, ou Nouvelle Porte, dernière porte à être construite, était aussi appelée par les Vénitiens Porte de Jésus. A cet endroit, l'épaisseur de la muraille vénitiennes est de 40 mètres. On peut y voir une plaque portant la date de construction (1587) et le nom du gouverneur, Zuanne Mocenigo. Après la Nouvelle Porte, l'Odos Plastira continue avec l'Odos Pediados en longeant les fortifications et aboutit à la place Eleftherias.

La Lazzaretto Porta, datée de 1565 et aussi connue sous le nom de Porte d'Agios Georgios, était l'endroit où venait autrefois mendier les lépreux. L'inscription vénitienne et les murailles s'étendant vers le musée sont en bon état de conservation. Les emblèmes de cette porte sont conservés au musée historique de Crète. Dans les environs, on trouve deux fontaines turques initialement placées ailleurs dans la ville dont celle de la rue Zogrophos. Le fossé directement sous le Bastion d'Agios Dimitrios (Platia Eleftherias) est utilisé comme aire de stationnement. Les jardins publics d'Iraklio sont situés devant cette place très fréquentée et offrent un peu de repos face au bruit de la ville. Autrefois l'eau y passait dans un aqueduc jusqu'à la fontaine Morosini. A l'extrémité sud du parc, se trouve la statue d'Eleftherios Venizelos (1864 - 1936), le politicien crétois hautement révéré.

Le long des murs il y avait d'autres tours plus petites telles que la tour de Leon (Kastelli ou Megalo Koule) et de Mikro Koule. De l'entièreté des forteresses, on peut encore voir aujourd'hui sept casernes et deux portes, la porte de Pandokrator décorée du lion de st. Marc, la façade de Pandokrator, le signe latin "Omnipotent" et la Kenourgia Porta (nouvelle porte) qui a été construit en 1587 et baptisée du nom du dirigent vénitien Mogenigo.

La porte d'Agios Andreas (Saint-André) était située dans la partie nord-ouest du bastion de Saint-André. Elle a malheureusement été détruite au début du XXe siècle pour ouvrir la route côtière de la ville d'Iraklio, car les monuments n'avaient aucune valeur pour les dirigeants de l’époque. On ne distingue aujourd'hui que la partie sud du tunnel voûté. C'était le bastion de Saint-André, qui était le plus faible des murs vénitiens. C’est par là que les Ottomans sont entrés dans la ville après 21 ans de siège, le plus long de l'histoire.

La porte Bethléem est située du côté occidental des murs vénitiens et était une porte militaire menant à la place basse nord du bastion de Bethléem, où se trouvaient les canons protégeant le bastion de Pantocrator. La porte accueille des événements culturels et un cinéma d'été. Ces dernières années, la porte accueille l'exposition "El Greco - Retour à la patrie", qui se compose principalement de costumes et d'objets utilisés dans le film El Greco de Yannis Smaragdis et est dédiée au grand peintre crétois El Greco. Le musée abrite également des œuvres reconstituées d'El Greco.

La porte vénitienne de Dermatas est située approximativement au milieu des murailles côtières, à l'emplacement de l'école Bodossakion et reliait la ville fortifiée à la mer. Elle servait en fait de porte de secours, au cas où l'embouchure du port principal serait bloquée. Une grande partie de la porte a été détruite pour construire la rue Skordilis et la route balnéaire d'Iraklio. On en voit encore une grande partie en contrebas de la route actuelle et de la plage de Dermatas.

La porte Makasi (qui signifie « aiguilleur » en turc) est une porte militaire des remparts vénitiens, dont le tunnel avait une longueur de 110 mètres et menait à la place basse orientale du bastion Martinengo qui abritait les chanoines protégeant le bastion Bethléem. Le tunnel est actuellement utilisé comme mémorial de la Résistance nationale en Crète pendant la Seconde Guerre mondiale, car les Allemands y ont emprisonné des centaines d'habitants. Le 15 juillet 1943, lors du soi-disant grand blocus de Crète, des dizaines de chrétiens et de juifs ont été capturés et emprisonnés ici. Le 4 novembre 1943, de nombreux prisonniers sont transférés au camp de concentration de Mauthausen, tandis que 600 autres embarquent le 8 juin 1944 dans le ferry-boat Tanais à destination du Pirée (Athènes). Cependant en pleine mer, les Allemands se débarrassent des 600 âmes en coulant le navire puis annoncent que la marine britannique coule le navire. Les Allemands n'ont jamais payé pour ces atrocités, comme toutes ces histoires en Crète.

La porte du sable (Sabionara) est située du côté nord-ouest du bastion Sabionara des murs vénitiens. Elle reliait la ville à une plage de sable qui est maintenant le port d'Héraklion. La sortie vers la mer était simple et est restée presque intacte, tandis que sa porte intérieure est située sur la rue Duke Beaufort et en 2014, a été restaurée après de nombreuses années d'efforts. Elle porte une façade élégante et élaborée, dans le style de la porte du Lazaret.

 

 

Le Venetiko Limani (*) (port vénitien) termine l'Odos 25 Avgoustou. Protégé par la Rocca al Mare ou Grand Koules, on peut encore y voir les arsenaux vénitiens (*) construits au XVIème siècle pour la construction et la réparation des bateaux, et les ruines de l'église de San Pietro. Actuellement, les arsenaux servent de dépôts.

 

Le fort de Koulès (Koule) (*) a été reconstruit entre 1523 (inscription sur la porte nord) et 1540 sous la domination vénitienne. Connu aussi comme "Megalo Koule" ou "Rocca al Mare", il est reconnu comme le meilleur exemple préservé de la fortification vénitienne de la ville. Initialement construit par les Vénitiens au XIIIème siècle sur une proéminence naturelle, il a été détruit par les deux puissants tremblements de terre de 1303 et 1500. Sur ses façades, faites de roches massives, on peut voir trois reliefs représentant le Lion de Saint Marc mais c'est celui tourné vers la mer qui est en meilleur état.

Cette impressionnante forteresse de deux étages a logé les autorités portuaires et des entrepôts. Sous la domination turque, la forteresse a servi de prison dont les cachots ont vu périr beaucoup de révolutionnaires et sa cour abrita des mosquées. Le second étage sert, en été, de théâtre en plein air. La forteresse, recevant de nombreux visiteurs, sert régulièrement de cadre à des expositions culturelles. Du château, la vue sur la ville et le port est impressionnante. Des travaux de consolidation et de restauration eurent lieu.

A l'origine il y avait aussi une plus petite forteresse au bout de l'autre môle.

 

La Platia Venizelou, aussi connue sous le nom de Platia Liondarion (place des Lions) est située au centre de l'ancienne ville et abrite la fontaine Morosini (***) construite en 1628 par les Vénitiens et portant le nom du gouverneur de l'époque (Francesco Morosini). Elle se compose de 8 bassins décorés de figures de la mythologie grecque, de nymphes, de tritons, de monstres de mer et de dauphins. Le bassin le plus élevé est soutenu par quatre lions assis. On dit qu’au centre de la fontaine se trouvait une impressionnante statue de Neptune tenant un trident. La version la plus populaire signale que la statue a été détruite par un tremblement de terre durant la domination turque. Les lions qui la décorent furent construits un siècle plus tôt. Elle a été construite à l'emplacement d’une ancienne fontaine du XIVème siècle pour commémorer l'impressionnante construction vénitienne apportant de l'eau potable à Iraklion depuis le Mont Youktas situé à 15km. On peut encore voir des vestiges de l'aqueduc à Fortetsa et Karidaki. Il est décoré avec des armoiries et des scènes de la mythologie grecque. Sur le côté Est de la place, à l'opposé de la fontaine, se trouvait la Vasiliki Agiou Markou (Basilique San Marco, 1239) endommagée par des tremblements de terre. Reconstruite en 1303, elle a été transformé plus tard en mosquée par les Turcs et demeura comme tel jusqu'en 1915. Après d'importantes rénovations, elle est maintenant transformée en salle d'exposition. L'église originale appartenait aux ducs vénitiens et la noblesse vénitienne d'Iraklio y fut enterrée. Elle était l'église la plus importante d'Iraklion et toutes les cérémonies officielles s'y tenaient. Sa façade est de style vénitien et elle abrite des reproductions de fresques créto-byzantines des XIIIe, XIVe et XVe s. Ses piliers proviendraient du temple de Knossos.

 

 

La Platia Kornarou, située au bout de l'Odos 1866, possède la plus ancienne fontaine d'Iraklio, la fontaine vénitienne Bembo, construite en 1588 dans un mélange de styles vénitien et romain. Issue des ruines de l’Ierapetra romaine, elle possède des armoiries en relief et une statue romaine bizarrement acéphale (dépourvue de tête). Elle porte le nom de son architecte vénitien Zuanne Bembo. Sous la domination turque, les Arabes de Chandax (Iraklio) ont cru que la statue avait des forces surnaturelles et chaque mois de mai, ils ont organisé des rituels religieux en son honneur. Près de cette fontaine, on trouve également un sebil turc.

Durant leur occupation, les Ottomans construisirent dans diverses parties de la ville plusieurs fontaines charitables (sebils) pour rafraîchir les passants mais aussi pour subvenir à leurs besoins religieux. Celui-ci abrite aujourd'hui un café-restaurant municipal. Il a été construit en 1776 par Hadji Ibrahim Aga qui a dépensé toute sa fortune pour son entretien. C'est un bâtiment polygonal avec des fenêtres cintrées. Sous chaque fenêtre, il y avait un robinet et une auge en pierre. De telles fontaines ont également été construites dans d'autres parties de Candie, mais n'ont pas pu échapper à la manie destructrice de « modernisation » des maires locaux du XXe siècle.

 

Dans l'Odos Dikeossinis se trouvent les anciennes casernes de Saint George construites par les Vénitiens au XVIe siècle pour loger environ 700 soldats. Elles furent détruites par les Turcs qui en reconstruisirent de nouvelles en 1883 suivant les plans de l'architecte auteur de l'église d'Agios Minas. La porte nord est la porte originale de l'église Saint François s'élevant à l'endroit où se trouve l'actuel Musée Archéologique. Le bâtiment abrite l'actuelle région de Crète et l’ancienne préfecture d'Héraklion.

 

 

La Loggia (**), bâtiment à quatre façades muni d’arcs semi-circulaires situé Odos 25 Avgoustou, a été reconstruite après avoir été lourdement endommagée lors de la seconde guerre mondiale. Centre de rencontre de la noblesse à l'époque vénitienne, elle fut ensuite utilisée comme bâtiment du gouvernement par les Turcs et transformée en mosquée. Un minaret a alors été érigé. Restaurée par la ville, elle sert actuellement d’hôtel de ville et de salle d'exposition. Sur le côté nord de la Loggia se trouve la fontaine de Sagrendo construite en 1602 et possédant une tête de femme défigurée supposée représenter la nymphe Crète, mère de Pasiphae et femme de Minos selon la mythologie grecque.

Derrière la Loggia se trouve l'église d'Agios Titos (**), saint patron de la ville. Construite par les Byzantins vers 962, rénovée en 1466, ruinée par un incendie en 1544, convertie par les Turcs en mosquée (elle prend alors le nom de "Vizier Tzami"), elle sera détruite par un tremblement de terre en 1856. En 1872, les Turcs reconstruisirent alors une mosquée convertie en 1923 par les Crétois en église. Depuis son retour de Venise en 1956, elle contient le crâne de St. Titos, disciple de l’apôtre Paul et du premier évêque de l’île (côté gauche du narthex). Les Vénitiens avaient pris le crâne avec eux lorsque la ville tomba aux mains des Turcs en 1669. Sous les Vénitiens, elle a abrité le siège de l'archevêque latin. L'intérieur de l'église est orné de peintures murales.

 

Le parc El Greco possède des vestiges de thermes romains utilisés jusqu’au début de l’époque chrétienne. Ce jardin agréable abrite le buste du célèbre peintre El Greco ou de son vrai nom Doménicos Théotocopoulos, peintre espagnol d’origine grecque, né en Crète près de Candia en 1541 et décédé en 1614. Un coin a été aménagé pour les enfants (balançoires, toboggans) et nous y trouvons des toilettes publiques.

 

L'odos 1866, une des rues marchandes d'Iraklio.

 

Sur la Platia Agias Ekaterini se trouve la massive Cathédrale d'Agios Minas (fin XIXe) dominant la place. Construite en 1895, c'est l'une des plus grandes églises de Grèce et peut contenir 8.000 personnes. Dans le mur Sud-Ouest est conservé en bon état un vestige de l'église de 1735. La très ancienne église d'Agios Minas se trouve face à la cathédrale et abrite des icônes du XVIIIème siècle. Cette église de Saint Minas est liée à l'un des moments les plus atroces de l'histoire locale. En juin 1821, les Turcs ont massacré l'évêque métropolitain, Gerasimo Pardali, les évêques, les révérends pères, les clercs et les civils qui se trouvaient à l'intérieur de l'église et dans l'enceinte. Il convient également de noter ici le miracle de 1826 qui est lié à l'église Saint Minas. À Pâques de cette année-là et alors que les chrétiens étaient à l'intérieur de l'église, participant à la messe, les Turcs ont décidé de les attaquer et de les massacrer. A ce moment, alors qu'ils étaient prêts pour cet acte atroce, un officier de l'armée sur son cheval apparut devant eux et en montrant son épée contre eux, il les en empêcha et les chassa du temple. Les Turcs pensaient que l'officier était leur commandant en second Ayian Aga, c'est pourquoi ils sont partis en panique. D'autre part, les chrétiens croyaient que c'était un miracle et que le cavalier était Saint Minas lui-même qui protégeait le peuple et la ville. Un an après les destructions causées par le tremblement de terre majeur de 1856, l'église est à nouveau reconstruite, une cloche étant ajoutée pour la première fois. Sous la domination turque, alors que les grandes églises étaient transformées en mosquées, elle faisait office d'église la plus importante d'Iraklion. L'église célèbre le jour de la fête de Saint Minas, le 11 novembre, et le jour de la Panagia Pantanassa, le 2 février.

De l'autre côté de la place se trouve l'église byzantine d'Agia Ekaterini construite 1555 par les Vénitiens et abritant le Musée d'Art Religieux. Au fil du temps, elle subit quelques modifications dont l'adjonction d'une impressionnante entrée au XVIIème siècle. Cette église faisait partie d'une école monastique qui devint un centre intellectuel de l'île. Parmi ses étudiants, notons le poète Kornaros, auteur de l'oeuvre crétoise classique d'Erotokritos, et plusieurs savants théologiens orthodoxes. Les styles de peinture byzantine et de la Renaissance y était aussi enseignés. Finalement, ces deux styles se mélangèrent pour former le style connu sous le nom d'Ecole Crétoise. La collection du musée rassemble six icônes de Michalis Damaskinos, l'un des notables élèves de l'école et contemporain d'un autre élève connu, Dominikos Theotokopoulos, dit "El Greco".

 

Du haut du boulevard Beaufort part la route qui va vers l'aéroport et l'est de l'île. Au sud de la place, s'élève le buste de Nikos Kazantzakis, écrivain crétois, et lui faisant face, une grande statue représentant Eléfthérios Vénizélos (1864-1930). Entre ces deux ouvrages commémoratifs, s'ouvre la route qui contourne le jardin municipal et conduit à Knossos. Au coin, se dresse une colonne de marbre édifiée en l'honneur de Nikiphoros Phokas, et quelques mètres plus loin, un monument assez important commémorant la résistance crétoise contre les Allemands en 1941. Terminons ce paragraphe en citant le théâtre Nikos Kazantzakis, théâtre en plein air au croisement des rues Plastira et Evans, où l'on peut voir en été des représentations théâtrales et musicales.

 

 

L'église des Agios Petros et Agios Pavlos (Saints Pierre et Paul) à Héraklion a été construite pendant les premières années de la domination vénitienne et a servi de temple principal au monastère de l'ordre dominicain (Domenicani Predicatori). C'est l'un des plus anciens monuments de l'architecture des moines cisterciens au XIIe siècle, aussi bien en Europe qu'en Grèce. Il est situé à la position Kastela, à côté des digues d'Héraklion, entre le port vénitien et la porte Dermatas. À l'époque vénitienne, il a accueilli les enterrements des dirigeants de Candie (actuelle Héraklion) et dans les premières années de la domination ottomane, Saint-Pierre a été transformé en mosquée à la mémoire du sultan Ibrahim.

La première église était à nef unique avec un toit en bois et un transept légèrement en saillie devant le presbytère. La dernière était rectangulaire, couverte de deux voûtes basses et flanquée de deux chapelles carrées. Le côté oriental n'était pas semi-circulaire comme d'habitude, mais carré et orné dans toute sa largeur d'une grande ouverture trilobée. Jusqu'au XVe siècle, les Vénitiens ajoutèrent progressivement quatre chapelles en enfilade du côté sud de l'église. Dans l'une d'entre elles subsistent encore des fresques du XVe siècle, un fait unique dans la ville d'Héraklion. Toutes ces quatre chapelles abritaient des tombeaux. Au XIVe siècle, une autre chapelle a été ajoutée et en raison de sa grande taille, elle a une entrée supplémentaire.

Une autre caractéristique est la chapelle à deux étages du sanctuaire, quelque chose qui n'a été trouvé dans aucun monument de sa classe. L'église Saint-Pierre était un modèle pour la construction de l'église Saint-Nicolas à La Canée aux XIIIe-XIVe siècles. Les caractéristiques du monument identifiées lors des travaux de restauration révèlent des affinités avec des édifices de même époque de même forme architecturale en France et en Italie (Silvanes, Venzone et Rieti).

Le bâtiment a subi d'importants dommages dus aux tremblements de terre du XIVe au XVIIIe siècle. L'architecture du monument aux grandes dimensions (54m de long, 15m de large et 12m de haut) de l'allée centrale, combinée à l'absence de contreforts, semble avoir contribué à l'effondrement partiel à trois reprises par des tremblements de terre au début du XIVe, au début du XVIe et au XVIIIe siècle.

Tout au long de l'occupation vénitienne, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du temple, autour des murs du temple, il y avait des enterrements d'éminents dirigeants politiques et spirituels de Candie. Les Monumenti Veneti nell isola di Creta de Gerola mentionnent que quatre ducs de Crète y ont été enterrés : Marco Gradenigo (1331), Giovanni Morosini (1338), Marino Grimani (1348) et Fillippo Orio (1357).

Avec l'avènement de la domination ottomane, Saint-Pierre a été immédiatement converti en une mosquée musulmane à la mémoire du sultan Ibrahim et un minaret a été ajouté à l'extérieur à l'angle sud-ouest. D'autres éléments de la période ottomane qui ont été révélés lors des travaux de restauration comprennent le mihrab de la mosquée, les sols en galets de la zone environnante et un four à céramique. Autour du monastère d'importants vestiges des anciennes phases historiques de la ville qui appartiennent aux périodes de la conquête arabe, de la seconde byzantine et du début de la vénitienne ont été trouvés.

Avant la découverte des antiquités dans la région de Kastella, il y avait une fabrique de raisins secs puis un centre de musique avec le nom "Kastella" ayant donné son nom actuel au lieu.

 

Au numéro 22 de l’Odos Chandakos, on trouve un atelier de peinture d’icônes de style traditionnel tenu par le prêtre et peintre d'icônes Georgos Manusakis. Il accepte aussi les commandes et assure des livraisons à l'étranger.

 

Le bâtiment de la préfecture possède dans l’entrée nord de la partie centrale, un portail en marbre offert par le pape Alexandre V à sa ville natale.

 

Le musée archéologique situé odos Xanthoudidou, abrite la plus importante collection du monde d'objets d'art minoens dont de magnifiques fresques. Ses vingt galeries étalées sur deux étages exposent les découvertes les plus importantes et les plus représentatives de la civilisation minoenne allant de la période néolithique à la période greco-romaine. Quelques descriptions en français. Entrée chère.

La fondation du premier musée (1904-1912) est due aux efforts de deux archéologues crétois, Joseph Chatzidakis et Stephanos Xanthoudides. Il abrita les objets jusqu'en 1937 et la construction du bâtiment moderne et antisismique. Grâce aux efforts de professeur Nicolaos Platon, les trésors du musée ont survécus lors de la seconde guerre mondiale, bien que le bâtiment ait été sérieusement endommagé. En 1964 une nouvelle aile a été rajoutée. Le musée possède aujourd'hui vingt salles regroupant des objets trouvés dans les palais, des maisons, des tombeaux et des grottes en Crète. L’organisation se fait selon un ordre chronologique allant de la période néolithique à l'ère romaine (IVe siècle ap. J.-C.) et géographiquement, selon la provenance des trouvailles.

Parmi les objets les plus importants notons les « déesses de serpent » (palais de Knossos), le rhyton en forme de la tête d'un taureau (petit palais de Knossos), le Disque de Phaistos (palais de Phaistos), la fresque du « Saut du Taureau » (palais de Knossos), l’anneau d'or d'Isopata (proximité de Knossos), le Tombeau en argile de la collection de Giamalakis (Archanes), des statuettes en bronze, une statue d'Aphrodite (Gortys)...

 

L'istoriko kai ethnografiko mouseo (musée historique et ethnographique), fondé en 1952 par la Société de Recherche Historique de Crète et situé Odos Grevenon, 7 rue Kalokairinou, renferme des objets d'intérêt historique, religieux et folklorique. Il est logé dans la résidence néoclassique de la famille de Kalokairinos. Le sous-sol abrite des vestiges vénitiens et quelques objets turcs. Elles comprennent un portail du monastère de Saint François (détruit pendant le siège Turc), une fontaine artistique vénitienne d'un palazzo et un relief de la Porte Lazzaretto (Agios Georgios). Une des pièces contient des pierres tombales turques et des inscriptions de cette époque.

A l'étage principal, il y a une exposition d'icônes du monastère byzantin de la Panagia Gouverniotissa (Potamies) ainsi que des paravents d'autels et portes de sanctuaires, tous datant du XVIème siècle. Dans le hall d'entrée, il y a aussi des cartes géographiques vénitiennes du XVIIème siècle et des vues de forts et châteaux crétois. Une des pièces supérieures est dédiée au célèbre auteur crétois Nikos Kazantzakis et une autre à E. Tsouderos, homme d'état crétois de Rethymno, Premier Ministre de Crète lors de la Seconde Guerre Mondiale. A l'extérieur de ces pièces se trouvent des photographies de la Bataille de Crète de mai 1941.

A l'étage supérieur du musée, se trouve également le tableau " Vue du Mont Sinai et le Monastère de St. Catherine ", peint vers 1570 par Dominikos Theotokopoulos et seule peinture de lui en Crète.

Une nouvelle extension du musée propose plusieurs anciennes photographies de combattants crétois pour la liberté et des dignitaires de la brève période avant l'union de la Crète à la Grèce. Une section spéciale de la nouvelle extension souligne les aspects séculaires de l'art byzantin à travers tous les donateurs de fresques préservées dans les églises de cette époque. Le changement dans l'habillement est évident dans ces fresques.

L'étage supérieur du musée a une belle exposition de broderies crétoises, tissage et crochetage. Quelques objets exposés, dignes d'attention, comprennent des vestes d'hommes (d'Anogia et Sfakia) et des costumes de femmes de deux régions connues pour leur travail manuel (Anogia et Kritsa). On y retrouve aussi la réplique d'une maison crétoise vers 1900 et la collection ethnographique.

Derrière le musée se trouve la fontaine turque d'Idomeneas, face à l'entrée sud du musée historique, encastrée dans le mur de l'école d'archéologie italienne.

 

La collection médiévale et de la Renaissance est constituée de sculptures byzantines, vénitiennes et turques, d’épigraphes, de fresques couvrant les périodes du XIIIe au XVIe siècle, des icônes portatives de l'école crétoise datant du XVe au XVIIIe siècle, des navires et des vêtements de cérémonies ecclésiastiques, des sculptures en bois, des pièces de monnaie, de la joaillerie et des miniatures des époques byzantines et vénitiennes. La collection contient la seule peinture sur la Crète de Domenicos Theotokopoulos appelé EL Greco, datant de 1570 et intitulée “Vue sur le mont Sinai et le monastère”.

 

La collection de la lutte pour l'indépendance est un mémorial de l’insurrection crétoise du XIXe siècle et de la période de l’état indépendant crétois (1898-1913). La collection inclut des drapeaux, des armes et des portraits de leaders insurgés.

 

La collection d’art folklorique reprend cent exemples représentatifs d'art folklorique crétois (tissages, broderies, dentelles, joaillerie, petits instruments musicaux...) ainsi qu’une reproduction grandeur nature de l'intérieur traditionnel d’une maison de village crétois. La pièce de Nikos Kazantzakis comprend le bureau, la bibliothèque, des affaires personnelles et des manuscrits de plusieurs grands auteurs. La pièce d'Emmanuel Tsouderos comprend le bureau, la bibliothèque et des souvenirs personnels de l'homme, Premier ministre lors de la bataille de Crète en 1941. On y trouve aussi des gravures, des cartes, des éditions rares et une collection des timbres crétois.

 

L'église arménienne (petite communauté à Iraklio) de Saint Georges des Doriens a repris sa place depuis qu'un pope venu d'Israël lui redonne vie. C’est une église à trois nefs relativement petite construite à la seconde période byzantine et cédée aux Arméniens qui s'étaient installés dans le château d'Iraklio à cette époque, peut-être sur ordre de Nicéphore Phocas qui avait libéré la Crète des Arabes. Elle abrite une très belle icône du XVe s. et des restes de vieilles tombes avec des inscriptions arméniennes dans le jardin. Pour s'y rendre, prendre la rue Kalokairinou et, après l'hôtel Iraklion, la première ruelle à droite.

 

La rue du 25 août : La rue la plus historique et la plus belle d'Héraklion est (et a toujours été) la rue avec les beaux bâtiments néoclassiques, la loggia vénitienne et l'église d'Agios Titos, reliant le port vénitien à la place des Lions. Le nom vient des événements tragiques qui se sont produits ici le 25 août 1898, le jour de la fête de Saint Titus, lorsque les Turcs ont massacré des centaines de chrétiens crétois, 17 soldats britanniques et le vice-consul d'Angleterre, Lysimaque Kalokerinos, alors que toutes les maisons et les magasins ont été détruits. La raison en était la remise de la gestion du bureau de péage d'Iraklio à un fonctionnaire chrétien, marquant le nouvel État crétois autonome sous la supervision des troupes anglaises. Ce drame contraint l'Angleterre, la Russie et la France à accepter la demande des Crétois d'abandonner l'armée turque de Crète.

Situé dans cette rue, le "Liopyrakis Megaron" est sans aucun doute l'échantillon le plus important du style néoclassique romantique à Héraklion. C'est une œuvre de l'architecte Dimitris Kyriakou et sa construction a commencé à la fin de la première décennie du XXe siècle. C'était l'une des demeures les plus luxueuses qui ont été construites au cours des deux premières décennies dans cette rue très centrale. La construction de ces hôtels particuliers, composant un bel ensemble architectural, donne à la rue un nouveau style européen. Ces manoirs construits les uns à côté des autres, ont fait que le Vénitien Ruga Maistra, connu pendant la domination ottomane sous le nom de Vizir Casci, "a été nommé avec mépris l'avenue de la tromperie" ou "l'avenue de l'erreur", car il donnait une fausse impression au visiteur concernant l'apparence de la ville derrière elle.

Le bâtiment, qui est aujourd'hui divisé en deux propriétés indépendantes, est en angle, avec trois étages et trois parties à deux étages entre les deux. Les parties à trois étages sont couvertes de toits de tuiles et les parties entre de toits de ciment. Les magasins étaient logés au rez-de-chaussée. Les étages supérieurs étaient des résidences privées. Le style architectural du bâtiment est un choix architectural typique du début du XXe siècle. Le premier étage est plus décoré que le rez-de-chaussée, qui reste simple. Le deuxième étage a une hauteur réduite et est de style plus simple que le premier étage. Le deuxième étage est interrompu en trois points. En conséquence, des effets architecturaux très intéressants sont créés.

 

La Maison Behi-Sekeria est située au 15 de la rue Apokoronou. C'est un exemple caractéristique de l'architecture des Balkans avec une nette influence néoclassique. La taille, la structure des pièces, la variété des formes et la haute conception esthétique constituent un bâtiment unique à Iraklio.

 

Le Bon Marché est situé au 8 de la rue Agiou Mina et était un magasin de draperie appartenant à Hussein Muharem Litsardakis. Construit en pierre et en bois avec un toit en tuiles à colombages, il a été érigé dans les dernières années de la domination ottomane et inauguré en 1892. La façade est particulièrement intéressante, tout comme le sachnisi (projection de l'étage supérieur), qui présente une ouverture centrale voûtée flanquée de deux niches peu profondes. L'intérieur a un atrium avec un paravent en bois richement sculpté.

 

La Maison de Giannis Chronakis est située au 26 de la rue qui ports son nom. C’est une belle maison ottomane qui a appartenu au Bey Rasih Asprakis. Restaurée en 1991, elle abrite divers objets d'art. Outre les expositions, le visiteur peut voir le hammam, la fontaine intérieure, les peintures murales, les boiseries et les riches décorations des plafonds de cet excellent échantillon de manoir ottoman. Elle abrite aussi des meubles orientaux anciens.

 

Le Fytakis Megaron, situé au port d'Iraklio, était révolutionnaire en son temps : ce fut le premier immeuble de plusieurs étages à apparaître à Iraklio et le premier immeuble à appartements à être équipé d'un ascenseur. Il a été construit entre les années 1926-1930 et abrite aujourd'hui un hôtel de luxe. Ses fondations sont posées sur la courtine du côté nord-est de l'enceinte, près du bastion de Sambionara, qui en subit des dommages irréparables. La structure principale est en maçonnerie de pierre et en béton armé. L'intérieur dispose de deux grands puits d'éclairage et de deux entrées principales menant aux escaliers et aux ascenseurs.

 

L’Institut français d'Héraklion, situé au coin de l’avenue Averof Avenue et de la rue Zografou est un exemple important du néoclassicisme ultérieur à Iraklio, construit en 1907 et appartenant à la famille Chatzidakis. Le bâtiment est connu sous le nom d'école française car il abritait autrefois l'Institut français d'Héraklion. Les plans d'étage sont très similaires à un autre bâtiment bien connu de Crète, la villa de Koundouros à Chania. Il a deux étages avec un sous-sol et est couvert de tuiles. Sa façade est soigneusement formée, tandis que les autres côtés sont plutôt décousus. Une attention particulière a été accordée à la formation de la partie médiane de la façade principale, où au rez-de-chaussée et au premier étage se trouve une architrave avec des colonnes doriques et ioniques.

 

L’École italienne d'archéologie est située au 17 de la rue Halbherr. Sous la domination ottomane c’était la résidence de Mirtza Efendis. Il s'agit d'un bâtiment en bois et pierre de deux étages avec des ajouts ultérieurs en béton armé. Un haut mur délimite l'ensemble de la propriété. Un puits de marbre se dresse toujours dans la cour de galets. Le sachnisi (projection à l'étage supérieur) est suspendu directement au-dessus d'une petite fontaine à boire en pierre encastrée dans le mur extérieur.

 

Le moulin à farine de Kastrinakis, abandonné, est situé dans le parking municipal de l’avenue Ikarou et a été déclaré monument protégé depuis 1997, en attendant patiemment sa restauration. Le terrain a été acheté par Nikolaos Kastrinakis en 1896 et en 1904, pour y construire le premier moulin à farine et les fours. En 1927, le moulin est modernisé en le transformant en moulin à cylindres. En 1953, des entrepôts et un moulin pour broyer les aliments du bétail ont été ajoutés. L'usine n'a cependant pas pu suivre le développement technologique vertigineux du XXe siècle et a déclaré faillite en 1976 après avoir nourri les Crétois avec de la farine pendant près de 80 ans.

 

La Maison Mavrakis est située au 7 de la rue Giamalaki et est un excellent exemple du néoclassicisme tardif, propriété de la « Alpha Bank ». Il a probablement été érigé dans la seconde décennie du XXe siècle. Le premier propriétaire, Zaharias Ieronymakis, le légua en 1921 à son fils Heraklis Ieronymakis qui le vendit à Emmanouil Pantelakis. Il l'a à son tour donné en dot de sa fille à l'avocat S.Mavraki en 1948. Le bâtiment a toutes les caractéristiques du néoclassicisme tardif. La formation des façades principales est strictement symétrique. L'élément architectural principal, unique à Héraklion, est la structure en bois du bâtiment en forme de dôme. De telles structures, appelées « Belvédère », étaient très courantes en Europe du Nord. Alors qu'ils étaient souvent utilisés dans les centres-villes du centre et du nord de la Grèce (Athènes, Thessalonique, Patras) et dans les banlieues luxueuses comme Kifissia, ils étaient cependant rarement trouvés dans le sud de la Grèce et dans les îles.

 

L’immeuble situé au 24 de la rue Evens a été érigé en 1878 pour abriter l'Efkafi, la branche de la bureaucratie ottomane responsable de tous les bâtiments dédiés aux fondations caritatives. C'est un bâtiment en bois et pierre avec un toit en trois parties. L'entrée principale est en retrait dans un renfoncement du mur. La grande variété d'éléments architecturaux employés comprend des corniches à cimaise, des pilastres, des chapiteaux de divers types et des parapets ornés de rosaces.

 

L'hôpital municipal de Pananio, aujourd'hui abandonné, a été construit rue Plastira aux frais de Pananos Theodoulakis et de son épouse Athena Anemogianni. Sa construction a commencé en 1895, mais a été interrompue à cause de la grande révolution de 1896 et a repris en novembre 1896, pour s'arrêter à nouveau en 1897. À l'époque de l'État crétois les travaux ont repris (en 1900) et le 10 février 1902, l'hôpital a ouvert ses portes. Après l'exploitation du nouvel hôpital général Pananio-Venizelio près de Knossos en 1953, l'hôpital a cessé ses activités. L'endroit où le complexe a été construit a été choisi, après étude, comme le plus sain de la vieille ville d'Iraklio. L'architecture des pièces et des façades suit les standards classiques de son époque, combinés à la stricte fonctionnalité imposée par l'usage du bâtiment. Au centre du complexe se trouve un grand patio abritant une église dédiée à Saint Panteleimon, le protecteur des malades.

 

Le petit Serai est situé au 21 de la rue Evropis et servait de résidence à Little Bey, un riche crétois musulman. Aujourd'hui, c'est une propriété privée abritant un restaurant. C'est un excellent exemple de l'architecture ottomane avec une grande cour et une utilisation intensive du bois. A l'intérieur du bâtiment, on voit encore quelques éléments architecturaux et fonctionnels remarquables, tels que le hammam, une fontaine, des portes et des niches.

 

La Maison Tsahakis située au numéro 11 de la rue Thessalonique, est un des exemples les plus élégants du néoclassicisme « romantique » tardif. Elle a été construite dans la première décennie du XXe siècle par l'architecte D. Kyriakou, probablement influencé par le bâtiment de Stathatos sur l'avenue Queen Olga, à Athènes (architecte Ernst Ziller). L'architecture des côtés du bâtiment est particulièrement intéressante, avec une découpe semi-circulaire vers le coin créé par les routes. Remarquables sont également d'autres choix architecturaux et morphologiques : le balcon semi-circulaire soutenu par des colonnes doriques, des piliers et des pilastres, des frontons, des niches et des ornements en terre cuite en font un résultat esthétique parfait.

 

L'armurerie vénitienne (Armeria ou Armarento) est située entre la Loggia et la place Saint-Titus. Bien qu'elle servit un objectif différent de celui du club des nobles, les deux bâtiments formaient un seul et même complexe. Elle a été construite en plusieurs phases par les Vénitiens pour y stocker et garder une grande partie des munitions. Le bâtiment a été utilisé de manière similaire par les Ottomans, tout en servant également de trésor où les impôts collectés dans le cadre de la contribution annuelle de l'île pouvaient être conservés.

 

Fontaine Hanialis : Dans l'actuelle rue Zografou existait jusqu'au début du XXe siècle, la maison de Hanialis. L'extérieur abritait une fontaine élaborée, aujourd’hui déplacée à la sortie de la porte d'Agios Georgios. Elle est surmontée d'un arc à décor floral. L'eau était recueillie dans un bassin en marbre à décor en relief.

 

La Fontaine d'Ibrahim Baba est située, dans un état terrible, dans l'actuelle rue Almyrou, juste au nord du Parc Theotokopoulos. Malheureusement, des étrangers ont volé des parties de plaques en relief qui ornaient la fontaine. La fontaine est installée sur le mur extérieur de la maison d'Ibrahim Baba qui s'est maintenant effondrée.

 

La fontaine Priuli ou Fontana Nuova est située dans la rue Delimarkou, derrière l'école Bodossakio et en face de la porte vénitienne de Dermatas. Elle a été construite vers la fin du grand siège de Candie (1648-1669), après que les assiégeants ottomans eurent interrompu l'approvisionnement en eau de l'aqueduc de Morozini qui transportait l'eau des sources de Youchtas. Le capitaine général vénitien Antonio Priuli a identifié une veine d'eau douce à l'intérieur des murs d'Iraklio et a construit la fontaine. Elle est ornée de quatre colonnes et pilastres corinthiens, supportant un fronton triangulaire. De chaque côté des colonnes, il y a des niches dont les panneaux portent des décorations en relief élaborées.

 

La fontaine de Yenitsar Aga est située au début de l'avenue Ikarou, en contrebas de la collection d'épigraphie et en face du musée archéologique d'Iraklio. Elle était à l'origine encastrée à l'extérieur d'un bel hôtel particulier au coin des rues Markou Avgeri et Paleologou, qui a été démoli en 1980.

Le robinet de décharge est situé à l'intérieur d'une structure en forme d'arc, entouré de deux grands piliers avec des rosaces. L'eau était recueillie dans une cuvette en marbre avec une riche décoration en relief.

 

La Panagia Stavroforon (Vierge Marie des Croisés, rue Markou Moussourou) faisait partie du monastère latin des Capucins, mentionné depuis le début de l'ère vénitienne. L'activité principale du monastère était la gestion de l'hôpital - auberge d’Agios Antonios (Saint Antoine) qui était situé sur l'actuelle rue 1821. Le grand parc immobilier du monastère à Candie et dans les villages (Kounavi, Galatas, Alagni, etc.) témoigne de sa prospérité tout au long de l'occupation vénitienne. À l'époque ottomane, l'église a été convertie en Agebut Pasha ou mosquée Kuchuakli, le deuxième nom étant dérivé du grand nombre de tunnels (galeries). Le minaret a survécu intact jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, seul le katholikon (temple principal) du monastère survit, basilique à trois nefs au toit de bois avec une nef centrale surélevée. Deux rangées de colonnes polygonales et une paire de colonnes antiques à chapiteaux corinthiens soutiennent les arcs permettant la communication entre les bas-côtés. Au sud, l’église possède une autre nef reconstruite. Cette nef supplémentaire et les traces d'une autre située au nord suggèrent que la basilique a connu plusieurs phases de construction.

 

L'église d’Agios Dimitrios près du port vénitien, est construite sur le site d'une église plus ancienne d’Agios Dimitrios, saint patron des charpentiers d'Iraklio à l'époque vénitienne (chaque profession avait alors son saint patron). La seule partie survivante de l'église initiale est une partie des fresques à l'intérieur du sanctuaire. Sous la domination turque, l'église à trois nefs était déserte. Elle s'est complètement effondrée lors du bombardement d'Iraklio par les Allemands en 1941 mais a été restaurée dans les années 1950 et inauguré en 1964.

 

La dépendance sinaïtique d’Agios Mattheos (Saint Matthieu) a été construite en 1508 sur les ruines d'une église byzantine plus ancienne. Le complexe comprend l’église, deux bâtiments néoclassiques et un bâtiment plus récent. La partie la plus ancienne, au nord de l'église à deux nefs avec un narthex transversal, est l'église voûtée à nef unique d’Agios Mattheos qui, selon l'inscription fondatrice, a été construite en 1600.

Lors de l'occupation ottomane de la Crète, elle servit les besoins de tous les chrétiens de la ville, car les Ottomans avaient transformé Sainte Catherine en mosquée. L'église passa alors sous la juridiction de Sainte Catherine du Mont Sinaï après l'intervention de l'interprète du Sultan, Nikosios Panagiotakis. À la fin du XVIIe siècle, l'église existante a été agrandie et le bas-côté sud dédié à Agia Paraskevi a été ajouté. Au XVIIIe siècle, le narthex à toit plat est reconstruit, à l'extrémité nord-est duquel est ajoutée une chapelle dédiée à Agios Charalambos. Aujourd'hui, l'église abrite une collection d'icônes comprenant des œuvres importantes de l'école crétoise.

 

L'église d’Agios Onoufrios est située dans le marché central d'Iraklio et est complètement inconnue car cachée par divers magasins des rues 1866, Tsikritzi et Evans. Aujourd'hui, on peut voir sa coupole depuis la rue du marché de 1866 ou les toits des bâtiments adjacents, tandis que l'accès à l'intérieur de l'église n'est possible que par la boulangerie Toulis. Elle est privée et en relativement bon état bien que le dôme ait subi des fissures prononcées. Son intérieur est divisé en deux sections, verticalement et horizontalement, par un mur de béton et des poutres. Cependant, avec quelques interventions appropriées, elle pourrait redevenir opérationnelle. Elle a été mentionnée pour la première fois dans un document de 1583 comme basilique avec un dôme. Pendant l'occupation ottomane de l'île, elle abritait probablement un hammam turc. Après le départ des Ottomans, il devint une propriété privée et fonctionna comme un entrepôt.

 

Usine de tabac : Le bâtiment fonctionnait comme un couvent (Monasterio Greco Madonna Acrotiriani) à l'époque vénitienne (XVIIe siècle) et était une dépendance du monastère de Panagia Akrotiriani Toplou près de Sitia. Un document de 1671 indique que l’église principale était dédiée à Saint Jean le Théologien, alors qu'il y avait une autre église dédiée à Saint Pierre. Après la conquête de la Crète par les Ottomans, Tournatzis Basis Ahmet Aga transforma le monastère en caserne des janissaires locaux. Il a également construit une petite mosquée et des bains ottomans. Plus tard, le lieu a abrité un orphelinat turc. Après la libération de la Crète, le site fut utilisé comme usine de tabac, la Crète en ayant produit de grandes quantités jusqu'au début du XXe siècle. En même temps, l'église actuelle et l'école primaire d'Agia Triada (Sainte Trinité) ont été construites.

 

Notons encore le musée des arts visuels d'Iraklio (3 rue Nymfon), le musée National de la Résistance Bantouvas, le musée de l'histoire des sépultures, le musée Kotsanas de la technologie grecque antique, le musée de la médecine (à l’université) et le musée d'histoire naturelle de Crète.

 

Idée de balade : La promenade débute sur la Piatra Eleftherias (place de la Liberté, près du musée archéologique) et vous vous dirigez vers le sud et l'Odos Avéroff. Elle vous mènera vers la Piatra Kornaru où se situent un kiosque d'Oman et la fontaine vénitienne de Bembo. Là vous êtes au début de la rue du marché, l'Odos 1866, dont l'autre extrémité aboutit à un carrefour avec des feux. A vingt pas de là vous vous retrouvez sur la plus belle place de la ville, avec la fontaine Morosini. A partir de cet endroit, la rue principale, Odos 25 Avgoustou, vous mène en passant par la Loggia, le parc El Greco et la basilique de Titus vers le port de pêche avec la forteresse de Koulès. Si en longeant la côte, vous partez vers la gauche, vous passerez devant l'entrée de l'odos Grevenon où se trouve le musée historique et vous aboutissez près de l'odos Chandakos, où se situent les ateliers des deux peintres d'icônes. Cette rue débouche à nouveau sur la place où se trouve la fontaine Morosini.