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THODOROU

Localiser sur carte (pop-up)

Evaluation : -

Remarque : Île quasiment jamais accessible. Et de loin ne semble pas particulièrement intéressante.

L'île inhabitée d'Agioi Theodoroi ou Thodorou est située juste en face de la plage d'Agia Marina à La Canée, à seulement 800 mètres au nord. L'histoire de l'île et son importance écologique dans la préservation des espèces protégées du bouquetin crétois, rendent ce petit point sur la carte très important. L'île est rocheuse et couvre une superficie de 69,7 hectares pour une longueur maximale de 3800 m. A côté se trouve un second îlot appelé Glaraki (petit goéland) ou Theodoropoula. Généralement, les habitants se réfèrent aux 2 îles en les nommant toutes les deux simplement Theodorou, d'après l'église de Saint Theodori. Dans la partie sud de l'île, il y a une grande grotte voûtée qui fait que l'île ressemble de loin à un monstre à gueule ouverte.

Cette particularité fait que l’île ne pouvait pas être ignoré par les légendes locales et souvent les indigènes appellent l'île le "Monstre". L'histoire la plus courante sur la formation de l’île raconte qu'au début de l'ère chrétienne, l'île n'existait pas du tout. Un jour, les habitants ont vu un énorme monstre et son bébé s'approcher de la Crète, prêts à attaquer. Selon certains mythes, c'était un ours géant avec son bébé. Les habitants ont alors commencé à lancer des lances et des flèches pour les tuer, mais ils ont continué leur route furieuse vers la côte. Les femmes terrifiées ont commencé à prier à Agia Marina et Agios Georgios pour survivre. Leurs prières aux saints ont été entendues et les deux monstres ont été pétrifiés, créant les deux îles de Saint Théodore. Le monstre fut pétrifié la gueule ouverte, menaçant de dévorer les Crétois.

Malgré sa taille, l'île a une riche histoire et de nombreuses légendes. Au fil des siècles, elle a changé de nom : Akytos ou Akoition (c'est-à-dire non habitable) puis Letoa ou Toullouros.

Depuis l'époque minoenne, l'île était utilisée comme lieu sacré. Beaucoup plus tard, en 1574, les Vénitiens construisirent une forteresse pour protéger tout le littoral de Platanias de toute invasion hostile. En seulement un an, les Vénitiens ont réussi à construire une forteresse polygonale au sommet de l'île nommée Turluru et une seconde à un niveau inférieur près de l'église de Saint Théodore, appelée Saint François. Le coût des châteaux a atteint l'énorme montant de 21 500 ducats, bien qu'il y ait eu de nombreux Crétois contraints à la corvée, mais les Vénitiens étaient convaincus de l'importance stratégique de l'emplacement. Plus tard, les Vénitiens prévoyaient de construire un troisième fort dans la partie nord de Thodorou mais ont changé d'avis.

En 1645, les Ottomans attaquent l'île et l'occupèrent, après une bataille héroïque contre les 70 gardes de la forteresse. Lorsque les Turcs ont réussi à entrer dans le château, le chef des gardes, Vlassios, afin de ne pas se rendre aux Turcs, a mis le feu à l'arsenal et a fait sauter tous des gardes et les envahisseurs turcs qui étaient entrés dans le fort. En 1650, l'île revint sous domination vénitienne jusqu'en 1699, date à laquelle elle fut rendue aux Ottomans, 30 ans après la chute de Candie. L'île tomba aux mains des Crétois, lors de la libération de la Crète en 1897. En 1897, l'armée grecque, dirigée par Timoléon Vassos, se rendit sur l'île, malgré la présence menaçante des navires de guerre des Grandes Puissances.

Aujourd'hui, les deux forts Saint François et Turluru sont sévèrement détruits. Il reste des murs et des bases de citernes et de pièces auxiliaires.

Il reste également encore quelques ruines de l'ancienne église sur l'île d'Agioi Theodoroi et une autre église plus petite a été construite par-dessus.

Thodorou est aujourd'hui une Réserve Naturelle pour la protection du bouquetin crétois, le célèbre Kri-kri. Pour cette raison, il est interdit de débarquer, sauf un jour par an (8 juin), où les visiteurs sont autorisés à emprunter le chemin menant à l'église. Les chèvres sauvages ont été déplacées à Thodorou depuis les montagnes de Crète, pour leur permettre de se reproduire en toute tranquillité, loin des braconniers et autres dangers. Environ 80 bouquetins vivraient aujourd'hui sur l'île, protégés par une garde spéciale et armée. La communauté isolée de Kri-kri à Agios Theodoros a été utilisée pour fournir des Kri-kri aux zoos du monde entier.