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Methoni

 

Lorsqu'Homère parle de Methoni, il dit qu'elle est "riche en vigne". La légende raconte que la ville doit son nom ("metho" = s'enivrer, "onoi" = ânes) aux ânes grisés par l'odeur du vin qu'ils transportaient. Le doge Domenico Michieli commença par faire raser la forteresse byzantine de 1125 puis une flotte vénitienne prit possession de la ville en 1206. Le nom de Méthone fut lors transformé en Modon. En 1500, Bajazet II investit les 7 000 défenseurs de la place avec une armée forte dit-on de 100 000 hommes et 500 canons de siège. La forteresse capitula le 9 août 1500, Les chevaliers de Saint-Jean puis don Juan d'Autriche tentèrent de la reprendre, respectivement en 1531 et en 1572 mais en vain. Morosini s'en rendit maître le 10 juillet 1686 et les Vénitiens la cédèrent aux Turcs en 1715 seulement.

 

La citadelle de Méthoni (entrée libre) est la mieux conservée des nombreuses forteresses que les Vénitiens élevèrent sur la côte du Péloponnèse. Elle est impressionnante avec ses remparts gigantesques, ses puissantes tours et ses portes monumentales. Elle est séparée de la ville par un fossé décrivant un arc de cercle à la base du promontoire. Le pont d'accès actuel a été construit en 1828 par les soldats français du maréchal Maison. La majeure partie du fossé date du XVe s. Le rempart de ce côté s'étend entre le bastion Bembo (XVe s.) à droite et le bastion de 1714 à gauche, destinés à recevoir de l'artillerie. Les premières fortifications ont été renforcées au IVe siècle av. J.-C. Au XIIIe siècle, les fortifications vénitiennes intègrent des tronçons de fortifications antiques.

En prenant à gauche après avoir franchi la première porte, on passera une deuxième porte, puis une troisième avant de déboucher dans l'immense esplanade envahie d'herbes folles. Longer ensuite le rempart Est (à gauche) renforcé par des tours et des emplacements de tir pour fusils et canons aménagés par les Turcs. L'une de ces tours est ornée, sur la façade extérieure, d'un lion de Saint-Marc encadré par deux blasons des Foscarini, au-dessus d'un écusson de Michieli. Cette partie s’achève à une tour carrée, très abîmée, qui date peut-être de la période romaine ou du début des temps byzantins. A l'extrémité du promontoire se dresse une haute tour, près de la porte vers la mer, reconstruite par les Turcs avec des éléments de remploi dont un bloc où furent sculptés un lion de Saint-Marc et le blason des Foscolo. Un pont reliait cette entrée à la tour Bourzi* (ou Bourdzi), isolée sur un rocher et érigée par les Turcs au XVIe siècle afin de renforcer la protection du port. Au large, on aperçoit les petites îles de Sapientza et Schiza qui font la joie des touristes friands de pêche (attention cependant aux courants dangereux).

Le rempart Ouest, établi sur une falaise, est étayé par cinq tours et doit appartenir au premier programme de fortifications effectué par les Vénitiens. On vient ensuite buter contre un mur transversal délimitant une sorte de réduit. La porte est percée dans la tour centrale qui, avec quatre autres ouvrages semblables, renforce ce mur dressé par les Turcs au début du XVIe s. Visiter ensuite l'énorme bastion Bembo, construit en 1480 et quelque peu remanié par les Turcs. Il domine un autre bastion plus ancien, que l'on peut découvrir en suivant le passage qui débouche à droite après la première porte percée dans le rempart Nord. Du bastion, noter la redoute construite à une extrémité de la contrescarpe. Un lion de Saint-Marc sculpté sur son flanc Nord atteste qu'elle fut également bâtie par les Vénitiens.

 

La ville ancienne est bâtie sur un promontoire peu élevé. Ses remparts démantelés et ses tours crevassées par les séismes surplombent d'un côté les vagues venant se briser contre le bas des murs, de l’autre une plage et du troisième côté, un ravin (servant de douves) franchi par un pont à 14 arches robustes en pierre mais initialement en bois. L’enceinte complète fait 2 ou 3km.

A l’entrée de la cité se trouve une courte colonne à chapiteau byzantin relevée par les Vénitiens pour y installer le lion de Saint Marc dont deux autres représentations figurent dans des bas-reliefs incrustés dans les remparts du fossé. Cette ville vénitienne recouvre une autre cité dont la fondation remonte à avant la guerre de Troie et portant le nom de Pédalos. Quelques vestiges grecs sont encore visibles par endroits à la base des remparts vénitiens. Du temps des Grecs, il devait exister deux temples dédiés à Athéna Anemotis (du vent) et Artémis. Notons aussi la pérsence d'un port.

La ville est également connue pour ses puits vénitiens aux margelles de marbre marquées de sillons creusés par de grosses cordes.

 

A 2 km de Methoni se trouve le cimetière paléochrétien de Saint Onuphe, situé dans une cavité transformée en ermitage à l'époque byzantine.

 

Au large de Methoni nous trouvons les îlots de Sapientza (9 km²) et de Schiza peuvant être découvertes uniquement lors d'excursions organisées en été (renseignements à la police touristique). Les amateurs de pêche s'adresseront directement à un pêcheur au port. Notons aussi l’île d’Agia Marina au SE de Methoni qui, avec Sapientza et Schiza, forment les Inousses de Messenie.