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Didymoteichon

 

Didymoteichon, vieille cité byzantine dont les premières fortifications remontent au règne de Justinien (VIe s.), fut reconstruite après sa destruction au VIIe ou au VIIIe s. Elle succéda à Plotinoupolis, fondée au IIe s. par l'empereur Trajan et ainsi nommée en l'honneur de son épouse Plotina, dont les ruines se trouvent au sommet de la colline d'Agia Pétra, à 1 km au S.-E. de l'actuelle agglomération. C'est là que les archéologues mirent au jour le buste en or de Septime Sévère, le chef-d'oeuvre du musée de Komotini. La fortification de la ville est préservée en bon état, sans problèmes sérieux. Didymoteichon est d'abord mentionné comme évêché au IXe siècle. Il semblerait que « Didymoteichon » (« les murs jumeaux » en Grec) soit en fait une association de deux puissantes villes opposées. Les collines jumelles commandent la route reliant Traianoupolis et Adrianople.

Sous le nom de Dimot, la cité apparaît à de nombreuses reprises dans les chroniques franques de la IVe croisade. Occupé par les Francs dès 1204, ce château, « très beau, très fort et très riche » (Villehardouin) abrita l'un de leurs premiers fiefs. Un fief difficile à tenir puisque, à peine installés, les chevaliers français et leurs gens d'armes y furent massacrés par les Grecs restés fidèles à leur empereur. La ville fut rasée par Jean, le roi des Bulgares, en 1206. Devant l'ampleur des destructions, les Croisés renoncèrent à la rebâtir. Elle se releva pourtant de ses ruines après la reconquête byzantine, et Jean VI Cantacuzène (John VI Kantakouzenos) y fut couronné empereur en 1341, peu de temps avant la prise de la ville par les Ottomans (1361). Didymoteichon est aussi le lieu de naissance de l'empereur de Nice, John III Vatatzes (1222-1254) et de John V Palaiologos (1341-1347). C’est ici qu’en 1713 fut emprisonné le roi de Suède Karl XII par les Turcs.

Didimotikon se compose de deux parties : une ville haute bâtie au sommet d'une colline rocheuse entourée par la rivière Erythropotamos et une ville basse. On pourra voir de nombreux vestiges de fortifications et de portes monumentales, d'origine byzantine ou ottomane. La ville haute conserve d'intéressants exemples de l'architecture domestique des Balkans aux XVIIIe et XIXe s., ainsi que des églises du XIXe s. C'est dans la ville basse que s'installèrent les Ottomans, comme en témoignent la grande Mosquée de Bayazid édifiée au début du XVe s. (1402) et dédiée au sultan Méhémet Ier, ainsi que les restes de bains et de khans. Le site a été étudié pour la première fois en 1970 mais des fouilles systématiques ne commencèrent qu’en 1985. Huit sous-sols de maisons byzantines ont été mis à jour, avec un passage, une tour, une partie du mur et une section de rempart. La petite église d’Agia Katherini (époque des Paléologues) et une chapelle de cimetière (?) de la même époque ont été mises à jour, en plus de l'église d’Agios Athanasios. Le mur de fortification a été réparé et reconstruit aux sections entre les tours (les pierres se décomposant ont été enlevées et des pierres manquantes ont été rajoutées). De la ville byzantine sont préservés les fortifications, des vestiges de bâtiments et des sous-sols de maisons taillés dans la roche. De l’enceinte byzantine notons les églises suivantes : la petite église d’Agia Katherini, l’église métropolitaine d’Agios Athanasios, l’église du Christ Sauveur, l’église d’Agios Giorgos Palaiokastrites et la petite église d’Agia Marina, près de l'Erythropotamos. Cette ancienne célèbre ville byzantine est aussi connue pour son "Grand Temenos".