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Ancienne Corinthe

 

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Avis du webmaster : *** : Beau site intéressant dont une partie se trouve de l'autre côté de la route (libre d'accès). Entrée : 6 euros (en 2006). Rajouter 2,50 euros si l'on souhaite un plan.

 

Le site de l’Ancienne Corinthe a été habité une première fois lors la période néolithique (5000-3000 av. J.-C.), peut-être lors du Ve millénaire av. J.-C. Construite au VIIIe siècle av. J.-C., la ville a été habitée jusqu'à sa destruction par le général romain Mummius en 146 av. J.-C. Elle a aussi été appelée "Amphithalassion" ou "ville entre deux murs" par les anciens. Son apogée se situe au Vème siècle av. J.-C. Elle fut saccagée par les Romains en 146 av. J.-C. De nouveau habitée en 44 av. J.-C. et s'est développée graduellement. En 51/52, l'apôtre Paul a visité Corinthe. Elle se redéveloppe à l'époque byzantine avant d'être incendiée par les Goths en 395 puis détruite par un terrible séisme en 521. Il faudra attendre le XIème siècle pour la voir relever la tête. Elle passera aux mains des Francs en 1358, de nouveau aux Byzantins en 1395, aux Chevaliers de Rhodes en 1400, aux Turcs en 1458, aux Vénitiens en 1687, puis de nouveaux aux Turcs jusqu'en 1822. En 1858, un nouveau tremblement de terre détruisit une nouvelle fois la ville. Reconstruite plus près de l'isthme, la nouvelle Corinthe a elle aussi été détruite lors du tremblement de terre de 1928 puis reconstruite. Aujourd'hui c'est une des plus grandes villes grecques organisant aux mois de septembre et octobre un festival de théâtre avec la participations de troupes balkaniques et un concours panhellénique de troupes d'amateurs.

Le site archéologique est situé au pied de l'énorme rocher de l'Acrocorinthe et comprend principalement des édifices romains et quelques constructions grecques. On distingue les longs murs allant du sommet de l'Acrocorinthe au port de Léchaio. C'est à ce port que commençait la route de Lechaion, large voie dallée bordée de trottoirs, portiques et boutiques, se terminant à l'agora où se dressaient d'importants édifices, temples et magasins. Au-delà de la porte nord de la ville, elle atteignait la mer entre deux longs murs selon un dispositif défensif analogue à celui reliant Athènes à son faubourg maritime du Pirée. La large voie dallée s'ouvrait sur l’agora par des propylées qui, au Ier s. après J.-C., étaient composés d'un arc de triomphe monumental. Construits en marbre, ils étaient surmontés de deux chariots en bronze doré, dont l’un portait Phaéton et l’autre Hélios (en illustration du mythe du mortel Phaéton conduisant le char du dieu du Soleil, Hélios). Sur le côté gauche de la rue se trouvait une vaste basilique romaine élevée au Ie s. de notre ère puis réédifiée en marbre peut-être au IIe s. Elle présentait une grande salle centrale à colonnade. Sous les vestiges de cet édifice on a retrouvé les ruines considérables d'un marché grec de la fin du Ve s. av. J.-C. Les vestiges d'un établissement thermal, du Ve ou du VIe s., s'étendent de l’autre côté de la rue, bâtis sur l’emplacement d'un bain romain (Ie s. apr. J.-C,) considéré comme le plus beau de Corinthe et que l’on peut identifier avec le bain d'Eurydès.

Vers les propylées, sur la gauche, on découvre des latrines publiques puis le péribole d'Apollon formé d'une cour entourée de galeries dont on a relevé quelques colonnes de style ionique. Ce bâtiment fut construit au Ie s. apr. J.-C. mais il fut restauré par la suite. Selon Pausanias, il renfermait une statue d'Apollon et une peinture figurant Ulysse tuant les prétendants de Pénélope avec son arc. Les fouilles ont montré que la partie nord du péribole d'Apollon occupait l’emplacement d'ateliers de teinturiers. Des coquillages utilisés dans la fabrication des couleurs y ont été retrouvés. Sur une partie de ce site, du côté de la rue, on remarquera les fondations bien conservées d'un petit temple grec du IVe s. av. J.-C. composé d'un vestibule et d'un naos carré. Le temple, probablement consacré au culte d'un héros, fut démoli durant l’époque hellénistique et remplacé par un baldaquin soutenu par quatre piliers carrés encadrant une statue de culte.

 

Avant d'atteindre l'entrée du champ de fouilles de l'agora, on remarque, presque en face du pavillon du tourisme, les restes du marché nord construit durant l'époque impériale romaine et utilisé jusqu'à l'époque byzantine.

Peu après le guichet à l'entrée du site, un énorme cube rocheux est identifié avec la fontaine de Glauké, du nom de la fille du roi Créon, deuxième épouse de Jason, le chef des Argonautes. Glauké se serait jetée à l'eau pour apaiser les atroces brûlures causées par la robe empoisonnée que lui avait offerte la magicienne Médée, première épouse délaissée de Jason. Cette fontaine fut en usage durant toute l'existence de la ville grecque puis restaurée par les Romains.

À l'époque romaine l’Agora mesurait plus de 200m d'Est en Ouest et avait une largeur moyenne d’environ 100m du Nord au Sud. Sensiblement plus petite dans la ville grecque, elle s'étendait sur une pente s'élevant doucement du Nord au Sud. Les Romains l'établirent sur deux terrasses nivelées et remplacèrent son pavage en gros galets par un dallage de marbre.

Sur une colline basse au Nord de l'agora s'élève le temple dorique d'Apollon (550 av. J.-C. sur l'emplacement d'un sanctuaire du VIIe s., partiellement restauré au Ier siècle après J.-C.), de style périptère dorique (6x15 colonnes) et considéré comme le monument le plus important de cette époque. 7 des 38 colonnes sont encore debout et portent encore des morceaux d'architraves. Le plan général de l'édifice reste toutefois bien apparent grâce aux entailles pratiquées dans le roc pour recevoir les fondations. Il est bien antérieur l'agora romaine qu'il domine et demeure le plus spectaculaire vestige de l'antique Corinthe.

Entre le musée et le temple d’Apollon, on rencontre les ruines de petites chambres disposées en rangée et formant les boutiques de l'Ouest. Elles rappellent que l'agora était le centre civique mais aussi commercial de la cité. Ces boutiques, dont quelques-unes sont assez bien conservées, datent du début du Ier s. apr. J.-C. Elles s'ouvraient sur la place par un portique corinthien composite où des figures de griffons, de sirènes, de lions et d'êtres humains voisinaient avec les classiques feuilles d'acanthe des chapiteaux.

Sur le côté ouest de L'Agora on trouve les fondations d'une série de six petits temples romains ainsi que celles d'un monument de plan circulaire construit aux frais "d'un magistrat du nom de Babbius Philinus". Le temple situé au fond à droite devait être consacré à Aphrodite sous l'aspect de déesse de la fortune (Tyché). Viennent ensuite les fondations d'un sanctuaire identifié avec le temple de tous les dieux (Panthéon). Les deux suivants, construits sous le règne de l'empereur Commode (180-192), furent sans doute respectivement dédiés à Hercule (Héraclès) -héros qu'affectionnait particulièrement cet empereur- et à Neptune (Poséidon). Pausanias, qui visita Corinthe avant leur érection, signale qu'il vit, après le Panthéon, une fontaine et une statue en bronze de Poséidon. On a retrouvé les traces de cette fontaine sous les fondations du temple de Neptune.

Le temple situé à l'Ouest du monument de Babbius devait être consacré à l'Apollon Clarien (d'après Claros, localité d'Asie Mineure où se trouvait un sanctuaire oraculaire du dieu). Il devait renfermer une statue en bronze d'Apollon. Le dernier temple était probablement dédié à Hermès. L'une des deux statues mentionnées par Pausanias devait être placée à l'intérieur du temple et la seconde dressée sur le soubassement circulaire visible près de la cella.

Le Portique du Nord-Ouest, situé derrière les ruines des boutiques romaines, est d'époque hellénistique. Construit au IIIe s. av. J.-C., il présentait une colonnade extérieure dorique et une colonnade intérieure ionique. Quelques colonnes sont encore en place.

Le petit mur décoré d'une frise de triglyphes séparés par des métopes faisait partie d'un ensemble cultuel particulièrement intéressant, éclairant sur certaines pratiques religieuses des anciens Grecs. Il est interrompu par un escalier donnant accès à une chambre souterraine, fermée par une grille et abritant une fontaine sacrée à l'origine à ciel ouvert. Elle ne semble pas avoir été couverte avant la première moitié du Ve s. av. J.-C. L'eau de la source s'écoulait par des bouches en forme de têtes de lion en bronze encastrées dans le mur du fond, en face de l'escalier. Le débit ne paraît pas avoir été abondant et plusieurs indices donnent à penser qu'il cessa définitivement à la fin du IVe s. ou au début du IIIe s. av. J.-C. L'ancienne source dut cependant toujours être considérée comme sacrée car elle fut soigneusement murée. Un bassin alimenté par des sources captées loin de la ville fut construit presque au-dessus. Les Romains, lors du sac de la ville en 146 av. J.-C., et au moment de la fondation de la nouvelle cité, ne soupçonnèrent même pas son existence, ce qui explique son exceptionnel état de conservation. L'eau recueillie dans cette fontaine était réservée à des usages religieux et la découverte d'un sanctuaire où l'on devait rendre des oracles semble confirmer ce fait. Le sanctuaire a été dégagé à environ 10m de là, sous les ruines d'une rangée de boutiques romaines. Il dut être érigé au Ve s. av. notre ère autour d'un petit autel circulaire plus ancien près duquel on faisait des libations avant de consulter l'oracle. Les fidèles y recevaient la réponse du dieu (peut-être Apollon). Près de l'autel se trouvait l'orifice d'un petit canal souterrain par où l'on versait les libations. L'autre extrémité du canal était constituée d'une bouffie encastrée dans une métope. Le canal aux libations était doublé par un souterrain juste assez grand pour permettre à un homme d'y ramper. Il aboutissait lui aussi à une métope, mobile celle-là, donnant une porte secrète que rien ne distinguait des autres métopes. Une seconde porte, que l'on pouvait verrouiller, devait condamner plus sûrement l'accès du souterrain aux intrus. Les profanes n'avaient d'ailleurs pas le droit d'examiner ce mur de trop près ni même de l'approcher : un règlement gravé sur une borne (moulage à quelques mètres à droite) au Ve s. av. J.-C. leur interdisait l'accès du lieu sacré. Pour répondre aux questions des fidèles, un prêtre glissait dans le souterrain en passant par la porte secrète. Il rampait jusqu'à l'autre extrémité d'où il pouvait, par un trou ménagé dans le pavement qui entourait l'autel, exprimer les oracles.

Avant les propylées gisent sur le sol plusieurs fragments d'architecture d'une façade purement décorative. Les éléments les plus remarquables étaient constitués par au moins quatre statues colossales se dressant au second étage et figurant des Barbares captifs, debout sur des bases décorées de hauts-reliefs symbolisant la victoire des armées romaines. Deux bases et des fragments de ces statues sont visibles au musée.

Tout près des propylées s'élèvent les ruines de l’un des plus somptueux monuments de la ville romaine, la fontaine abritant la source Pirène inférieure, en usage de la plus haute Antiquité jusqu'à la fin du XIXe. En descendant dans la cour remarquablement aménagée au IIe s. apr. J.-C. par le généreux Hérode Atticus, on découvre six bassins de puisage qui communiquent avec un grand réservoir d'une capacité de 400 m³ environ. Sur les parois latérales du troisième bassin à partir de la gauche subsistent quelques traces de peintures romaines représentant des poissons.

Il y avait deux sources Pirène, l'une au sommet, l'autre au pied de l'Acrocorinthe. Celle d'en bas passait pour être l'exutoire de celle d'en haut. Le grand réservoir encore visible fut creusé dans le roc à l'époque grecque. L'eau y arrivait par deux canaux. Devant ce réservoir, et séparé de celui-ci par des grilles de pierre, se trouvent trois bassins où l'on puisait l'eau à l'origine. La voûte rocheuse était supportée par des piliers formant un portique. A une époque postérieure, il fut divisé en six chambres séparées par des cloisons que l'on peut encore voir. Lorsque les Romains rebâtirent Corinthe, le portique et les murs de la cour devant la fontaine furent refaits dans les styles dorique et ionique. Un bassin, où l'eau jaillissait par plusieurs bouches, fut aménagé au centre de cette cour. Vers la fin du Ier s. de notre ère, on revêtit les murs de marbre et on modifia l'ordonnance de la façade principale de la fontaine. Au IIe s., trois vastes exèdres absidiales furent ajoutées sur trois côtés. Chacune d'elles abritait trois niches où prenaient place des statues (peut-être des effigies de membres de la famille d'Hérode Atticus). Les colonnes à fût lisse du portique en saillie sur la façade principale de la fontaine appartiennent à un aménagement d'époque byzantine.

Les ruines à l'extrémité est de l'agora romaine sont celles d'un édifice de plan basilical, construit au temps d'Auguste où l'on découvrit plusieurs statues de membres de la famille Julienne et d'empereurs, d’où l’appellation de basilique Julienne. Devant la basilique on remarque une partie du pavement de l'agora grecque, à environ 1m en dessous du niveau romain. En cet endroit fut mis au jour une rangée de blocs de pierre calcaire en lesquels on a reconnu la ligne de départ d'un stade grec. Des trous creusés dans ces blocs permettaient aux athlètes d'y placer l'extrémité de leurs pieds pour donner plus de vigueur à leur départ. Non loin de là, on a retrouvé les restes d'une seconde ligne de départ, orientée différemment, mais plus ancienne. Des traces de roues laissées sur le pavement devant la ligne donnent à penser que le stade servait aussi aux courses de chars. On sait que durant la fête corinthienne de l'Hellotia, en l'honneur d'Athéna Hellotis, se déroulaient des courses qui faisaient partie d'un rituel du culte des morts. Un mur curviligne supportait une terrasse où devaient prendre place les juges arbitres et quelques spectateurs privilégiés assistant aux courses.

L'agora inférieure était limitée au Sud par deux rangées de quinze boutiques encadrant le Bêma, tribune monumentale où le gouverneur romain apparaissait au public. Ce monument a été comparé aux Rostres, tribune aux harangues de Rome, dans une inscription du IIe s. apr. J.-C.

Avec son Portique sud, Corinthe pouvait s'enorgueillir de posséder l'une des plus vastes constructions de la Grèce antique. Bâti au VIe s. av. J.-C. puis restauré peu avant la destruction de la ville par Mummius, il était un curieux édifice à deux étages et deux rangées de trente-trois boutiques. La plupart d'entre elles étaient des tavernes. Toutes les boutiques du premier rang (sauf deux) étaient dotées de puits de 12m de profondeur alimentés en eau fraîche par une conduite reliée à la source Pirène. Ces puits servaient à rafraîchir les boissons et les plats. Ce bâtiment exceptionnel aurait été conçu comme une vaste hôtellerie et servait à héberger les délégués des fêtes grecques lorsque Corinthe devint le quartier général de la Ligue panhellénique sous Philippe de Macédoine. L'étage au-dessus des tavernes devait être occupé par des chambres où logeaient les représentants des diverses villes appartenant à la Ligue. Le portique fut reconstruit à l'identique au moment de la fondation romaine.

Au Ier s. après J.-C. la plupart des boutiques furent démolies pour faire place à une série de bâtiments administratifs. La troisième salle à partir de la gauche, où l'on voit quelques vestiges d'un pavement de mosaïque d'époque romaine, servait probablement de local de réunion aux agonothètes (juges arbitres aux Jeux isthmiques). Dans le panneau central de la mosaïque figure un athlète victorieux portant couronne debout devant Tyché, la déesse de la bonne fortune, qu'il semble remercier. Sous le hangar, noter également la margelle d'un puits du portique hellénistique. Un second hangar abrite deux pavements de mosaïque. L'un représente Dionysos sur un char tiré par des panthères et conduit par un satyre tenant le thyrse (on reconnaît également deux centaures portant des vases). L'autre figure une Néréide assise sur la croupe d'un centaure et Eros voltigeant dans les airs.

La Basilique sud est une vaste construction à cour intérieure entourée de portiques à laquelle on accédait par un large passage puis par un escalier de marbre. Plusieurs statues (très mutilées) d'empereurs y ont été exhumées. A proximité se trouvent les ruines d'une fontaine romaine en marbre dont le sol est encore couvert de dalles de marbre de diverses couleurs.

Le plan de la chambre principale du Senat, ou salle du Conseil, affecte la forme d'un arc elliptique outrepassé. Les murs sont encore conservés sur une hauteur appréciable. Juste avant le Sénat s'ouvrait un passage auquel aboutissait une route conduisant à Kenchréai, le port de Corinthe situé sur le golfe Saronique. On a dégagé un tronçon de cette voie revêtue de dalles de calcaire dans la première moitié du Ier s. apr. J.-C.

L'agora supérieure était limitée à l'O. par une série de neuf colonnes archaïques (VIe s. av. J.-C.) provenant peut-être du temple d'Apollon, remployées par les Romains pour supporter une conduite qui alimentait en eau un bassin rectangulaire. Remarquez les restes du bassin à l'extrémité nord de la colonnade.

Cet immense site comprend également la Fontaine Sacrée, un édifice balnéaire (au nord du péribole d’Apollon).

 

En-dehors du champ de fouilles de l'agora, près du parking, on trouve un second site où furent mis au jour un odéon et un théâtre.

Construit au Ier s. après J.-C. puis à nouveau vers 175 par Hérode Atticus, l’Odéon voué aux activités culturelles pouvait accueillir 3 000 personnes. Il fut transformé vers 225 afin de servir d'arène pour combats de gladiateurs et d'animaux, la scène fut alors supprimée.

Le Théâtre situé au Nord de l'odéon a été construit au Ve s. av. J.-C., entièrement reconstruit après la fondation de la colonie romaine et, comme l'odéon, transformé en arènes pour accueillir des spectacles nautiques. Le théâtre de Corinthe fut détruit en 396 après J.-C. lors du sac de la ville par les troupes d'Alaric. L'auditorium du théâtre grec, d'une capacité d'environ 18.000 personnes, est paradoxalement mieux conservé que celui de la période romaine : les traces des gradins visibles sur la colline appartiennent en effet à la construction hellénique. Lorsque les Romains reconstruisirent le théâtre au Ier s. av. J.-C., ils ensevelirent les gradins de l'édifice grec sous des remblais et élevèrent des murs de soutènement rayonnants pour supporter la cavea romaine. Ce sont ces travaux qui ont permis une meilleure conservation des structures grecques. On distinguera encore le mur, haut de près de 3m à l'origine, séparant durant l'époque romaine l'auditorium de l'orchestra et protégeant les spectateurs. Il était orné de peintures représentant des scènes de combats entre gladiateurs et animaux sauvages. Une inscription très funeste est incisée dans le plâtre du mur. Elle conte l'histoire touchante et naïve du gladiateur Androclès, sauvé par un lion dont il s'était fait un ami.

Une rue dallée d'orientation Nord-Sud subsiste à l'Est du théâtre. A l'Est de cette rue gisent les ruines d'un bâtiment dont une pièce est encore ornée d'une mosaïque à décor floral (palmettes et lotus dans un cercle) et animal (lion attaquant un cheval dans l'angle Nord-Ouest du panneau). Au Nord du théâtre, à environ 100 m, apparaissent les vestiges de thermes romains.

 

Les maigres vestiges de l'Asclépiéion et de son annexe, la fontaine de Lerne, se trouvent à environ 300m au Nord-Est du théâtre, près du rempart mais à l'intérieur de l'enceinte. Le temple d'Asclépios fut érigé au IVe s. av. J.-C. sur le site d'un sanctuaire datant de l'époque archaïque (VIe s. av. J.-C.). Comme tous les sanctuaires consacrés au dieu-guérisseur, celui de Corinthe était pourvu d'un abaton, c'est-à-dire d'une salle où les malades passaient la nuit dans l'espoir qu'Asclépios leur indiquerait au cours d'un songe le remède qui soulagerait leurs maux. La salle était située juste au-dessus de l'aile orientale de la fontaine de Lerne, celle-ci jouant un rôle en étroite association avec le culte rendu à Asclépios en son sanctuaire. La fontaine était composée d'un vaste édifice à cour centrale entourée de portiques. Trois salles s'ouvrant sous le portique est constituaient le trait le plus remarquable de cet ensemble. Situées juste en dessous de l'abaton du sanctuaire d'Asclépios, elles formaient trois salles à manger avec des bancs de pierre où les patients s'étendaient devant de petites tables.

Une centaine de mètres au Sud-Ouest du sanctuaire d'Asclépios, des fouilles aujourd'hui en majeure partie recouvertes ont permis de reconnaitre l'existence d'un long portique dorique de 160m de développement. Construit à la fin du Ier s. après J.-C., il devait appartenir à un gymnase cité par Pausanias. Dans le même secteur se trouvaient également les restes d'une fontaine souterraine et diverses installations d'époque hellénistique annexées au gymnase romain puis consacrées à un culte vers la fin de la période romaine (fin du IVe-début du Ve s.). On y découvrit en effet des milliers de lampes votives.

 

Quelques fouilles eurent lieu en 1892 et 1906 par la société archéologique d'Athènes sous la direction d'A. Skias mais les fouilles systématiques lancées par l'école américaine des études classiques en 1896, continuent toujours de nos jours. Le musée (1931/32 par l'architecte W. Stuart Thompson) se trouve au S-O du site et abrite notamment des pavements en mosaïque. Le bâtiment a été prolongé vers l'est en 1950. Après la visite du musée, on longera le bâtiment vers l'Est ou des chapiteaux divers sont exposés le long du mur.