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Le site de l'ancienne agora (***)

 

Le site de l'ancienne agora (***) était le coeur de l'Athènes antique, le centre de l'activité politique, commerciale, administrative et sociale, le centre religieux et culturel, et le siège de la justice. Le site a été occupé sans interruption lors de toutes les périodes de l'histoire de la ville. Dès le néolithique tardif (3000 av. J.-C.) il a été utilisé comme quartier résidentiel et d'enterrement. Au début du VIe siècle (époque de Solon), l'agora est devenue un quartier public et, après une série de rénovations et de remodelages, elle a obtenu sa forme rectangulaire finale avant d’être petit à petit abandonnée après l'invasion slave en 580 de notre ère. De la période byzantine jusqu'en 1834, moment où Athènes devient la capitale de l'état grec indépendant, l'agora a été de nouveau développée comme quartier résidentiel.

Les premières fouilles ont été effectuées dès 1859. Lors de la construction, en 1890-91, du chemin de fer reliant le centre d’Athènes au Pirée, des vestiges de bâtiments antiques ont été mis à jour. Afin de découvrir la totalité du quartier de l'agora, il était nécessaire de démolir environs 400 bâtiments modernes couvrant une surface totale de 12 hectares.

Au XIXe siècle, les quatre figures colossales des géants et des tritons de la façade du gymnase ont été reconstituées par la société archéologique grecque. En 1953-56, la Stoa d'Attale a été reconstruite pour devenir un musée tandis que l'église byzantine d'Agioi Apostoloi, construite vers l’an 1000 et décorée de fresques du XIe siècle, était restaurée par l'école américaine. Entre 1972 et 1975, des travaux de restauration et de conservation ont été menés à bien à l’Hephaisteion : le quartier a été nettoyé de la végétation et le toit du temple réparé en 1978 par le service archéologique. A l'est du Théséion s'étend l'Ancienne Agora. Sur le côté occidental, en contrebas du Théséion, se trouvaient le Portique de Zeus Eleuthère, le temple d'Apollon Patrôos, le Bouleutérion, le Métrôon (ou temple de la Mère des dieux) où l'on gardait les archives publiques, la Tholos où mangeaient chaque jour les "prytanes" (sénateurs), le Péribole des Héros Eponymes et le Stratégéion. Les autres côtés de l'Agora étaient bordés de portiques "commerciaux" abritant échoppes et magasins: au nord, le Portique des Hermès et la Stoa Poecilé; à l'est, le Portique d'Attale; au sud, le Portique du Milieu et le Portique du Sud. C'est près de ce dernier que se trouvaient l'ancien tribunal "Héliée", la fameuse fontaine à neuf orifices, ainsi que l'argyrokopéion où l'on frappait les monnaies athéniennes. On distingue non loin de là des traces du Chemin des Panathénées traversant l'Agora en diagonale.

A l'époque romaine, le temple d'Arès (Ve siècle) fut transporté d'Acharnès au milieu de l'Agora, où furent également érigés l'Odéon d'Agrippa et le Gymnase, la petite bibliothèque publique de Pantainos (au S.-E. du Portique d'Attale), divers petits temples, fontaines et autres édifices. C'est au début de la période byzantine que fut édifié, à des fins didactiques, le Portique dit "des Géants". Les monuments les plus importants du site sont :

 

Le temple d'Héphaistos (***)

Le temple d'Héphaistos (Héphaisteion), plus connu sous le nom de Théséion, s'élève sur la colline basse de Kolonos Agoraios (Butte de L'Agora) et est le mieux conservé des temples grecs (460-415). Construit par le même architecte qui érigea le temple de Poséidon à Sounion et le temple de Némésis à Ramnonte, c'est un temple dorique périptère long de 32m et entouré de 34 colonnes (6 en façade et 13 sur les côtés), dont le pronaos et l'opisthodrome sont ornés d'une frise intérieure. Seules les métopes des côtés Est (Travaux d'Hercule) et Ouest sont décorés de bas-reliefs. Des sculptures garnissaient jadis les frontons. Le temple a été consacré à deux dieux, Hephaistos et Athéna, dont les statues de culte en bronze étaient abritées à l'intérieur. La construction du Hephaisteion a commencé en 449 av. J.-C. Transformé en église d'Agios Georgios en 1300, il a été utilisé jusqu'au 13/12/1834 et l'entrée du roi Othon à Athènes. Près du temple sont exposés des sarcophages et des reliefs.

 

La Stoa de Zeus Eleutherios (-)

La Stoa de Zeus Eleutherios a été érigé à la fin du Ve siècle av. J.-C. en l'honneur de ceux ayant combattu pour la liberté et la sécurité de la ville, au N-E du temple du temple d'Héphaistos. On dit que Socrate rencontrait ses amis dans cette stoa.

 

Le temple d'Apollon Patroos (-)

Le temple d'Apollon Patroos est un petit temple ionique érigé vers 340-320 av. J.-C. À l'intérieur de la cella se tenait la statue de culte du dieu, conçue par le célèbre sculpteur Euphranor.

 

Le Bouleuterion (-)

C’est dans le Bouleuterion que le Conseil de 500 (Boule) tenait ses réunions régulières. Le bâtiment a été érigé à la fin du Ve siècle av J.-C., remplaçant l’ancien Bouleuterion dont les ruines ont été retrouvées sous le Metroon.

 

Le Metroon (-)

Le Metroon est un bâtiment au propylée ionique érigé au IIe siècle av. J.-C. Il a été adapté en sanctuaire de la mère des dieux et en archives d'état, comprenant les démarches des réunions du Conseil des 500 et de divers documents officiels, protégés par la déesse.

 

Monument des héros d'Eponymous (-)

Du Monument des héros d'Eponymous, il reste un piédestal oblong inclus dans une barrière. Il a soutenu les statues en bronze des héros légendaires ayant donnés leurs noms aux dix tribus d'Attique. En plus de sa fonction honorifique, le monument a servi de panneau de notification officiel de la ville. Il est daté à la deuxième moitié du IVe siècle av. J.-C.

 

L’Autel des douze dieux (-)

L’Autel des douze dieux est un terrain clôturé avec un autel au centre construit en 522/521 av. J.-C. Le sanctuaire était un endroit populaire d'asile et a été considéré comme le cœur de la ville, point de départ permettant le calcul des distances par rapport à d'autres lieux.

 

L'Odéon d'Agrippa (*)

L'Odéon d'Agrippa a été construit par Agrippa en l’an 15 av. J.-C. et était composé d’une salle pouvant accueillir environ 1000 personnes et d’un portique. Il a été détruit par un incendie en l’an 267 et remplacé vers l’an 400 par le gymnase. Son côté nord était orné de quatre figurations colossales de géants et de tritons érigés sur de massifs piédestaux récupérés parmi les vestiges de l'Odeion.

 

La Stoa royal (Stoa Basileios) (-)

La Stoa royal (Stoa Basileios), construit vers 460 av. J.-C., était le siège de l'Archon royal (Basileus Archon). Dans cette stoa les lois de Solon étaient exposées et le Conseil de l'Aeropagus y a tenu ses réunions.

 

La Tholos (-)

La Tholos est un bâtiment circulaire érigé vers 460 av. J.-C. en contrebas du temple, avec un foyer sacré en son centre. Les Présidents (prytaneis) du Conseil de 500 (Boule) y dînaient et y passaient la nuit afin d'être toujours disponibles en cas de nécessité. Un ensemble d’étalons de poids et de mesures y était également conservé.

 

Le Portique d'Attale (**)

Situé près de la chaussée des Panathénées, le Portique d'Attale fut construit par Attale, roi de Pergame (159-138 av. J.C.), à des fins commerciales. C'est un bâtiment à deux étages, long de 116m, doté de colonnades intérieures et extérieures, doriques et ioniques, derrière lesquelles s'ouvraient, à chaque étage, 21 magasins. Le portique, restauré en 1953-1956, sert actuellement de musée, accessible par la place Théséion et par la rue Adrianou.

 

L'église byzantine des Agioi Apostoli (**)

L'église byzantine des Agioi Apostoloi Tou Solaki (des Saints -Apôtres), située dans la région de l'ancienne Agora, au sud du Portique d'Attale, est l'une des plus anciennes églises d'Athènes (1000-1025). C'est un minuscule édifice en forme de croix, avec narthex, bâti sur les ruines d'un Nympheon romain du Iie siècle. Les murs, en briques dans leur partie supérieure, s'appuient sur une assise de grosses pierres de taille. Les fresques post byzantines que l’on peut y voir proviennent de l'église Agiou Spiridona (détruite).

Derrière se trouvent les restes d'une fontaine de l'époque de Pisistrate (VIe s.) et à proximité immédiate l'hôtel des Monnaies (argyrokopéion) dont les fondations datent du Ve s. C'est là qu'étaient frappées les « chouettes » d'Athènes, ces belles monnaies d'argent répandues dans tout le monde grec et reprise sur les pièces de 1 euro.

Plus haut sur la gauche, en direction de l'Acropole, se trouvent les fondations d'un temple, l'Eleusinion, édifié au début du Ve s. lorsque Athènes contrôla le sanctuaire d'Eleusis afin de servir de point de départ à la procession des Mystères.

 

A l'angle SO, une borne en marbre (vers 500) portait l'inscription suivante: « Je suis la limite de l'Agora. » Il fallait en effet en connaître clairement le périmètre puisque certains criminels n'étaient pas autorisés à y pénétrer et qu'il était interdit d'y construire des maisons particulières. Immédiatement à l'0uest de cette borne, des vestiges pourtant insignifiants ont passionné les historiens. Dans les ruines de ce qui dut être un atelier, on a en effet retrouvé des oeillets d'ivoire et de petits clous de bronze qui suggèrent l'existence d'une échoppe de cordonnier. Mais la découverte majeure fut celle d'un fragment de céramique (le pied d'un verre, déposé au musée du site) portant incisé le nom de son propriétaire : Simon. Or, les textes anciens font mention d'un cordonnier célèbre du nom de Simon. Socrate aimait à venir converser dans son échoppe en compagnie de certains de ses illustres disciples, tel le riche Alcibiade, l'enfant gâté de la démocratie athénienne. Au-delà vers le Sud-ouest s'engageait une rue bordée d'ateliers de tailleurs de marbre. C'est là également (à dr. de la rue après 120m environ) que s'élevait la prison de la ville dont on a retrouvé les soubassements. C'est dans cette prison que Socrate fut emprisonné après sa condamnation et qu'il fut contraint de boire la ciguë.

Immédiatement à l'Est de la borne de l'Agora se trouve un vaste bâtiment administratif à propylées dont on a relevé un jambage. Les deux portiques parallèles (portique intermédiaire et deuxième portique Sud) sont repérables à l’alignement des bases de colonnes. Ils sont reliés à l'Est par un petit portique qui ferme ainsi la place. En arrière vers l’Ouest, un large bâtiment rectangulaire du début du Ve s. dont seuls subsistent les gradins, est considéré comme étant l’Héliée, le siège du tribunal. A droite à l'angle de la façade, le bassin carré est une horloge à eau du IVe s. dont l'eau s'écoulait par le tout petit trou à l'avant en bas et le niveau d'eau indiquait l'écoulement des heures sur les parois. A l'Ouest de l'Héliée, les fondations en L sont celles d'une fontaine publique du Ive s. Au milieu et en arrière du portique intermédiaire, un vaste espace, avec des colonnes aux angles, signale remplacement d'une des cours péristyles du gymnase byzantin (Ve s. apr. J.-C., vaste ensemble de plusieurs cours dont l’une est encore visible à l’Est) qui s'étendait au centre de l’Agora, à remplacement de l’odéon dont il récupéra les géants pour sa façade.

 

De l’angle sud-est on accédait au marché romain par une voie à colonnades ainsi qu’à la bibliothèque de Pantainos. Au-delà la voie des Panathénées remonte vers l'Acropole. Elle est longée à gauche par le portique du Sud-est (150 av. J.-C.), à deux niveaux pour épouser la pente, abritant des magasins sous une colonnade ionique.

 

L’aire centrale fut remplie à l’époque d'Auguste par des constructions monumentales dont la plus frappante est l’odéon d'Agrippa construit à ses frais par M. Vipsanius Agrippa, le gendre d'Auguste (15 av. J.-C.), une façon pour les Romains de marquer leur présence au centre même de la place qui symbolisait pour les Athéniens leurs libertés publiques. L'entrée en est actuellement marquée par trois statues colossales figurant deux tritons (hommes-poissons) et un géant (homme-serpent) mais il y en avait six au total (fragments au musée). Sculptées vers 150 apr. J.-C. lors d'un remaniement rendu nécessaire par l'écroulement du toit du monument, elles furent utilisées dans un dernier temps pour orner le propylon du gymnase byzantin. L'odéon lui-même était une vaste salle de concert carrée de 1 000 places, libre de toute colonne intérieure, ce qui explique peut-être l'effondrement du toit au IIe s.

 

Au niveau des n°72 à 84 de la rue Adrianou nous pouvons voir les fondations d'un immense temple du IIe s. apr. J.-C. que l'on identifie avec le panthéon d'Hadrien décrit par Pausanias.